Chapitre 1

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   Un mois. Quatre malheureuses semaines...et toujours cette douleur. J'avais pourtant tout essayé. D'innombrables visites chez les médecins qui ne trouvaient strictement rien et des médicaments qui ne me faisaient aucun effet. De plus, comme la douleur était imprévisible, j'avais même arrêté d'aller en cours. Je voyais de moins en moins mes amis, qui s'étaient lassés de ma pauvre personne. Finalement, quatre semaines avaient suffis pour que je me retrouve maintenant seule, malade et complétement dépassée.

Aujourd'hui, ma mère veut m'emmener voir une guérisseuse. Il paraît que ces personnes peuvent soigner n'importe quel mal, excepté la mort bien sûr. Maman n'est pas convaincue. Moi non plus. Malheureusement, quand il n'y a plus d'autres options, il faut prendre celle qui reste. Il faut dire que nous, les humains, n'aimons pas réellement avoir affaire à eux, aux surnats.

Depuis le Dévoilement, il y a de cela un an, les surnats cohabitent avec nous. Avant, ils étaient partout, cachés, et nous, pauvres humains que nous sommes, ne voyaient rien. Ce fut un véritable choc pour la Terre entière quand ils se sont dévoilés. Ça a commencé par l'apparition soudaine des métamorphes, par le biais des médias, puis des vampires. Suivant le mouvement, d'autres races se sont révélées. Ce fut une période assez chaotique, qui chamboula de nombreuses vies humaines. Les romans fantastiques devinrent des romans réalistes, les films se mirent au goût du jour, et progressivement, la Magie se fit une place dans notre quotidien.

Ma mère a toujours été fermée à la possibilité que la Magie puisse exister. Depuis le Dévoilement, elle a fait des progrès, mais reste tout de même méfiante vis-à-vis de ces « êtres étranges » comme elle le dirait.

Actuellement, nous sommes devant un immeuble vieilli par le temps.

– Bon, dit-elle, allons-y.

L'intérieur est à l'image de la devanture. La peinture est défraichie, et le tout me semble un peu glauque.

– Apparemment, c'est au troisième étage, commence ma mère.

– Je ne vois pas d'ascenseur, maman, il va falloir qu'on monte par les escaliers.

Nous montons donc les escaliers, avec difficulté pour moi, qui vois des étoiles danser devant mes yeux. Une fois arrivées, nous empruntons le sombre couloir et arrivons devant l'appartement de la guérisseuse. Ma mère appuie sur la sonnette et nous attendons.

– Ça va bien se passer Nana, ne t'en fais pas.

Plus facile à dire qu'à faire... Je souffre atrocement et un mal de crâne titanesque vient de faire son apparition. J'espère que la guérisseuse pourra faire quelque chose, car je n'en peux plus !

Me sortant de mes pensées, la porte s'ouvre dans un grincement sourd. Ma mère, presque plus nerveuse que moi, passe devant et salut la femme qui se tient au seuil de l'entrée. Elle porte les marques de la vieillesse avec ses cheveux d'un blanc immaculé et sa peau ridée. Il lui manque quelques dents. Avec son style bohémien, elle paraît assez étrange. Je sens maman surprise et suspicieuse, mais nous entrons quand même.

Son appartement est plutôt petit. Des tonnes de bibelots sont entassés sur les étagères en bois bruni et plusieurs tapis de couleurs vives habillent le parquet. Notre hôte nous guide jusqu'à une grande pièce sombre aux tons mauves. Si je devais lui donner un nom, je dirai que c'est un bureau. En effet, trois chaises sont disposées de part et d'autres d'une petite table ronde couverte d'une nappe violette et jaune. Je prends place sur l'une des assises, assez bancale. Mon anxiété s'accroît d'un cran quand je vois la vieille femme sortir plusieurs instruments étranges.

Dryre  -tome 1 : L'innocence du FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant