Dites-moi que c'est une blague. Mon père se ramène un mois à l'avance, parce que monsieur avait repoussé ses vacances, mais comme quoi c'est pas très précis toute cette organisation. Ils se tenaient devant nous, tout souriant comme si de rien n'était. Mon père semblait heureux d'avoir revu ma mère bien qu'elle, ce fut le contraire. Natalia, ma belle-mère, mais qui jusque- là était ma mère se tortillait de tous les côtés :
- Qu'est-ce que vous fichez là ? demandai-je.
- Nous revenions prendre un peu plus d'affaires pour ce séjour, répondit ma mère non biologique.
- Je crois qu'on ne t'a pas permit pas de revenir mettre les pieds ici, rajouta-t-elle.
Leia se mit à rire sadiquement et haussa le ton :
- Ça va pas de lui parler comme ça, mais vous êtes timbrés.
- Leia, calmes-toi, soupira mon père.
- Toi, tu ne me dictes pas quoi faire.
Ma mère me fit signe de l'a suivre et je n'eus pas le temps de me rendre compte de la situation actuelle : je m'enfuyais avec ma mère biologique avec qui j'ai échangé trois mots depuis le début de la soirée, mes parents rentrent et me retrouvent et j'ai le choix entre l'a suivre et rester dans une maison ou je ne suis aucunement la bienvenue, donc j'ai choisi la première option.
Nous nous rapprochâmes d'une Range Rover noire et j'entendis mon père s'écrier à travers la porte d'entrée :
- Au revoir Cassidy.
Sa phrase me toucha, comme s'il y avait une pointe de regret et de tristesse dans cet adieu. J'ai toujours essayé de rester neutre et de me comporter comme une fille mature après toutes les horreurs qu'ils nous a faites subir, mais cet adieu me brisa le coeur.
J'essayai tant bien que mal de ne pas m'effondrer devant Leia ou ma mère. Je ne sais pas comment me comporter avec elle, elle semble toute contente de me retrouver et j'en veux terriblement à Alex, car il a su faire les choses parfaitement.
Il a su me rendre une chose que je n'aurais jamais cru retrouver dans ma vie d'adolescente.
Ma mère prit ma valise et l'a posa dans le coffre, elle me montra ou m'asseoir et elle monta dans la voiture. Tout cela est bien trop irréel pour moi, oh mon dieu.
Tandis qu'elle se mit à conduire, elle alluma la radio et par le
plus grand des malheureux hasards notre chanson passait à la radio : i hate u, i love u.
Non, non, non.
C'est pas possible, je n'y arriverais pas, s'il doit me suivre ou que j'aille.
Sachant que j'ai quitté Miami, les journalistes se sont calmés, mais je reçois toujours autant de commentaires et messages. Ça n'en finit plus, ils attendent tous le fameux album.
- C'est lui ? me fit-elle sortir de mes profondes pensées.
- Oui, c'est nous.
- C'est une superbe chanson, elle est magnifique. Les paroles sont magnifiques, me sourit-elle.
Si elle savait. Cette chanson était bien plus que des paroles, c'était une histoire.
- Merci.
- Il faut que tu me fasses écouter quelques unes de tes compositions, je suis sure qu'elles sont parfaites. Surtout que maintenant que tu es à la une des journaux télévisés, rit-elle.
Le cauchemar perdure.
- Oui, malheureusement, soupirai-je.
Elle fronça les sourcils et me
regarda.
- Tu repars quand ? me demanda-t-elle curieusement.
- Je n'en sais rien, mais le revoir, ce sera...
Je ne pus finir ma phrase, les larmes menacèrent de couler, mais je stoppai tout geste de faiblesse.
- Je vois, ne dis rien, j'ai compris. J'aimerais t'accompagner, si ça ne te déranges pas ?
- Pas du tout, souris-je.
Elle semblait plus qu'heureuse que jamais.
Nous arrivâmes devant un énorme immeuble, très luxueux, mais moderne.
Elle se gara et sortit, puis ouvrit le coffre et saisit ma valise.
