Inaccessible Bretonne Tome 1 (Terminé)

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Tiago

Nous sommes déjà début août. Le mois de juillet est passé à la fois rapidement et très lentement. Bien sûr, mon raisonnement est tout à fait illogique, mais c'est ainsi que je le ressens. Tegan, Lisa, Yann, Mathis, ainsi que tous les jeunes qui passent leurs vacances au centre, ont fait en sorte que je ne m'ennuie pas un seul instant, ce afin que je ne pense pas trop à Azilis, et je les en remercie. Cependant, même particulièrement occupé, ma belle bretonne ne m'a pas quitté. Elle était avec moi, dans mon cœur et mon esprit, du lever au coucher du soleil, mais également chaque nuit, dans mes rêves. Je ne peux m'empêcher de me demander, à chaque seconde, ce qu'elle fait et avec qui.

Depuis ce message dans lequel elle me disait adieu, je n'ai plus eu aucune nouvelle. Bien sûr, Youna m'informe régulièrement des faits et geste d'Azilis, si celle-ci le savait, Youna passerait certainement un sale quart d'heure. Elle lui a interdit de me parler, en particulier de servir d'informatrice. Mais Youna est ce qu'on pourrait qualifier de têtue. Ce qui m'arrange énormément. Elle est persuadée qu'Azilis et moi passons à côté de notre histoire et est bien décidée à nous aider, que cela plaise ou non à sa meilleure amie.

Nous partons demain en randonnée d'une semaine. Nous irons retrouver notre belle cascade, si chère à nos cœurs. C'est dans la prairie, au pied de cette splendeur de la nature, que mes parents doivent nous attendre, comme chaque été. D'habitude, je me trouve avec eux et attends la venue de Tegan et Lisa avec impatience. Cette année, la première fois de notre vie, nous ferons le chemin ensemble, cela me remplit de joie. Je m'accroche à chaque chose, même infime, qui puisse me faire oublier cette tristesse si profondément ancrée en moi, ce sentiment de solitude qui me ronge de l'intérieur, depuis qu'elle n'est plus là.

En mon absence, Azilis a eu un comportement très changeant, selon Youna. Les premiers jours, elle s'est enfermée chez elle, ne souhaitant voir personne. Puis elle a soudainement décidé de sortir et de s'amuser, changeant de mec tous les jours. Je sais pertinemment que Youna a omis de me soumettre certains détails, pour ne pas me blesser, ou tout simplement parce qu'elle n'en avait pas connaissance. De la savoir dans les bras d'autres hommes me brise le cœur. Mais je n'ai pas le choix que de le supporter, après tout, c'est moi qui suis parti. D'un autre côté, je ne pouvais pas rester chez elle, tout en la sachant dans le lit de Yaël et peut-être ceux d'autres hommes. Je pense que cela aurait été encore bien pire à supporter. Le savoir est une chose mais le voir de mes yeux m'est encore bien plus douloureux.

Malgré tout ce qu'elle sait concernant son amie, Youna ne manque jamais de me rassurer lors de nos conversations téléphoniques. Elle m'appelle d'ailleurs à l'instant, je m'empresse de décrocher.

— Youna, ça va ?

— Bien sûr que ça va, pourquoi cela n'irait pas ?

— Je ne sais pas. Azilis va bien.

C'est la première question qui me vient à l'esprit. Je me mords la lèvre inférieure en attendant la réponse de Youna. Faites qu'il ne lui soit rien arrivé. S'il vous plaît. Youna soupire avant de reprendre la parole, rien de tout cela ne me rassure.

— Oui, on peut dire ça.

— Comment ça on peut dire ça ? Qu'est-ce qu'elle a ?

Bordel, non ! Elle n'a rien, dis-moi qu'elle n'a rien. Vite.

— Pas grand-chose, ne t'en fais pas. Elle continue juste à se comporter comme elle le fait d'habitude.

Je pousse un long soupire, de soulagement cette fois. Je ne m'étais même pas rendu compte que je retenais ma respiration, tant cette attente était un vrai supplice. Pourtant, le soulagement est de courte, trop courte, durée. Elle continue à se comporter comme elle le fait d'habitude. Les paroles de Youna raisonnent encore dans ma tête. En boucle. Quels sont ces mecs avec qui elle passe tout son temps ? Pas besoin de poser la question à sa meilleure amie, elle n'en saura pas plus. Je suis toujours plongé dans mes pensées quand la voix de Youna me ramène à la raison.