L'Étrangère

Chapitre 24

« Alors, Clarke, comment se passent tes études ? Médecine, c'est ça ? » demanda Elizabeth qui mangeait tranquillement le dîner qu'elle avait préparé. Clarke avait le droit à un interrogatoire de la Gestapo depuis le début du repas, il y a environ trois quarts d'heures. Cependant, cela n'étonnait pas Lexa, ses parents avaient déjà acceptés la surprise qu'elle leur avait faite en omettant de leur dire que Clarke était une fille, il ne fallait pas trop leur en demander non plus. La jeune blonde, quant à elle, n'avait pas du tout faim, les parents de Lexa savaient se montrer intimidants. Même la main de sa petite-amie dans la sienne (posées le plus discrètement possible sous la table) n'arrivait pas à la calmer.

« En fait, j'ai arrêté les études de médecine, je suis des études d'art à Londres.

- Oh, une artiste... répondit Elizabeth en buvant une gorgée de vin rouge, le tout en lançant un petit regard à Lexa. Ce n'est pas la branche la plus stable...

- Tout dépend de ce que l'on fait dans l'art, ça ne se limite pas qu'à peindre, objecta Clarke.

- Oh, alors que souhaites-tu faire ? s'enquît Gustus, le père de Lexa, tandis que cette dernière se mordait la lèvre pour ne pas rire en pensant à la tête qu'allait faire ses parents.

- Peintre, » répondit Clarke.

C'en fut trop pour Lexa, elle lâcha un petit ricanement en voyant la mine horrifiée de sa mère. Celle-ci lui lança alors un regard noir. « Je peux savoir ce qui te fait rire, Alexandria ?

- Non, rien, répondit Lexa en lançant un regard complice à Clarke.

- J'espère bien, reprit-elle, c'est très sérieux. Clarke, ne penses-tu pas que...

- Bon, la coupa Lexa, veuillez nous excuser, il se fait tard, et nous sommes fatiguées du voyage.

- Oh, oui, à demain Clarke, déclara Gustus.

- Lexa, tu veux bien rester quelques instants, moi et ton père aimerions te parler, ajouta Elizabeth.

- Oui. Je te rejoins dans quelques instants, » chuchota-t-elle à Clarke. Les quatre se levèrent et la brune déposa un baiser sur la joue de sa blonde tandis qu'elle partait à l'étage. Lexa porta ensuite son attention sur ses deux parents. « Avant que vous ne puissiez dire quoi que se soit, j'aimerais parler. Tout d'abord, je voulais vous prévenir que vous pouviez me dire tout ce que vous voulez, cela ne changera rien, je resterais avec elle aussi longtemps qu'elle voudra de moi. Je l'aime et je ne la laisserais pas partir parce que ses choix d'études ne vous plaisent pas. Oui, maman, je l'aime et je sais maintenant ce qu'est l'amour, alors ne viens pas me dire que ce n'est qu'une passade et que je suis trop jeune pour penser à ce genre de chose. Ça va bientôt faire trois ans que nous sommes ensembles et c'est du sérieux, alors, je vous en supplie, ne gâchez pas tout. »

Elizabeth en resta bouche-bée tandis que son père vint la prendre dans ses bras. « Je suis fier de toi, » lui murmura-t-il.

Lorsque Lexa releva les yeux vers sa mère, cette dernière se décida enfin à réagir. « Si c'est vraiment ce que tu veux, murmura-t-elle. Mais sache que je n'approuve pas ses choix quant à sa vie professionnelle.

- Je sais maman, elle ne veut pas être peintre, elle a dit ça pour vous charrier, la peinture est sa passion et elle veut peindre, mais elle aimerait, un jour, détenir une galerie d'art. » Lexa sourit et remonta ensuite dans sa chambre, pour y rejoindre Clarke, enfuie sous les couvertures avec seulement sa tête qui en dépassait. Lexa s'y glissa doucement en essayant de ne pas la réveiller, et Clarke se retourna pour poser sa tête sur son épaule. « Qu'est-ce qu'ils t'ont dit ? demanda-t-elle d'une voix endormie.

- Tout s'est très bien passé, » répondit Lexa en souriant. Elle lui embrassa le front tandis que Clarke hochait la tête, juste avant de s'endormir profondément.

***

Le lendemain matin, Clarke se réveilla seule. Elle soupira, Lexa devait sûrement être déjà partie faire un jogging. L'amour pour le sport de la brune restera pour toujours un mystère pour la blonde qui ne comprenait pas pourquoi les gens se levaient pour aller courir, c'était totalement dénué de sens à ses yeux.

Elle enfila un jean et un haut car elle ne pouvait pas malheureusement pas se balader en pyjama dans la maison des parents de Lexa. Une fois étant un minimum coiffé, elle descendit dans la cuisine pour y voir Elizabeth et Gustus, l'une en train de préparer le repas du midi, et l'autre en train de lire le journal. Les eux levèrent la tête en la voyant et lui sourirent. « Bonjour Clarke, lui dit Elizabeth.

- Fais comme chez toi, et sers toi ce que tu veux pour ton petit-déjeuner, continua Gustus.

- Merci, mais je n'ai pas très faim pour l'instant. Est-ce que Lexa est là ?

- Non, elle est partie courir, lui répondit Gustus.

- D'accord, j'aimerais en profiter. Il faut que je vous parle. »

Cela attira l'attention d'Elizabeth qui posa ses couteux et se retourna pour faire face à Clarke, Gustus, quant à lui, reposa délicatement son journal sur la table. « Bien sûr, de quoi veux-tu nous parler ? »

Clarke prit une grande inspiration, espérant qu'Elizabeth n'en viendrait pas à se servir des couteux de cuisine situés derrière elle. « J'aimerais votre bénédiction. Je veux demander Lexa en mariage. »