- Tu sors ? me demanda-t-elle en rigolant.
- Oui, oui, bégayai-je.
Je sortis en refermant ma porte derrière moi et elle me montra ou aller, nous nous enfonçâmes dans un immense immeuble blanc vitrées. Les portes coulissantes s'ouvrirent et nous entrâmes, moi peu convaincue, elle, heureuse comme jamais.
Elle s'arrêta devant l'ascenseur et nous attendîmes en silence.
Quand il arriva, nous y entrâmes et elle appuya sur le bouton "10". Super, j'ai le vertige.
Elle ne cessa pas de gigoter pendant la petite minute qui suivit, je sentais qu'elle stressait et je pouvais le comprendre, mais elle n'avait pas de quoi. Elle m'adressa quelques sourires et puis se retourna aussi vite.
Le ding de l'ascenseur sonna et nous sortîmes. Je suivis Leia qui se dirigea vers la porte 102. Elle chercha ses clefs dans son sac. Une fois qu'elle les aient trouvé, elle m'adressa un sourire et introduit le trousseau de clefs dans la serrure.
La porte s'ouvrit et ce que je découvris me cloua au sol, son appartement était immense, très moderne et magnifique. Tout était dans les tons beiges et blancs cassés. Elle posa son sac sur le bar en verre et se retourna pour guetter ma réaction.
- Cet appartement est magnifique, fis-je.
Elle hocha la tête.
- Donc, ici c'est le salon, la porte là-bas c'est ta chambre. De ce que m'a dit Alex, tu adores le vert clair, donc j'espère que ça te plaira. Sinon la porte en face de ta chambre, c'est la salle de bain et celle à droite, c'est ma chambre. Tu as une télévision écran-plat, j'ai Netflix si ça peut te rassurer, rit-elle les joues toutes rouges.
J'acquiesçai et souris, car l'a voir stresser autant pour mon arrivé, me fit rire.
- Alex a raison, j'adore le vert, l'a rassurai-je d'un sourire.
- Parfait, tu peux aller t'installer et venir me rejoindre dans le salon, si tu le veux, enfin c'est comme tu veux.
J'hochai la tête et sur ses mots, saisis ma valise et me dirigeai vers ma chambre.
En entrant, j'aperçus une étagère blanche, un
bureau et un lit deux places. Une table de nuit. Je posai mes affaires dans l'étrangère blanche et quelques minutes plus tard, j'avais fini de tout déballer.
Vous savez ce que ça fait cet effet de se sentir pour une fois chez soi, son soi, pas celui de sa famille ou d'étrangers et bien j'ai réellement l'impression de me retrouver chez moi.
Je pris mon téléphone et vis une tonne de messages vocaux provenant de Jamie, Max, un ami de longues date et le dernier provenait d'Alex.
Mon coeur s'emballa et ma respiration devint irrégulière. Si irrégulière que je fis accidentellement tomber mon portable, ma mère entra curieuse dans ma chambre et quand elle m'aperçut, les larmes aux yeux, elle fronça les sourcils.
- Tu ne te plais pas ici, hein ? s'affola-t-elle.
Je n'arrivai même pas à lui répondre correctement.
En guise de réponse, je secouai la tête et l'a fixai.
- Oh... C'est lui, comprit-elle.
Je n'ose pas ouvrir ce message, ça fait deux semaines que j'ignore tous ses mails, appels et messages, si celui-là s'avère être une annonce catastrophique, je ne sais ce qui m'arrivera. Mais je n'arriverais jamais à l'oublier, et c'est bien ce qu'il faut que j'arrive à me dire. Il me manque tellement. Une vague de sentiments me submergea et je me mis à trembler. Expliquez-moi comment une seule personne peut créer autant d'émotions.
- Tu devrais l'écouter, tu n'en sais rien, il se pourrait qu'il soit arrivé quelque chose.
L'idée qu'il lui soit arrivé m'horrifia, je suis presque sûre qu'il va très bien. J'ai extrêmement envie d'écouter son message, car à la minute je l'écouterais, tout ce que j'aurais réussi à effacer refera surface. Malheureusement pas tout, car mes sentiments sont toujours aussi présents.
