chapitre 2

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   Mes bagages sont rapidement préparés, et une semaine plus tard, me voilà en voiture avec ma mère, vers une école dont je n'ai jamais entendu parler.

En effet, il y a de cela sept jours, quand maman et moi avons appris que, manifestement, j'étais une surnat, nous nous sommes vues obligées de le déclarer aux autorités. Ces derniers nous ont alors fait signer une tonne de papiers mais un en particulier a retenu notre attention. Il avait comme titre « Inscription à l'E.S.R.C » ou plus clairement « Ecole Surnats pour Recrues au Combats ». Selon moi, ils ont bien fait d'abréger, néanmoins je crois bien que ma mâchoire s'est décrochée. Moi, une recrue au combat ? Certainement pas ! Et puis d'abord, quels combats ? Je ne suis même pas capable de courir sans me prendre un arbre alors combattre... J'ai supplié, imploré ma mère de ne pas signer cette feuille du diable mais rien n'y a fait. La loi, c'est la loi, m'a-t-elle dit. Ce à quoi j'ai répondu que la loi, elle pouvait franchement se la mettre où je pensais. Cette signature c'est un pacte avec le diable, c'est sûr !

Ma petite vie bien rangée est donc désormais officiellement terminée, et me voilà, en train de bouder, dans notre vieille Toyota traversant une route bordée de champs à une centaine de kilomètres de Paris, vers la campagne profonde de France.

Nous patientons depuis cinq minutes devant la grille noire quand celle-ci grince et s'ouvre lentement, comme dans les films d'horreur dont et bien... j'ai horreur . De l'autre côté se tient un homme, ou devrais-je dire un surnat. Son aspect est quelque peu décalé. Il a de longs cheveux rouges allant jusqu'aux épaules, une peau blafarde et des yeux noirs. Il porte des vêtements de l'époque victorienne. Un vampire.

Celui-ci, d'une étonnamment aigue, nous accueille :

– Madame, mademoiselle, bienvenue à l'E.S.R.C. Je suis le directeur -il tourne la tête vers moi- tu dois être Layana, c'est bien ça ? Viens, entre. N'ai pas peur, ajoute-t-il alors que justement, tout ce que j'ai envie, c'est de m'enfuir.

Je ne veux pas y aller. Cela peut paraître égoïste mais je veux que tout reste normal, quoique je doive sûrement enlever ce mot de mon vocabulaire, or je sais que dès que je franchirais cette grille, la banalité telle que je l'ai connue jusqu'à présent sera révolue.

Ma mère prend les devants et tient ma main en s'engageant. Cependant le directeur l'arrête.

– Madame, je suis navré mais il vous faut faire vos adieux ici car aucun humain n'est autorisé à entrer dans l'enceinte de l'école, question de sécurité.

Maman soupire, se tourne donc vers moi et d'une voix chevrotante me dit :

– Layana, mon bébé, tu ne dois pas être inquiète. Tout va très bien se passer crois-moi.

Je secoue la tête énergiquement. Non ! Comment cela pourrait bien se passer alors que nous ne nous verrons plus ? J'ai toujours été proche de ma mère, et là, ces adieux à peine voilés, c'est comme si l'on m'arrachait une partie de moi. Je ne veux pas la laisser partir, c'est au-dessus de mes forces.

– Maman, je ne veux pas te quitter, tu es la seule famille qu'il me reste... -j'essuie une larme qui s'écoule sur ma joue avec rage­­- s'il-te-plait ne me laisse pas ici !

– tu sais pertinemment que je ne peux pas. Mais, ajoute-t-elle en enlevant son collier, garde ce collier avec toi, je te le donne. C'est ton père qui me l'avait offert. Comme ça, il y aura un peu de nous avec toi. Et peut-être que l'on pourra se voir pendant les vacances qui sait.

Elle me met le pendentif, une pierre rouge en forme de larme. Ça doit être un signe me dis-je en ricanant tristement. De suite, elle me prend dans ses bras. Son parfum va tellement me manquer...en fait, je crois que j'ai déjà la nostalgie de la maison.

- Je t'aime maman, dis-je le nez enfoui dans son cou.

- Je t'aime aussi ma fille, plus que tout au monde. Maintenant va. Sois forte !

Je me sépare d'elle, souffle un bon coup et m'avance vers le directeur. Je ne me retourne pas, sinon je sais que je n'aurais jamais la force de la quitter.

Les grilles se referment et je regarde mon environnement. Devant moi se dresse une véritable forteresse. Des gardes, je suppose, sont postés tous les dix mètres à peu près, le long des grilles. Nous marchons sur un chemin de pierres beiges qui mène jusqu'à un château que je peux voir de loin. En effet, une forêt et un grand parc séparent la grille de celui-ci. Il est de couleur noire avec des lierres accrochés sur ses murs. Il est immense. Il me fait d'ailleurs un peu penser au château dans La Belle et la Bête. Je vois également des jeunes éparpillés sur la pelouse ou près des arbres, par groupes. Malheureusement pour moi je ne suis pas arrivée pour la rentrée. Tout le monde doit donc se connaître. Je sens que mon intégration va être pénible. Enfin, je préfère ne pas y penser.

Nous arrivons enfin devant les grandes portes en métal renforcé de l'école, qui sont ouvertes. Le directeur n'a pas pipé un mot depuis que nous avons quitté ma mère, se contentant de m'accompagner. Ce ne doit pas être un grand bavard.

Nous entrons dans le hall, très élégant je dois dire, lorsque qu'un garçon arrive en courant et se poste devant nous.

– Vous m'avez appelé monsieur ?

La phrase me paraît étrange, mais il est vrai que les vampires sont une communauté très liée entre elle d'après ce que j'ai lu, ils peuvent donc communiquer par l'intermédiaire de la pensée.

– Oui Paul, emmène cette jeune fille jusqu'à sa chambre, numéro 416. Elle doit être fatiguée de son voyage.

– Bien monsieur.

Le directeur tourne sa tête vers moi, et me dit :

– Va te reposer, Paul va t'expliquer les règles de l'école. Nous nous verrons plus tard.

– euh...oui monsieur.

Le vampire hoche la tête et s'en va. Je me tourne donc vers le dénommé Paul qui me fait signe de le suivre. En marchant, il m'explique ce que je dois savoir, soit que les repas sont à horaires variables, que les élèves doivent se coucher à 23h maximum et se lever à 7h qu'il est interdit de sortir de l'enceinte de l'école hormis avec la permission du directeur et que chaque élève possède un emploi du temps personnalisé en fonction de son don. Plusieurs règles sont ainsi évoquées.

Paul s'arrête de parler lorsque nous arrivons devant la porte numérotée 416. Il me regarde et ouvre la bouche :

– Quel malpoli je fais, je ne t'ai même pas demandé comment tu t'appelais.

– Layana.

– D'accord Layana, alors voici ta chambre, me montre-t-il en ouvrant la porte. Tes valises sont déjà à l'intérieur. Bienvenue à l'E.S.R.C. Bon, si tu n'as rien besoin d'autre, je te laisse –il tourne les talons- à plus.

Je n'écoute cependant plus la moitié de ce qu'il me dit, bouche-bée devant ma chambre. Elle est plus grande que celle que j'avais dans notre appartement et se colore de tons blancs et beige. Magnifique ! Je m'aperçois alors en regardant le lit que je suis vraiment fatiguée, je ne prends donc pas la peine de défaire mes valises et saute dedans. Je m'endors aussitôt.

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Hey, voici le chapitre deux :)  j'espère qu'il vous a plu !!! concernant la publication des chapitres, je fais l'histoire au jour le jour, quand les idées sortent de ma petite tête, donc je ne sais pas si il vont être bien réguliers, aussi je préférais vous prévenir :) j'aimerais beaucoup avoir vos avis dessus, alors n'hésitez pas, merciiii,

bisous^^


Dryre  -tome 1 : L'innocence du FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant