Vengeance

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PDV Jamie

Le visage à peine séché de mes larmes antérieures, je me réfugie dans la chambre à coucher que je partage avec Nora. Je suis épuisée et j'ai l'impression d'avoir couru un marathon. Et ce n'est pas qu'une impression car en réalité je l'ai vraiment fait. Je me suis échappée le plus vite possible pour éviter qu'il me voit ainsi, aussi faible et désespérée. Je refuse que Calum voit à quel point il m'a blessé, il m'a détruit pour un jeu débile et gamin. Mais c'est comme ça qu'ils sont tous en fait les mecs, des imbéciles qui vous tiennent le coeur pour après le froisser comme du tissu et ensuite sourire de façon machiavélique. Je les déteste tellement, ils me répugnent.

Et voilà que je me mets à faire l'analogie avec tous les hommes de la terre. Pff.

Le bruit de l'eau coulant contre la paroi m'annonce que Nora devait être sûrement sous la douche. Et comme si toute cette histoire ne m'a pas donné suffisamment de migraine, j'entendais la voix horrible de mon amie se diffuser dans toute la pièce, me causant plus de céphalées.

Qu'est ce qu'elle chante mal, putain.

Je soupire exagérément en me laissant tomber contre le lit et ferme les yeux quelques instants. Il faut que je trouve un moyen de me venger de Calum et de sa bande d'amis. Dois-je continuer à faire comme si je n'avais rien entendu ? Que je ne savais rien ? C'est si facile à dire avec ces sentiments qui montaient en grade. Oui, je l'avoue. Je crois que je ressens quelque chose pour lui.

Nora sort finalement de la douche après qu'elle ait fini son concert.

— C'est pas trop tôt, Céline Dion.

Elle rit mais l'envie de faire pareil n'est pas du tout de mes humeurs. Mon amie qui ne me connait que trop bien à remarqué mon air triste et ne me manque pas de me le faire savoir.

— Tu n'as pas l'air bien, ma petite Jamie. Qu'est ce qu'il y a ? Tu n'as pas trouvé Cal ?

J'ai envie d'exploser de pleurs, de lui faire savoir quel bel enfoiré il est et comment lui et ses amis se foutent de ma gueule depuis plusieurs mois maintenant.
Soufflant à plein gosier, je me relève et m'assois sur le lit quand elle fait pareil.

— J'ai juste de la migraine.

— Mais tu semblais si heureuse tout à l'heure et tout à coup...

— Tu devrais y aller seule à cette soirée, Nora, la coupé-je dans son élan. Je ne me sens pas très bien.

Son regard inquiet s'ancre dans le mien. Je sais ce qu'elle fait, elle essaie de déchiffrer la raison de ma mauvaise humeur soudaine. Mais je fais la dure, la forte. Même si au fond de moi, c'est une muraille entière qui s'est décimée.

— Très bien, reposes toi bien ma belle !

J'hoche juste de la tête et m'allonge de nouveau sur le lit en mettant avec soin la couverture sur moi. J'en reviens pas, j'ai même de la fièvre à cause de cette enflure. Suis-je autant tombée amoureuse ?
Quelques minutes après s'être habillée, Nora sort de la chambre après m'avoir souhaité un bon rétablissement.

Et voilà de nouveau seule dans mes pensées. Quand je pense que j'étais sur le point de commettre une erreur irréparable la dernière fois qu'on a eu ce moment d'intimité dans ma chambre... Mes larmes sortent seules. Pourquoi il a fallu que je l'apprenne maintenant que je ressens ces picotements pour lui ? Je me déteste ! Je suis amoureuse d'un gars qui ne jouait qu'à un jeu de rôle avec moi. Alors que j'ai un petit copain aimant qui m'attend en France.

Soudainement, la porte de la chambre s'ouvre dans un fracas bruyant. J'essuie rapidement mes yeux humides et les referme, histoire de faire semblant de m'être endormie au cas où c'est Nora qui revenait. Mais c'est un parfum d'homme viril, ce parfum qui m'enivrait, c'est ce que je sentis à la place du parfum doux et léger de Nora. Je ne mis pas plus de cinq secondes pour deviner que c'était lui.

Drôles de Coloc'Où les histoires vivent. Découvrez maintenant