Chapitre 20

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Je parcours la pièce des yeux. Elle est toujours aussi monumentale. C'est quasiment une copie du bureau d'Albus Dumbledore. Un poil plus sobre, je l'accorde. Si je devais la décrire en un mot, j'emploierais assurément le terme magique.

D'un signe de tête, le directeur m'enjoint à prendre place sur le même canapé que la dernière fois où je suis venu, sauf que cette fois-ci il n'y a pas de madame Jeydes et je sais qui je suis. Cela me semble faire une éternité, et tellement de choses se sont produites depuis...

- Comment vas-tu ma petite ?

Son ton est doux, et il a l'air de vraiment s'inquiéter pour moi. Cela me fait sourire. Savoir que quelqu'un se préoccupe de savoir ce que je ressens me fais étrangement beaucoup de bien. Je ne suis pas seule, et à travers ces mots à priori banals, il me le fait savoir.

- Et bien, j'ai un peu de mal à me remettre de cette...surprise. Il faut dire que tout s'enchaîne si vite...

Et c'est la stricte vérité. Ni plus, ni moins. Les journées passent à folle allure et c'est à peine si je me rends compte de tout le chemin que j'ai parcouru en si peu de temps, même si je suis consciente de tout ce qu'il me reste à parcourir.

 - Layana, m'explique monsieur Baalplux, je sais que tu te poses beaucoup de questions et si tu es ici c'est pour que je puisse, dans la mesure du possible, y répondre. Alors vas-y, je t'écoute.

C'est une aubaine inouïe qui se présente à moi. Quelqu'un se met à mon entière disposition pour répondre aux multitudes d'interrogations qui se heurtent les unes aux autres tels une foule en délire dans ma tête. Je cherche minutieusement celle par laquelle je vais m'engager, pour en définitive me lancer :

- Pouvez-vous me parler des Dryres. Pourquoi ne sont-ce que des femmes ? Qu'est-il advenu de la dernière Dryre jamais aperçue ? Et pourqu-

- Stop ! Layana, ma petite, ce n'est plus une question que tu me dresses là, mais une diarrhée verbale ! Commençons par la première que tu m'as posée, veux-tu ?

J'opine, lucide quant au fait de m'être laissée emportée dans cette mer de points d'interrogation.

- Bien, reprends-t-il, pour y répondre, il faut remonter aux origines même des Dryres, et donc, à la naissance des Surnats. Comme tu dois l'avoir appris en classe, beaucoup de Surnats doivent leurs origines à des malédictions et des sortilèges.

- Oui, m'exclamai-je, je me souviens de ce cours ! De puissants mages ont formé plusieurs lignées, comme les vampires et les garous, en voulant faire des expériences magiques.

Le jour où le professeur nous avait raconté cette histoire, j'avais été tellement passionnée que j'avais demandé, quand la sonnerie avait retenti, à savoir la suite de l'histoire. Malheureusement, notre bien aimé professeur n'avait pas voulu me raconter le reste du récit.

- C'est exact. Pour mieux comprendre il faut remonter encore. D'après le mythe, au berceau de l'existence, il n'y avait que l'univers ;puis furent créées les planètes, le soleil et la lune. Lors de la première éclipse, le soleil rencontra la lune. Cela ne dura qu'un instant, mais ce fut assez pour qu'ils tombent amoureux. Impatients, ils attendirent longtemps, se languissant de l'autre, et se retrouvèrent enfin lors de la deuxième éclipse. Le soleil et la lune s'unirent le temps de quelques minutes, enfantant ainsi les étoiles.Malheureusement, ces deux entités parfaitement imparfaites étaient vouées à arpenter le ciel en solitaires, n'apercevant l'autre qu'en de rares moments.Cela toucha l'univers, tant et si bien qu'il laissa sa tristesse apparaître.Finalement, il ne put supporter cette douloureuse vision et pleura. 

Je n'ai jamais entendu plus triste histoire, et je suis très émue. Comme le directeur prend une pause, je le presse de me faire entendre la suite. Il sourit et poursuis :

- L'univers évacua sa peine à travers des larmes. Non pas des larmes tels que tu les connais, non. Des larmes venues du cœur même de ce macrocosme, qui contenaient un peu de la magie du cosmos. Ces larmes, pour la plupart, continuèrent leur course jusqu'à l'infini, mais certaines d'entre elles prirent la direction de la Terre. Seulement quelques larmes, mais ce fut assez, tombèrent dans la chaleur ardente d'un volcan. La naissance des dragons, issus de la magie cosmique et de la lave, atténua quelques peu la peine de l'univers.

- Alors, demandai-je, les dragons sont les plus vieilles créatures de la Terre ? Hormis la nature je veux dire.

- On peut dire ça oui. Cependant, une larme, une unique larme, foula la terre dans un endroit mystérieux, une crevasse dont nul ne peut voir le fond, une faille. Cette larme fut à l'origine de la plus vile créature sur Terre, Satan.

Le Satan des enfers ? Non, impossible, ce n'est qu'une histoire... quoique je n'en sois plus très sûre. Monsieur Baalplux, n'ayant pas décelé mes soudaines préoccupations, continue ses explications.

- Satan compris qu'il possédait une grande puissance et après de longues années d'acharnement, réussit à créer une armée,constituée de soldats à ses ordres. Son but n'était pas très recherché, il voulait ce que veut tout être abominable, le pouvoir suprême. L'univers l'ayant compris, dépêcha les dragons pour combattre ce mal. Pour les aider, il créa les mages, croyant qu'ils surpasseraient l'ennemi. Rapidement, les hommes se retournèrent contre leur camp et rejoignirent Satan. Les dragons s'affaiblirent,et ces mêmes hommes décidèrent qu'ils n'étaient plus utiles, et qu'il valait mieux les tuer. C'est d'ailleurs ce qu'ils firent avec certains, sous les yeux attristés du ciel, obligé à regarder ce massacre. Il resta stupéfait quand,alors qu'il allait y avoir une énième absurde boucherie, une jeune mage s'interposa et sauva le dragon. Elle aurait ensuite prononcé ces mots « La guerre a un début, et demeure aujourd'hui sans fin. Grâce à nous, aux dragons et à notre foi en la victoire, nous pouvons accéder à cette fin tant voulue. »

C'est vraiment une histoire surprenante, et cette femme... elle a eu un tel courage ! Je suis en admiration complète.

- L'univers resta donc bouche-bée devant cette force d'âme. Il eut alors une idée, et conçut la première Dryre. Les hommes étant indignes de confiance, ce ne serait que des femmes qui auraient la charge d'être des Dryres.

J'ai enfin la réponse à l'une de mes questions. Quelque chose dans ce que mon interlocuteur a dit me chiffonne, je pose donc la question :

- Pourquoi la charge ?

 - La charge car une Dryre a un rôle proéminent dans l'histoire du monde.

- Je ne comprends pas- je fronce les sourcils- En quoi cela va-t-il changer quoi que ce soit sur Terre ?

- Et bien- il réfléchit, les yeux posés sur moi- prenons l'exemple avec toi. Tu es une Dryre, c'est un fait avéré. Malheureusement, cela veut dire que quelque chose d'affreux dont l'issue est incertaine va se produire. Sûrement une guerre phénoménale.

- Donc, résumai-je incertaine, si une Dryre apparaît sur Terre, c'est pour prévenir d'une guerre ?

Le directeur acquiesce.

- Oui mais il n'y a pas que cela. Elle prévient de la guerre, et y mets un terme. Dans le bon ou le mauvais sens.

 Alors là... J'ai un choc. Je suis destinée à clore la guerre, soit en amenant les « gentils » à la victoire, ou, d'une quelconque façon, en faisant sombrer le monde dans le chaos. Bien... merci l'univers !

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Hello ! 

J'ai mis plus de temps à écrire ce chapitre car je voulais être sûre qu'il soit bien, et compréhensible ( même si je n'en suis toujours pas certaine mdrr). Après tout, il y a beaucoup d'informations ! ;)

J'espère que vous avez aimé, et si c'est le cas vous pouvez me laisser une petite étoile ( ne dure que le temps d'un clic ) :)

Et surtout, laissez-moi votre avis :)

bisous chocolatés

Dryre  -tome 1 : L'innocence du FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant