Le seul, l'unique.

Nineteen

PDV Konan

Finalement, après avoir passé de l'eau sur mon visage pour reprendre un peu mes esprits, je sors des toilettes et vais à la cafétéria et une fois mon plateau en main, je parcours la pièce du regard à la recherche de Clayton. Je l'aperçois enfin quand il me fait de grands signes, il est installé à une table au fond.

Une fois à table, je fais comme si rien ne s'était passé et commence à manger en silence, mais Clayton le rompt très vite :

- T'en as mit du temps pour te laver les mains, ton frère t'as tant traumatisé que ça ?

Je sais qu'il plaisante, qu'il ne mesure pas du tout ce qu'il dit, mais je n'arrive pas à la prendre pour une plaisanterie. Tout simplement parce que je viens de me disputer avec mon meilleur ami -si il l'est encore- et que je n'ai pas trop envie d'en parler.

Cependant, malgré toutes les émotions qui défilent dans ma tête, j'essaie de garder un sourire impeccable et lui répond avec un grand sourire l'air de rien :

- Ouais sûrement, on peut plus faire confiance !

Il ricane un court instant, puis me regarde droit dans les yeux et se penche un peu plus sur la table, un sourire aux lèvres.

- Tu sais, je suis vraiment content que tu aies prit la peine d'essayer de sortir avec moi.

Je lui adresse un faible sourire et hausse les épaules.

- Pas besoin de me remercier.

Il me sourit encore, puis se remet à manger. Et là, le sujet que je voulais à tous prix éviter survient :

- Et sinon, t'as vu comment André nous a fusillé du regard toute la matinée ?

Qu'est-ce que je répond ? Hein ? Je sais pas...hum....

- O-oui, j'ai vu. Dis-je en faisant profil bas.

- Franchement...il est con de faire autant d'histoires. Pourquoi il veut autant contrôler ta vie ?

Je relève immédiatement la tête, ne sachant pas vraiment quoi répondre :

- Ah...euh..tu trouves ?

Faîtes qu'il change de sujet bientôt...!

- Ouais, tu devrais faire attention avec ce genre de personnes.

- On vient à peine de commencer à sortir ensembles, et tu veux déjà restreindre mon cercle d'amis ? Riai-je le plus sincèrement que je peux.

- Hein ? N-non...c'est pas...enfin...

Il est devenu tout rouge et tout gêné. Il est vraiment adorable. Quel dommage que ses sentiments soient dirigés vers moi. 

- C'est bon, je déconne.

Il soupire mais me sourit quand même.

Nous finissons le repas en parlant de tout et de rien, tant que ce n'est pas André ça me va.

***

Horrible. Je me sens horriblement mal. Vingt minutes seulement que le cours a débuté et je veux déjà m'enfuir par la fenêtre.

Il n'arrête pas. Depuis le début. Il n'arrête pas de me fixer avec un regard de tueur. Oui, je parle bien d'André. Il me fait EXTREMEMENT peur là. Il ne m'a pas lâché du regard sauf pour cligner des yeux, même quand Tchad l'appelle -pour une fois que tchad appelle quelqu'un- il continue à me fixer. 

Jusque là j'ai fait semblant de ne pas trop remarquer, mais c'est vraiment pesant et je commence à me sentir vraiment mal dans mes baskets.

- Y'a un problème ? Chuchote une voix à côté de moi.