Vapor [Zayn Malik]

* C H A P I T R E : V I N G T *

J'ai travaillé une bonne partie de la nuit sur la biographie des deux poètes que j'ai choisi. Je n'arrivais pas à dormir, de toute façon. Je sentais encore les lèvres de Zayn sur les miennes, ça m'empêchait de trouver le sommeil. J'avais Arctic Monkeys à fond dans les oreilles et le vent me faisait légèrement frissonner. J'étais sur le toit et j'ai observé le ciel tout en pensant à lui, emmitouflée dans une couverture bien chaude. J'aime y aller la nuit parce que tout est plus profond, parce que tout est sombre et le côté obscur du monde se montre. J'ai toujours pensé que si on est nostalgique ou déprimé le soir, c'est parce qu'il n'y a plus de lumière, parce que le soleil a disparu et parce qu'il a emporté le bonheur avec lui, réveillant nos démons enfouis au fin fond de notre âme.

En ce qui me concerne, qu'il fasse jour ou nuit, je suis toujours en train de souffrir d'amour. Je ne sais pas si Zayn ressent enfin quelque chose pour moi ou s'il se sert ― je crois bien que « se moque » serait plus approprié à la situation ― de moi et ça m'énerve. Je devrais peut-être laisser tomber, mais je n'en suis pas capable. Maintenant que tout ce que j'ai toujours rêvé se réalise, je ne peux pas renoncer. J'aime ressentir cette sensation de bien-être quand il est près de moi, j'aime sentir la douceur de ses lèvres sur les miennes et croiser son regard noisette. Ça me fait du bien.

Le soleil vient de se lever. Le ciel s'éclaircit peu à peu. Je me suis endormie sur le toit. Mon ordinateur est toujours posé sur mes genoux ainsi que mon livre ouvert ― heureusement qu'il n'a pas plu. Je voulais écrire quelque chose dedans, mais je me suis perdue dans l'obscurité du ciel en pensant à lui. Je prends mon bic et me redresse légèrement avant de laisser l'encre couler sur le papier.

« Je ne sais plus où j'en suis. Je ne sais plus quoi penser. Je suis perdue entre deux sentiments, je ne sais pas si je peux m'accrocher ou si je dois laisser tomber. Tu es incompréhensible, Zayn. Tu sembles avoir une certaine attirance pour moi, mais que quand nous sommes tous les deux. Si tu te considères comme étant plus qu'un ami, agis comme tel, dans ce cas. Ne me dis pas que nous devons vivre cachés pour être heureux, je ne crois pas à ça. Quand on aime vraiment quelqu'un, on n'a pas peur de le montrer. Si tu m'aimes vraiment, prouve-le-moi. Si tu savais depuis combien de temps j'attendais que tu me regardes, que tu me souries, que tu m'embrasses et que tu m'accordes un tout petit peu d'attention. Si tu ne penses qu'à te servir de moi, je t'en supplie, pars. Ne me fais pas encore plus de mal en mentant. Je préfère une vérité qui fait mal à un mensonge qui fait du bien. Seulement, je crois que tu as peur de montrer ce que tu es vraiment et c'est ça qui est dommage. J'ai l'impression que tu veux te cacher derrière cette image de bad boy. Je suis sûre que tu vaux bien mieux que ça. »

Je referme mon cahier et regarde à nouveau le ciel. Ce dernier est plus bleu qu'avant ― ça présage une belle journée de soleil.

― Salut !

Je sursaute légèrement. Je souffle bruyamment en constatant que c'est Ashton qui m'appelait et qu'il l'a fait exprès pour me faire peur. Je lève les yeux au ciel.

― Tu sais, il faudrait que tu songes à grandir.

Mon meilleur ami dépose un baiser sur ma joue avant de s'installer à côté de moi.

― Il faudrait que tu songes à arrêter de penser à Zayn.

Je tourne la tête vers lui et croise son regard.

― Pourquoi tu dis ça ?

― Parce que ça va finir par te faire ― beaucoup trop ― mal et je ne veux pas que ça arrive.

Je soupire.

― Tu sais très bien ce que je pense de Zayn. Il ne sera jamais sérieux, il a besoin d'avoir de l'attention et d'avoir plein de filles autour de lui. Je ne crois pas que tu vas supporter ça très longtemps...