Méchants ||Fini||

Chapitre 4

Blaise presse encore plus ardement mon épaule pour me forcer à me retourner vers lui. J'aurai certaiement une manque durant les 10 jours à venir à cause de lui. Si je réussis à m'en sortir bien sûr. Je fais alors volte-face en arborant mon plus beau sourire. Il vaut mieux que j'aille dans son sens que je ne l'énerve pas. Le mieux dans ces conditions c'est de lui laissait croire qu'il a le pouvoir. Mais au moment opportun il allait regretter de m'avoir ennuyé.

- Reste un peu. Aller viens je vais t'offrir à boire, me dit-il en me souriant.

Je me retiens de vomir. Ces dents sont horribles ! Ils n'ont jamais rencontrer une brosse à dent de sa vie ou quoi ? Je me retiens de me mettre une gifle. Diana concentre toi, ce n'est pas le moment de jouer les dentistes putain ! Pendant que je me dispute avec mon esprit, il me conduit à ma place de tout à l'heure et me force à m'asseoir. Il vient se placer devant moi avec toujours ce sourire horriblement gênant et ses yeux de chien en chaleur.

- Alors qu'est-ce que tu veux ? C'est moi qui paye !

La proposition aurait pu être tentante s'il ne fixait pas ostensiblement ma poitrine. Bien que mon pull soit dépourvu de charme, ma physionomie l'est beaucoup moins. Même ma tête d'opposum ne réussit pas à l'effrayer, dommage.

- Désolé mais mes parents doivent m'attendre, lui répondis-je.

C'est quoi cette excuse vieille comme le monde ! Comme si ce gars en avait à foutre que je loupe le couvre-feu ! Putain, c'est moi où je suis complètement débile ce soir !

- Je pense que vu l'heure, ils peuvent attendre encore un peu.

Le pire c'est qu'il n'a pas tort. Dieu, pourquoi suis-je tomber sur un homme avec du répondant ! Il ne peut pas être débile, comme tout le monde !

- Eh, oh ! Hurle-t-il.

Au même moment, la vielle sort de l'arrière-boutique. Elle traîne le pas jusqu'à notre table, comme pour retarder la confrontation. Elle a l'air encore plus vieille que tout à l'heure.

- Qu'est-ce que je vous sers ? Nous demande-t-elle avec le même ton que tout à l'heure.

- Une bière, il me regarde, deux enfaîte.

La vieille part. A-t-elle conscience que ce gars peut me sauter dessus à tout moment, ou préfère-t-elle ne pas y penser ? Mais ça n'a plus d'importance car, sans y penser, cet imbécile me donne l'occasion de lui fausser compagnie. La gérante met un temps fou à revenir, ce qui laisse le temps à Blaise de faire la conversation.

- Comment es-tu arrivé ici ?

L'espace d'un instant j'ai envie de lui répondre : en volant. Mais comme il risque de mal le prendre, je préfère jouer la carte de la sécurité.

- En moto, répondis-je laconique.

- Ah ouais ? Je savais pas que t'étais ce genre de fille ! On a un point en commun.

- Pourquoi ? Tu pensais que j'étais venu en bicyclette, peut-être ?

Pour toute réponse, il rit. Ce mec m'exaspère de plus en plus !

- T'as quel âge, déjà ?

- 17 ans, j'attends un moment avant de continuer, et toi ?

Il rit.

- 40 ! Mais l'âge ne compte pas, pas vrai ?

Je ne lui réponds pas. Quel vieux dégueulasse ! Non bien sur 23 ans d'écart s'est rien bien sûr ! Par chance, la vieille fini, enfin, par revenir. Elle pose rapidement les bières sur la table, prend l'argent que lui tend Blaise et part. Sans même un regard pour moi. Me laissant en charmante compagnie, trop aimable. Blaise lève son verre et m'offre mon opportunité sur un plateau.

- A nous ! Me lance-t-il gaiement.

J'attrape mon sac d'une main, sans me faire remarquer. Je lève mon verre à mon tour et lui lance en pleine figure.

- Doublement à toi !

Je file en vitesse. Cette action ne m'offre qu'une petite fenêtre d'avance, mais c'est largement suffisant. Je fonce jusqu'à la porte et cours vers ma moto. Je n'ai pas le temps d'enfiler mon casque. Je préfère avoir un accident que me faire violer par cette brute. Alors que je démarre, je le vois apparaître du coin de l'œil. Il est furieux. Mais je suis déjà trop loin pour m'en soucier. Ouf cette fois j'ai bien cru que j'allais y rester.

Au bout de dix minutes de route, j'entends une sirène derrière moi. Merde ! Une voiture de police me double et m'ordonne de me garer sur le côté. Je m'exécute. Un policier sort de la voiture et vient à ma rencontre.

- Alors on roule sans casque, mademoiselle ? Me demande-t-il sans la moindre trace d'humour.

- J'avais des préoccupations plus urgentes, dis-je décontracter.

- Vos papiers ! Me dit-il en tendant la main.

Je les lui donne.

- Tiens, tiens, tien ! Mais qui voilà ?

Il me regarde. Je sais qu'il a compris qui je suis.

- Vous allez devoir me suivre ! Vos parents attendent votre retour.

Je lève les yeux au ciel. Retour à la case départ ! Finalement, mon voyage aura été de courte durée.