Chapitre 7

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Le lendemain matin, Tessa me réveille de bonne heure. « On a encore beaucoup de trajet », me dit-elle pour justifié de ce geste impardonnable. Malgré ma tête de déterré et mes yeux en manquent de sommeil, je me retrouve dans la voiture. Tessa reste un bon quart d'heure à parler avec le gérant. Toutes ces précieuses minutes de sommeil gâché ! Quand elle finit enfin par revenir à la voiture, elle sourit bêtement.

- Tu as une sale tête, lui dis-je.

- Je te retourne le compliment ! Me lance-t-elle gaiement.

Je lui fais une moue agacé. Elle m'explique qu'il nous reste 6 heures de trajet avant d'arriver dans la nouvelle prison que l'on m'a assigné. J'ai envie de hurler ! Pourquoi tant de haine ? Je garde les yeux rivés au dehors, tandis que le paysage défile a une vitesse folle. Après dix minutes de trajet, elle lance :

- Comme c'est triste sans musique !

Elle appuye sur le lecteur CD et un son affreux en sort. Je doute que l'on puisse assimilé ça a de la musique !  Je plaque les mains sur les oreilles dans un geste désespéré, mais j'ai l'impression que le son s'intensifie davantage. Là, s'en est trop ! J'ai déjà subie hier ! D'un geste rapide, mais néanmoins efficace, j'enlève le CD et le lance par ma fenêtre. En un instant, il disparaît. Tessa tourne la tête vers moi, horrifiée.

- Non, mais ça va pas ? Pourquoi as-tu fais ça ?

Je ne lui réponds pas alors elle continue de me regarder, tout en essayant de garder un œil sur la route.

- Tu vois, c'est ce genre de comportement que tu ne dois plus avoir !

Tant que le CD n'existe plus, elle peut me dire ce qu'elle veut, je m'en fiche. Fatiguée, je fini par m'endormir. Espérons que Tessa ne décide pas, à son tour, de me jeter par la fenêtre.

Quand elle me réveille, il est presque midi. Le panneau m'indique que nous sommes arrivées. (Média) La ville où je vais désormais habiter s'appelle Portland. A peine arrivé, je me demande quand est-ce que je vais pouvoir partir.

- Dans combien de temps arrivera ma moto ?

- D'ici deux jours. Mais je te préviens...

Je n'écoute pas la fin, cela ne m'intéresse pas.
Je fini par apercevoir la maison du supplice. Elle me paraît beaucoup moins accueillante que l'ancienne. Elle est faite de briques rouges, et comporte un étage. Les fenêtres semblent minuscules et le porche d'entrée aurait sérieusement besoin d'être repeint. Tessa gare sa berline devant l'allée qui mènent à la porte. J'attrape mon sac et sors de la voiture avec nonchalance. Tessa passe la première et sonne. Il faut un certain moment aux propriétaires pour ouvrir la porte. A peine cette dernière ouverte, un brouhaha nous provient de l'intérieur. La femme qui se présente à nous à l'air épuisée. Ses cheveux blond, à moitié attachés par un chignon, lui tombent devant les yeux. Elle tient un bébé dans un bras et un sac poubelle de l'autre. Quand elle voit Tessa, elle lâche le dernier qui vient s'écraser à terre et se recoiffe. Elle finit enfin par tendre la main vers Tessa, pour la serrer.

- Je... je suis désolée, bégaye la jeune femme.

- Ne t'inquiète pas, la rassure Tessa, puis elle se tourna vers moi, Diana va jeter la poubelle.

Elle ne me laisse pas le temps de répliquer et me la donne. Devant l'air épuisé de la femme, et le regard noir de Tessa, je decide de mettre ma fierte de côté et m'exécute. Je sais qu'une mauvaise impression ne m'aidera pas a gagner mon émancipation.
La propriétaire invite Tessa à rentrer. Une remarque me vint alors à l'esprit : cette femme qui semble déjà surchargée de travail, m'accueille chez elle. Pourquoi ? La somme proposée par Tessa est si interressante pour qu'elle daigne me recueillir ? Finalement cette question me passe au dessus de la tête. Mieux vaut ne pas trop y penser. Je m'acquière de ma tâche et retourne à l'intérieur.
A peine eu je franchis la porte que je me retrouve transporté dans un autre monde. Un territoire ennemis où les vêtements n'ont pas l'air d'avoir leur place. Trois petits garçons, assez âgé pour se tenir debout, courent à moitié habillés dans le salon. Pièce qui ressemble plus à une porcherie tant elle est en désordre. Ils tournent autour du canapé, pourchassant un chat terrifié avec des épées en mousse. Le plus jeune doit avoir 3 ans et se déplace aussi vite qu'il peut malgré sa couche culotte sur le point de se faire la malle. La femme ne les rappelle même pas à l'ordre, trop occupé à parler avec Tessa. Elle libère un peu la table de la cuisine et nous invite à nous y asseoir. Le désordre est omnipresent et pour une fois, je me sens comme chez moi. Enfin installer, elle pose les yeux sur moi, et dit avec un franc sourire.

- Alors, comme ça c'est toi Diana July ? Tu ne me parais pas si terrible que ça !

Elle regarde rapidement autour d'elle, avant de reposer les yeux sur moi.

- Comme tu peux le voir, tu ne seras pas toute seule ici !

Elle sourit et reprend.

- Je compte sur toi pour m'aider un peu ! Je ne te demande pas grand-chose, juste de t'occuper de tes affaires.

Ces mots me font l'effet d'un choc. Je n'ai jamais fait ça avant !

- Quoi ? Dis-je indigné.

La femme parait vexée et en colère.

- J'ai déjà beaucoup de travail et je ne te demande pas la lune.

Je risque un hochant de tête qu'elle ne voit pas. Elle souffle et remet correctement le bébé qu'elle a sur les genoux et me dit.

- Bon ta chambre c'est la deuxième à droite et ton lit a des couvertures bleus.

- Je pense que tu peux nous laisser, continue Tessa, je reviendrai te voir dans deux semaines, d'ici là tient toi sage.

Je lui lance un regard noir et sort de la cuisine. Un des gamins de tout à l'heure me rentre dedans mais semble ne pas s'en apercevoir car il reprend sa course folle et grimpe deux à deux les marches des escaliers. J'émets un grognement de mécontentement et le suit. Arriver dans la chambre qu'on m'a indiqué, je remarque qu'elle n'est pas vide. Une fille d'environ 15 ans se trouve devant un miroir, elle se lisse les cheveux. Quand, son regard croise le mien elle fait une moue dégoutée.

- T'es qui toi ?

- Je pourrais te poser la même question, dis-je hautaine.

- Ne me dis pas qu'on va partager la même chambre ?

- J'en ai bien peur. En plus tu n'as pas de chance je ronfle.

Elle me regarde avec horreur, mais moi je ne m'occupe pas d'elle. Je cherche mon lit du regard et le découvre sous une pile de vêtement. Je me tourne vers leur propriétaire.

- Tu peux dégager tes merdes !

- En tout cas mes vêtements sont plus beaux que les tiens ! Me dit-elle en me regardant de haut en bas.

Il est vrai que je ne suis pas habillé à la dernière mode. Mes baskets ont vécus plus longtemps qu'elle ne le devrait, je porte un blue jean basique et un tee-shirt noir trop grand d'une taille (j'aime être à l'aise). Ces vêtements sont peut-être normaux mais je les aime bien, et puis la « mode » est bien la dernière de mes préoccupations.

- Ouais bah moi et mes affaires ont veut de la place alors dégage ! Je lui réplique, tout lançant toute ses affaires à l'autre bout de la chambre.

- Eh ! Qui t'as donné le droit de toucher à mes affaires ! Hurle-t-elle.

- Me fais pas trop chier parce que sinon, la prochaine fois, je les balance par la fenêtre, lui dis-je d'un ton calme.

Elle ne me répondit rien et va chercher ses affaires avant d'entreprendre de les plier et de le ranger. Et dire que je vais devoir vivre avec cette gamine ! L'année s'annonce très longue. Pensai-je en insistant sur le « très ».

Coucou à tous ! J'espère que vous allez bien : ). Voilà un nouveau chapitre (un peu plus long que les autres). J'espère que cela vous plait ; ) Si c'est le cas n'hésiter pas à me le dire dans les commentaires, ça fait toujours plaisir.

Prochain chapitre la semaine prochaine.

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