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Tiago

Mon regard toujours rivé sur ses doigts qui encerclent mon poignet, je n'esquisse aucun geste, de peur de me méprendre sur ses intentions. Une décharge électrique me parcourt lentement de mon poignet jusqu'à mon entrejambe. Ce n'est pas le bon moment pour réveiller ma queue. Me concentrant quelques secondes, je réussi à éloigner l'élan qui me parcourait. Ce n'est certainement pas le moment de penser au sexe, elle est encore bien trop affectée par ce cauchemar. Les minutes s'écoulent, ni l'un ni l'autre ne bougeons ni ne parlons. Au bout de ce qui me semble une éternité, un murmure s'élève des lèvres d'Azilis.

— Tiago. Reste.

Quelle ambiguïté ! Cinq minutes, la nuit ? Combien de temps veut-elle que je reste dans cette chambre à refouler mes intentions ? Reprends-toi, Tiago. Putain c'est pas le moment. Elle veut simplement un peu de réconfort. Soit un gentleman ! Pas un pervers !

— Tu veux que je reste le temps que tu te rendormes ?

— Oui et non.

Elle rougit et se mord la lèvre inférieure. Sa gêne ne fait aucun doute. Si seulement elle avait conscience que sa façon d'être et de me regarder ne fait qu'augmenter mon désir pour elle, peut-être serait-elle plus discrète. Ou pas.

Dans tous les cas son attitude et son hésitation ne m'aident pas. Que veut-elle exactement ? J'opte pour un ton doux, mais la fermeté de ma voix laisse passer ma contrariété.

— Tu m'expliques Azilis s'il te plaît, parce que les devinettes en plein milieu de la nuit, je ne suis pas vraiment fan.

— Reste avec moi cette nuit, ne me laisse pas toute seule.

Ses yeux me supplient silencieusement. L'éclat de désespoir que j'y lie me touche bien plus que je ne le laisse paraître. Comment lui refuser cela. Impossible. Si elle a besoin de moi, qu'elle me le demande sur un ton de supplique, je serais là. Toujours. Aussi longtemps qu'elle me laissera être présent à ses côtés.

— D'accord, décale-toi que je me glisse à côté de toi.

— Ça ne te dérange pas.

Bien sûr que ça ne me dérange pas. Je vais simplement devoir faire taire ce foutu désir de la déshabiller et de lui faire l'amour toute la nuit. La frustration sera à son comble. Je dois, je peux prendre dur moi et me contenir. Pour elle. Elle le vaut bien.

— Non, je suis sûr que ton lit est plus confortable que ton canapé.

J'ai préféré le prendre à la rigolade, plutôt que de lui avouer que passer la nuit à ses côtés était l'un de mes rêves les plus fous. Ma réponse n'a pas eu l'air de l'offusquer. Maintenant que sa demande a été acceptée, elle me lâche enfin le poignet, c'est alors que je me dirige vers le couloir.

— Mais où tu vas ? Tu m'as dit que tu restais avec moi.

La panique est de retour. Le simple fait que je m'éloigne d'elle, ne serait-ce quelques minutes l'effraie. La situation est étrange. Hier, elle s'est mise sur la défensive lorsque je lui ai touché le bras pour la première fois, aujourd'hui elle me tient la main devant ses amis, me serre dans ses bras et refuse d'être séparée de moi.

— Oui, je reste, je vais seulement éteindre la lumière du couloir avant d'aller me coucher. Je reviens de suite, t'en fais pas.

Ses joues rosissent. Elle culpabilise de m'avoir ainsi dévoilé ses sentiments, son envie irrépressible de m'avoir auprès d'elle, dans son lit. Cependant, elle se reprend rapidement et sa gêne disparait derrière sa carapace, en place depuis bien trop d'années pour être brisée en si peu de temps.

Inaccessible Bretonne Tome 1 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant