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Tiago

Azilis s'arrête net lorsqu'elle voit ma moto, une splendide Yamaha 600 Fazer bleu nuit. Je l'adore cette moto, mon père me l'a offerte à la fin de l'été dernier, après l'obtention de mon permis moto. Il me fallait un moyen de locomotion et je ne pouvais rêver mieux.

J'avais revendu ma voiture en arrivant à Paris. Hors de question de passer des heures dans les bouchons, autant prendre le métro. Cependant, avec le cadeau de mon père, plus besoin de se déplacer sous terre, je peux enfin rester au grand air et aller d'un bout à l'autre de la ville rapidement.

Je ne suis pas un garçon des villes, contrairement à ce que je laisse paraître. Moi, ce qui me fait vibrer ce sont les grands espaces, la nature, les animaux. Je suis bien heureux d'avoir quitté Paris et sa pollution pour me retrouver ici, si près de l'océan.

Ma belle Azilis ne bouge toujours pas, en pantalon et blouson de moto elle est à croquer. Elle semble à la fois anxieuse et excitée, elle ne fait aucun geste mais arbore un magnifique sourire.

J'enfile mon casque et mes gants puis enfourche ma moto et attrape le guidon. Je bascule légèrement le poids de la moto sur la droite et enlève la béquille latérale. Je lance un regard en direction d'Azilis qui est toujours figée, son casque à la main.

— Alors ma belle, tu montes ou tu continues à me regarder comme si j'étais le plus bel homme que t'aies jamais vu ?

Mes gloussements la ramènent immédiatement au monde réel. Bien entendu, elle ne confirme pas qu'elle me matait. Je sais pourtant qu'elle le faisait, et sans aucune discrétion.

— Quoi ? Non, mais n'importe quoi ! T'as cru que t'étais un beau gosse ? Figure-toi que j'en ai rencontré de bien plus mignons que toi, de vraies gravures de mode.

C'est vraiment très bas comme réflexion.

Ne t'en préoccupe pas, ils étaient peut-être beaux, peut-être même plus que toi, mais ils ne sont pas là. Elle est avec toi !

— Peut-être, mais apparemment ils n'ont pas su te rendre heureuse puisqu'ils ne sont pas près de toi à l'heure actuelle. Moi je suis là, alors profite, mets ton casque et grimpe !

— C'est bon, j'arrive, pas la peine de te presser. Je te rappelle que nous sommes en vacances.

Sur ce, elle enfile son casque et ses gants puis se rapproche de la moto. Elle semble désemparée, ne sachant comment faire pour se hisser derrière moi. Je ne peux la laisser ainsi et lui vient immédiatement en aide.

— Mets ta main gauche sur mon épaule, ça t'aidera à maintenir l'équilibre. Ensuite tu poses ton pied gauche sur le cale-pied et tu grimpes, comme si tu montais à cheval. Aller essaie !

— A cheval ? Mais je ne suis jamais montée à cheval.

Comment est-ce possible ? En avril, lorsque je suis venu passer quelques jours chez ses grands-parents, j'ai remarqué le centre équestre non loin de chez eux. Ils proposaient des balades à la plage. Elle n'a jamais essayé alors qu'elle passait tous ses étés juste à côté. Tu t'occuperas de ça plus tard !

— Dans ce cas, tu me donnes une idée.

— Laquelle ?

— Je t'en parlerais plus tard, on commence par la moto. Maintenant tais-toi et grimpe. Ah oui, et avant que j'oublie et que tu ne m'entendes plus. Ne te crispe pas, si la moto penche, suis le mouvement. Le plus simple c'est que tu suives exactement les directions de mon corps.

Inaccessible Bretonne Tome 1 (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant