Inaccessible Bretonne Tome 1 (Terminé)

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Tiago

Me voilà arrivé à destination. Le trajet en moto s'est bien passé, quoi que épuisant. Je viens d'avaler plus de huit cents kilomètres d'une traite, pressé que j'étais de retrouver Tegan1 et Lisa, deux amies d'enfance que je considère comme mes sœurs.

Ma famille et Clara, la mère de Tegan se connaissent depuis une éternité. Mes grands-parents et les parents de Clara se rejoignaient déjà tous les ans en été. Le rituel a perduré, nos parents ont repris le flambeau et nous, leurs enfants, continueront certainement longtemps à nous retrouver tous les étés. Nos enfants, je l'espère, contribueront à maintenir cette tradition.

Après un peu plus de sept heures de route, je suis devant le centre équestre familial. J'ai hâte de voir leurs têtes quand elles vont constater que je suis là. Surtout que je ne devais pas venir cet été. Il était prévu que je tienne compagnie à Azilis. Mes parents, ma sœur, tout comme Clara, Tegan et Lisa, ont été déçus de cet abandon. Moi-même j'ai eu un pincement au cœur en leur apprenant la nouvelle. Mais la situation ayant évolué différemment de ce à quoi je m'attendais, me voilà.

Je rentre dans la cour, prenant soin de ne pas faire hurler mon moteur afin de ne pas effrayer les chevaux. Ils paraissent robustes, forts et puissants mais sont en fait d'une fragilité surprenante. A peine descendu de moto, Clara m'aperçoit et me rejoint, un immense sourire aux lèvres. Elle ne me laisse même pas le temps d'enlever mon casque avant de se jeter dans mes bras.

— Tiago, mais qu'est-ce que tu fais là ? Je croyais que tu ne venais pas cet été, c'est les filles qui vont être contente, s'exclame-t-elle sans me lâcher, se reculant juste assez pour plonger son regard dans mes yeux sombres.

Son sourire et sa bonne humeur sont contagieux. Moi qui pensais ne plus pouvoir me réjouir de quoi que ce soit, je me surprends à esquisser un grand sourire devant la joie de Clara.

— J'avais besoin de changer d'air, tu sais comment je suis, j'affirme en lui faisant un petit clin d'œil de connivence.

Clara finit par me lâcher et se reculer d'un pas. Elle me fixe toujours comme si j'étais le messie, ou le fils prodigue. Je dois dire que son affection me touche énormément.

— Oui, comme nous, besoin de la nature et des chevaux. D'ailleurs, Apache est au paddock si tu veux aller le voir.

Je détourne mon regard de Clara pour le poser sur le paddock. Mon cheval est effectivement là. Il broute de l'herbe paresseusement avec ses congénères.

— Bien qu'il me manque beaucoup, je vais d'abord aller saluer les filles. Dis-moi, où sont-elles ?

— En balade avec les nouveaux pensionnaires. Elles ne vont plus tarder. Mais si tu veux partir à leur rencontre, elles ont pris le chemin qui longe la rivière, il y a plus d'une heure, m'informe-t-elle.

Il ne me faut pas plus d'un dixième de seconde pour me décider.

— Je vais y aller. Le temps de déposer mon sac et d'aller voir mon cheval et je pars avec Apache.

— Pour tes affaires, laisse les dans le salon, tu verras ça à ton retour. Je suis sûre que tu es pressé et n'a pas envie de perdre ton temps à t'installer. Bonne balade Tiago, et bon retour parmi nous.

— Merci Clara, à plus tard.

Je m'empresse de porter mon sac dans le salon de cette belle demeure. Toute cette maison est construite en bois. Elle est splendide. Les habitations des ranchs américains que nous voyons régulièrement dans les films n'ont rien à lui envier. Elle est spacieuse, lumineuse et vraiment caractéristique de ses habitantes. Robuste, fiable et chaleureuse. Clara et Tegan sont un peu ma deuxième famille.