Chapitre 7

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Ce matin est un matin comme tous les autres l'ayant précédé. Pour moi, c'est un début. Le début. Aujourd'hui, je me suis fixée un objectif. J'ai acquis de nouvelles capacités, mais une question demeure... à savoir, qui suis-je.
Je ne suis plus la même. J'ai changée. Si, pour le reste du monde, ce jour est normal, sans changement aucun, pour moi c'est une renaissance.

J'entends une sonnerie. Mon réveil... je tape dessus à l'aveuglette, tout en ronchonnant, et me retourne dans mon lit dans l'espoir que le sommeil me rappelle à lui.
Malheureusement pour moi, c'est mon premier jour de cours dans cette école pour le moins étrange, et je suis déjà en retard. Étant donné que Morphée ne daigne pas se montrer, je me lève tout en râlant.

S'il y a bien une chose que je déteste, c'est d'être nouvelle. J'ai l'impression d'être un bout de viande jeté dans une fosse aux lions. Les lions étant les autres élèves et les professeurs.

Je viens de trouver mon casier, de couleur noir, au milieu d'une rangée d'autres casiers. À ma grande surprise, il n'y a pas de cadenas ou autre objets humains permettant la sécurité des effets personnels. Il suffit que l'élève détenteur du casier pose sa paume dessus pour que celui-ci s'ouvre. C'est un garçon chétif possédant le sien juste à côté du mien qui m'explique tout cela.
Je le remercie donc et m'empresse d'ouvrir mon casier. Tous mes cours sont déjà disposés à l'intérieur. Je sors donc mon emploi du temps.

Perplexe, je regarde plusieurs fois la matière que j'ai en première heure.
J'ai bien lu. Une heure et demi de cours sur l'animalus.
L'animalus ??! Je ne sais pas du tout à quoi cela fait référence.
Je cherche donc parmi mes fournitures si un livre correspondrait à cette matière. Et en effet, je déniche un livre ayant pour titre " Les animalus et vous". Je le prend donc, regarde mes autres cours, fais mon sac et me dirige vers les salles de classe.

Je suis en retard. Si c'est pas génial ! Je viens juste de trouver la salle et m'apprête à toquer. C'est alors qu'apparaissent Dylan et ses deux acolytes. Il ne manquait plus que cela...

- Tiens, remarque Dylan en rigolant avec ses amis, mais c'est la petite nouvelle. Layana c'est ça ?

Je marmonne un vague oui et me tourne vers la porte. J'allai toquer quand un des potes de Monsieur-je-suis-le-roi, Peter il me semble, ouvre celle-ci dans un fracas assourdissant.

Tous les yeux se tournent vers nous et la professeure s'arrête de parler pour nous dévisager à son tour. Elle voit les garçons devant moi, et soupire.

-Peter, Dylan, Jake, pourquoi êtes vous encore en retard ? Demande-t-elle d'un ton blasé.

Jake se mit à rire doucement et répondit :

- On sait que vous nous aimez trop m'dame Farwell et que vous avez envie de nous voir le plus tôt possible, mais pensez à notre réputation. Arriver à l'heure ? Impossible !

Toute la classe se met à rire et la professeure réclame le silence avant de dire aux trois rigolos de s'asseoir.
Elle pose ensuite son regard sur moi.

- Tu dois être Layana, c'est ça ?

J'opine avant de me justifier.

- Oui madame. Veuillez excuser mon retard, je ne connais pas encore bien les lieux et le temps que je trouve votre salle...

-Ne t'en fais pas, me coupe-t-elle, ce n'est pas grave. Dis-nous ma petite, qu'elle est ta spécialité. Présente-toi a la classe.

Je déglutis.
Parler aux autres est une chose, parler devant les autres en est une autre. J'ai toujours eu du mal à m'exprimer. Quand j'étais petite, j'avais souvent des disputes avec mes amis, et j'acceptai les insultes et phrases que tout enfant en colère peut lancer, tout ça, sans broncher. Il en était de même avec ma famille quand je me faisais disputer. C'était un poison, qui me tuait à petit feu. Vouloir dire les choses et le pouvoir, sont deux choses parfaitement différentes. J'essaye. J'essaye de ne pas être cette fille transparente que les gens voient en moi. Mais à chaque pas que je fais vers cette liberté que je n'ai pas acquise, je glisse pour me retrouver au point de départ.

