Méchants ||Fini||

Chapitre 13

Le moteur de ma moto vrombit férocement. Je slalom entre les voitures, manquant de rentrer dans celle qui arrive en face à chaque fois. J'adore ressentir l'adrénaline qui parcours mon corps dans ces moments-là. Au moindre faux mal on peut perdre la vie. Et si ça ne tenait qu'à moi je préférerai mourir sur ma moto plutôt que ratatinée dans une maison de retraite. J'ai fait un détour avant de rentrer chez Kristen. Je sais qu'Olivia attend, assise sur son lit, que je lui dévoile tous les détails concernant cet idiot de Cole. J'arrive dans l'allée qui mène au garage quand je vois un policier sortir de la maison. Je marque un temps d'arrêt. Il n'est pas possible qu'il soit là pour moi, je n'ai rien fait. Bien qu'une part de mon cerveau m'ordonne de fuir, je ne l'écoute pas et me dirige vers la maison. Ma mère d'accueil est à la porte et lui lance un petit signe de la main que le policier lui rend. Lui et moi ont fini par se croiser sur la pelouse devant la maison. Son visage m'est familier. C'est alors que je me rends compte qu'il s'agit de Frank, le mari de Kristen. Dans cette tenue je ne l'avais pas reconnu.

- Je ne savais pas que Frank était flique ! Dis-je à Kristen quand j'arrive à sa hauteur.

- On apprend des choses tous les jours, me lance-t-elle, amusée.

Elle rentre dans la maison et m'invite à la suivre.

- Alors cette journée de cours ?

Je hausse les épaules.

- Oh rien d'exceptionnel, la routine quoi.

Je file dans les escaliers avant qu'elle ne me pose une autre question.

La chambre est plongée dans le silence. Olivia est tellement occupé à faire ses devoirs qu'elle ne m'entend pas arriver, je file discrètement jusqu'à mon lit. J'enfile mes écouteurs pour sombrer dans le sommeil.

Quand j'ouvre de nouveau les yeux il fait nuit dehors. Olivia dort dans son lit. La maison est plongée dans un calme étonnant, où seuls les ronflements de ma voisine et le bruit de mon estomac se font entendre. Je décide de me lever pour gagner la cuisine. La faim étant plus forte que l'envie de me rendormir. Mon périple nocturne manque de me faire perdre la vie, quand ma route rencontre celle d'un ours en peluche dans les escaliers. Je tâtonne dans le noir à la recherche de l'interrupteur de la cuisine. Je venais enfin de mettre la main dessus quand un bruit se fait entendre. Je me fige, aux aguets. De nouveau, un coup. Comme lorsque l'on tape dans un mur. C'est surement mon imagination qui me joue des tours, ou juste le manque de sommeil. J'appuie sur l'interrupteur et la cuisine sort des ténèbres. L'endroit me parait beaucoup plus accueillant maintenant. Je me détends un peu et ouvre le frigo pour sortir de quoi me faire un bon repas. Du beurre de cacahuètes, des gaufres, du lait et du chocolat. Un repas bien calorique comme je les aime.

Après avoir lécher une dernière fois la cuillère de pâte à tartiner comme tout bon goinfre qui se respecte, je remonte dans ma chambre. Mon lit m'attend pour que je continue ma nuit. Mais un détail attire mon attention : la fenêtre. Elle est ouverte or je me rappelle très bien qu'elle ne l'était pas tout à l'heure. Je m'en approche et m'apprête à la fermer quand une main vient se plaquer contre ma bouche. J'offre à mon agresseur un bon coup de coude à l'estomac et me jette sur mon lit à ma gauche, histoire d'éviter une quelconque riposte de sa part. Je l'entends gémir puis sa voix me vient aux oreilles.

- Arrête Diana, c'est moi !

- Je ne connais pas de moi, je réponds en envoyant mon poing dans ce que j'espère être sa figure.

- C'est Cole, bon dieu arrête de me frapper ! Murmure-t-il, la voix entrecoupé.

- Mais t'es malade de venir chez moi à cette heure, et par la fenêtre en plus ! jr continue sur le même ton pour ne pas réveiller Olivia - je n'ai pas envie qu'elle réveille tout le monde.