- J'y arriverais pas, il me faut du temps.
Elle vint s'asseoir à mes côtés et sourit.
- Ouvres son message, Cassie, tu vas t'en mordre les doigts si tu le ne fais pas, me prévint-elle.
Elle posa sa main sur mon épaule et ce geste me fit une impression de déjà vu, comme si elle n'était jamais partie.
Je fis ce qu'elle me demanda, elle avait totalement raison. Ignorer les problèmes, ça ne fera que les augmenter d'avantage.
Tandis qu'elle se leva, sortit de la chambre sans se retourner et me laissant seule face à ma plus grande peur. Je cliquai sur le bouton "écouter" et me concentrai pour ne pas craquer :
"Heyy ou salut, j'en sais rien, je sais pas comment me comporter maintenant.. Ça fait deux semaines que t'es partie et j'ai l'impression que ça fait une éternité. J'y arrive pas Cassidy..,il se mit à rigoler bêtement et je compris tout de suite dans quel état il se trouvait : il avait bu. J'ai tout fait pour t'oublier, tu sais pas combien de rencards j'ai eu, mais t'es toujours là, tu veux pas m'laisser, t'es comme un putain d'aimant ! Oh ! C'est pas gentil ce que je viens de dire eheheheh. Ohhh, Conrad ça va ? "Tu recommences ?T'es avec qui là au téléphone ? Puré, mais Alex ressaisis-toi, bon sang." J'entendis Alex ronchonner et se mettre à pouffer de rire."Alex, s'il te plaît arrêtes, tu vas te tuer. Si elle était là..." Elle est pas là, s'écria Alex. Elle est pas là, elle le sera jamais, elle m'aime plus, elle m'déteste et.., un bruit sourd de bouteilles de fracassant contre le sol retentit. J'entendis Conrad soupirer et râler, puis Alex pouffer de rire. Soudain, il ne ria plus, à la place on aurait dit des sanglots. Mec, elle est partie, me laissant seule ici sans nouvelles, sans rien, j'en peux plus, elle me manque tellement... Le Bip de fin d'enregistrement me sortit de mon univers. Je reniflai et me rendis compte que mes joues étaient très humides, mes yeux n'arrêtaient pas de se remplir de larmes et je me remis à trembler.
Mon téléphone sonna : Jamie. Non, j'ignore, je l'a rappellerais plus tard.
Il souffrait tellement qu'il s'était mis à boire. L'état dans lequel il était me tétanisait. Je n'ai pas pu faire ça, Alex n'était pas comme ça. Il ne l'a jamais été. Jamais il n'a bu ou quoique ce soit. Je reste perplexe, peut-être que je devrais rappeler ou alors peut-être que je devrais l'ignorer.
Je choisis la deuxième option. Vaut mieux pas le faire souffrir d'avantage, mais le savoir dans cet état-là me choque. Il faut que je fasse quelque chose. Mon téléphone se remit à vibrer : Jamie.
J'ignorais une seconde fois, quand tout à coup ma mère entra dans ma chambre en faisant une drôle de tête.
- Cassidy ? Je suis désolée de te déranger, j'aurais voulu que tu me racontes ce qui te met dans cet état-là, mais quelqu'un veut te voir et il vient de loin, fit-elle en s'écartant.
Conrad apparut dans l'entre-bâillement.
- Salut. Mais qu'est-ce que tu fais là ? Entre, fis-je en reniflant.
J'essuyai mes larmes et me redressai de façon à être un peu plus convenable.
Il suivit du regard chacun de mes gestes et afficha un air stricte et sérieux.
- Cassidy, ce que tu crois savoir n'est que le cadet de tes soucis, crois-moi.

" On sait tous de qui veut faire allusion Conrad, mais quel est ce mystérieux problème dans le fond ? Si boire, n'est que le cadet des soucis d'Alex."

Awful distraction, but beautiful addiction.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant