Vapor [Zayn Malik]

* C H A P I T R E : S I X *

Le vent matinal me fait ouvrir les yeux. Je tremble sous ma couverture. Ma tête repose sur le torse d'Ashton ― qui dort encore profondément. Mia et Michael ne bougent pas d'un millimètre non plus. On dirait qu'il n'y a que moi qui suis sensible à la fraîcheur du matin. Mes yeux se tournent vers le ciel. Il est d'une couleur bleu pastel.

Bizarrement, j'ai très bien dormi. Je ne me suis pas réveillée une seule fois. Je ne sais pas pourquoi. D'habitude, je ne dors que deux ou trois heures sur la nuit, j'écris dans mon livre et je me retourne sans arrêt dans mon lit.

Et je n'ai pas rêvé de Zayn.

Qu'est-ce qui m'arrive ?

Je me lève doucement pour ne pas réveiller Ashton et je retourne dans ma chambre. Il y fait froid, j'ai laissé le velux ouvert toute la nuit. Le sol glacial me donne des frissons. Je vais chercher mon cahier avant de m'asseoir sur mon lit. Je mets la couverture sur moi pour essayer de me réchauffer. Je fixe mon livre quelques instants avant de soupirer. J'ai envie de le montrer à monsieur Tomlinson et en même temps je n'en ai pas envie. Je voudrais bien qu'on me comprenne, mais je ne veux pas qu'on sache absolument tout ce que je ressens.

Mais si je ne lui montre pas, Ashton et Mia vont s'en charger. Donc, je n'ai pas le choix.

J'ouvre mon cahier et relis ces pages noircies de colère, de tristesse et de sentiments qui n'ont pas l'ombre d'une réciprocité. Tout ce que je ressentais aux moments où j'ai écrit ça remonte en moi. C'est assez étrange comme sensation. Je me remémore les larmes de colère ou de tristesse qui dévalaient sur mes joues, les sillons rouges qu'elles laissaient sur ma peau et leur goût salé qui venait brûler mes lèvres gercées.

« Si quelqu'un pouvait lui montrer, lui dire, lui lire ces mots. S'il pouvait voir l'étendue de mes sentiments à son égard. Si son coeur pouvait se comprimer en les lisant, autant que le mien en les écrivant. Si quelqu'un pouvait m'aider à lui dire que je l'aime à en crever, lui faire comprendre, le secouer, je lui en serai redevable toute ma vie. »

« Et c'est le soir, après minuit, que tu entres au centre de mes pensées et que tu tues mon sommeil. »

« J'ai un trou dans le coeur, comme si tu étais la balle qui m'avait transpercée. »

« J'ai besoin de tes bras, de tes mots, de tes sourires, de tes baisers. J'ai besoin de toi et tu t'en fous. »

« Je suis le mal que tu m'as fait. »

Je referme subitement mon livre et ferme les yeux. Ces quelques passages me font le plus mal parce que c'est ce que je ressens tous les jours à chaque instant de ma vie. Je n'arrive pas à lui dire que je l'aime, il est la personne à laquelle je pense lorsque la nuit tombe et j'ai besoin de lui pour aller bien. Quand j'ai écrit ses phrases, mon coeur me faisait mal.

Un bruit à ma gauche attire mon attention. Je rouvre les paupières et j'aperçois Ashton. Il me sourit avant de s'asseoir à côté de moi.

― Tu as bien dormi ?

Je hoche la tête.

― Pour une fois, oui. Et toi ?

― Je n'ai pas l'habitude de dormir sur le toit, les tuiles me font mal au dos.

Je souris.

― Je ne comprends pas comment tu fais.

― Peut-être qu'à force, la douleur ne me fait plus rien parce que celle dans mon coeur est bien plus forte...

Il pose son regard sur mon livre.

― Tu vas le lui montrer ?

― Je n'ai pas le choix. Je préfère le faire moi-même, après tout ce sont mes textes.