« Emily qu'est que qu'il se passe ? »
La porte s'ouvre brusquement, dévoilant Annie. Elle me fixe, impassible, la froideur que je connais ayant repris place sur son visage. Je suis encore couchée sur le sol, les yeux rivés sur le foulard blanc au creux de mes mains. Mon corps étant d'une faiblesse que je ne lui avais jamais connue, je m'aggripe au rebord du lit et arrive à me relever. Nous nous faisons face en silence. J'essuie rapidement les larmes restées sur mes joues avec ma manche. Mes jambes sont encore tremblantes et douloureuses. Je n'en tiens pas compte et avance pour enfin sortir, passant devant Annie. Elle me suit du regard pendant que je traverse les pièces jusqu'à ce que je ferme la porte d'entrée derrière moi.
Instinctivement, je mets la capuche sur mon visage et respire doucement, perdue au milieu des bruits et odeurs diverses des Bas-fonds. La fraîcheur enlève les dernières traces d'angoisse au fond de moi. Je me sens sereine. Certes, je ne suis pas pleine de santé ; je ne le peux pas ; mais pour la première fois depuis des jours, je crois que mon esprit est calme.
Mon regard parcourt l'environnement où je suis. Les escaliers de la maison surplombent la partie basse des souterrains. La ville me parait maintenant si sombre ! Ces minuscules bâtiments délabrés et sales, ces lampadaires qui n'éclairent que peu les rues. Je lève la tête vers le plafond : ces immenses stalactites qui nous dominent et ce faux ciel si noir qui nous surplombe. Dire que les gens d'ici ne connaissent pas le jour et la nuit, les étoiles, les nuages, les oiseaux, le soleil qui brille et le vent.
Quel jour sommes nous ? Quelle heure est-il, là haut ? Ici, la notion du temps n'existe pas. Un bruit de vaisselle brisée étouffé par la porte me fait sursauter. Je rentre à nouveau dans la maison et vois Annie, une pile d'assiettes dans les mains, regardant les brisures de l'une d'entre elles sur le sol. Je récupère un balais posé contre le mur et commence à nettoyer. Le silence est pesant. Je sais qu'Annie n'abandonnera pas sa carapace froide facilement. On se ressemble, et je sais à quel point c'est compliqué. Je vérifie qu'il n'y ai plus de bouts de verre au sol avant d'entendre Annie tirer une chaise et s'asseoir. Je me lève et pars poser les brisures dans un carton, puis demande d'une voix calme :
« Annie, pourquoi as-tu fait tout cela ? »
Silence. Un malaise s'installe. Je me tourne vers elle et vois qu'elle détourne les yeux. Je me calle contre le meuble et demande à nouveau :
« Pourquoi as-tu tué tous ces gens ? Et pourquoi voulais-tu Eren ? »
Elle ne me répond pas et commence à nettoyer l'une des assiettes posées sur la table méticuleusement. Je soupire et m'approche d'elle, lui prend le plat des mains puis dit sèchement :
« Qu'est ce qui t'es passé par la tête, hein ? On t'a demandé de le faire ? »
Elle se renfrogne et commence à me dire d'une voix lasse :
« Qui aurait pu me le demander ? Je suis seule. Seule, tu entends ? A part mon père il n'y a personne en qui je peux faire conf...
- Pas de ça avec moi, Annie. Ton discours de "je suis seule, pauvre et abandonnée" tu le fais à Armin si tu veux, mais pas à moi ! »
Elle lève brusquement la tête vers moi, les yeux légèrement écarquillés :
« Quoi ? Armin ? Mais pourquoi tu me parles de lui ? »
Je lève un sourcil interrogateur : pourquoi cette réaction ? Je pensais juste au fait qu'Armin et moi avant préparé la stratégie pour attraper le Titan Féminin et que lui, à ma place aurait eu pitié d'elle à l'instant où il l'aurait vue dans le diamant. Annie se lève brusquement, les joues légèrement rouges et part s'enfermer dans la chambre. Je me rue derrière elle mais elle a déjà claqué la porte. Je demande à travers le bois en frappant avec force pour qu'elle m'ouvre :

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Emily Underhill
Fiksi Penggemar« Mais si on vole pendant plusieurs centaines de kilomètres jusqu'au Sud, qu'est ce que l'on va trouver ? » Je récupère mon livre sur le rocher. En ouvrant la porte, le calme dans lequel j'étais jusqu'à présent se transforme en brouhaha. Je suis dan...