Mon coeur bat la chamade, et mes mains moites trahissent ce sentiment indomptable de jugement.
Tous ces regards, scrutateurs, me met mal à l'aise.

- Bon...bonjour, begayai-je.

Quelques rires moqueurs fusent au fond de la classe.
Allez Layana reprends-toi ! Tu peux le faire !

Je respire un grand coup.

-Je m'appelle Layana, repris-je, j'ai seize ans, je suis un mage de feu et mon grade est argent.

Le directeur et le docteur Jeydes m'avaient conseillés de ne pas donner trop d'informations concernant mon... problème...

- Bien Layana, tu peux aller t'asseoir, me dit madame Farwell.

Je regarde la salle et me dirige à la seule place libre, au fond.
Je remarquai que le garçon à côté duquel j'étais assise, était le garçon chétif qui m'avait aidée à ouvrir mon casier. D'ailleurs, celui-ci se tourne vers moi et chuchote:

- Eh Layana, je m'appelle Adam, je suis un guérisseur. Il est super ton pouvoir !!

Il me fait rire avec sa tête enfantine.

-Oui, répondis-je, on peut dire ça comme ça...

Pendant le cours nous bavardâmes un peu, et j'appris que les animalus étaient en quelques sortes les animaux de compagnie des surnats. Tous en avaient un, qui se manifestait et se montrait à eux dès qu'ils apprenaient leur appartenance au monde des surnats.
La sonnerie retentit, je ramasse donc mes affaires et suis sur le point de sortir quand la professeure me demande de venir la voir.

- Layana, pourrais-tu me dire qu'elle est ton animalus ?

- Et bien madame, je n'en ai pas encore, je vous assure !

Mon interlocutrice fronçe les sourcils.

- Ma petite, je suis certaine que tu en as un, regarde ton poignet tu as la marque te liant à ton animalus.

Je baissai la tête sur mon poignet et ouvre la bouche de stupeur. Une marque noire, tel un tatouage, venait orner mon poignet et remontait jusqu'à mon épaule.

-T..tou...tou...toute les mar...marques sont comme la mienne ? Arrivai-je avec difficulté à demander.

La professeure était particulièrement étonnée elle aussi.

- Pour dire vrai, je n'ai jamais vu une marque aussi grande ! Il faut savoir que plus la marque du lien est grande, plus la puissance de l'animalus est grande. Celle du tien doit être incommensurable !

J'étais effondrée. Comme si je n'étais pas assez différente, je découvrais chaque jour des choses qui ne faisaient que m'éloigner un peu plus de mon objectif. J'étais anormale, une abomination, une erreur de la nature.

Tous les autres cours de la journée se passèrent bien, sans incident. Lexie avait quelques cours en commun avec moi, sa bande d'amis aussi. Je remarquai que malheureusement Dylan et sa bande en avait aussi beaucoup.

J'appris un peu l'histoire du peuple surnat, j'eu droit à des démonstrations de magie, et un cours de langues étranges, inhumaines.

J'étais actuellement lovée dans mon lit, éreintée par cette journée. Je regardai alors mon emploi du temps pour demain, et fut abasourdie. Je comprenais mieux pourquoi l'école s'appelait École Surnat pour Recrues au Combat....

J'avais deux jours intensifs de sport.... et ce n'était pas de la pétanque....
Je me couchai désespérée, et succombai peu à peu au monde des rêves.

~•~

Quelque part au loin, deux billes noires contemplaient le paysage. Il sourit froidement.
C'était bientôt l'heure, bientôt ses forces seraient rétablies entièrement...

Bientôt.... La nuit se lèverai....

~•~•~•~
J'espère que le chapitre vous a plu !!

J'ai bien aimé l'écrire je dois dire :)

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Bisous petits sucres d'orges 😘

Dryre  -tome 1 : L'innocence du FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant