Drôles de Coloc'

Chapitre 11

Il y a une meuf quasi-nue dans mon salon... Elle porte un T-shirt et une simple culotte. Je reconnais le T-shirt de Calum et j'en déduis immédiatement qu'elle est rentrée avec lui hier soir. Elle doit certainement être l'une des brunes en sa compagnie. La colère monte en moi et les nerfs de mon visage se contractent.

Je la dévisage et elle me regarde également d'un air hautain.

– T'es qui toi ? demande-t-elle avec un accent très anglais, ne me quittant pas des yeux, comme si elle me défiait du regard.

Mais je rêve ! Elle s'est crue où pour me parler comme ça ?
Je ne prends pas la peine de lui répondre et j'appelle immédiatement mon colocataire.

Celui-ci ne répond qu'au bout du troisième appel.

– Quoi encore ? ronchonne-t-il en se laissant tomber dans le fauteuil.

Il regarde la fille un instant avant de reporter son regard sur moi. Ensuite il lâche un énorme soupir, en regardant devant lui.

– C'est quoi ça Calum ? je l'interpelle sur un ton assez froid en pointant l'index sur la fille en question — qui comme par hasard est restée muette jusqu'à maintenant.

– Une fille, répond-t-il simplement sans me regarder. Ça se voit non ? C'est une fille.

– Je sais que c'est une fille. Je veux savoir ce qu'elle fiche moitié-nue dans mon salon ? repliquais-je, agacée.

– Ton salon ? il ose enfin relever la tête et me fixer. Je te rappelle qu'ici c'est aussi chez moi, me répond-t-il froidement.

A vrai dire, il ne m'a jamais parlé comme ça. Jusqu'à aujourd'hui. Sa réponse me prend au dépourvu mais je reste bien droite. Je vois du coin de l'œil la fille nous jauger du regard tous les deux. Elle sait qu'on parle d'elle mais n'ose rien dire. Que peut-elle bien dire d'ailleurs ?

– Ok, Ok réponds moi maintenant. Elle fiche quoi ici ?

– J'ai pas de compte à te rendre Jamie. Je fais ce que je veux, il réponds presque instantanément.

Il se lève et fais signe à la fille de le suivre en disant: « Jennie, suis moi ». Elle obéis en me dévisageant fièrement, et marchant en roulant des hanches exagérément.

Et moi je reste là, plantée comme une idiote, ne sachant quoi faire.

Mais au fait, il vient de se passer quoi ?

Même si souvent on se dit de choses mauvaises mais la plupart du temps, c'est pour rigoler. Mais là, ça ne m'a pas fait rire en tout cas.

Je décide de me reprendre et aller prendre mon petit déjeuner. Une fois fait, je prends ma douche et entreprends d'aller voir Nora. On ne sait toujours pas parler. En sortant de ma chambre, prête pour aller chez Nora, je croise la fille — Jennie je crois — maintenant vêtue d'une robe. Elle se dirigeait vers la cuisine. Je lui lance un dernier  regard avant de prendre mes clés et partir alors qu'elle me sourit malicieusement.

Ce qui m'énerve c'est qu'elle prend de ces grands airs quand elle me regarde. Et je n'aime pas ça. J'ai envie de lui sauter au cou pour lui enlever ce sourire mais j'ai mieux à faire. Et vu la scène de toute à l'heure, elle se croit « invincible » parce que Calum l'a quelque peu " défendue ".

La scène de toute à l'heure est toujours ancrée dans ma mémoire. C'était vraiment... bizarre. C'est vrai qu'il n'a pas de compte à me rendre sur ses moindres gestes et je m'en fiche monumentalement. Mais j'estime du respect. Cet appartement est pour nous deux. Et il n'a pas à laisser des filles traîner là-dedans comme ça. Il aurait pu l'emmener à l'hôtel non pour faire son affaire ? Ce ne sont pas les hôtels qui manquent à Washington.