Vapor [Zayn Malik]

* C H A P I T R E : D I X - S E P T *

Je suis restée enfermée dans ma chambre le reste de l'après-midi, couchée sur mon lit à regarder le plafond en repensant à ce qui s'est passé. Je ressens encore le goût de ses lèvres et la douceur de ses caresses. J'en ai la tête qui tourne. Je ne sais plus où j'en suis. Je ne sais pas si je suis sa copine, je ne sais pas s'il va m'embrasser demain au lycée et je ne sais pas s'il fera attention à moi maintenant que nous nous sommes embrassés. Trop de questions sans réponses. Trop de sentiments se mélangent en moi et me donnent mal à la tête.

La scène repasse en boucle dans ma tête. J'ai de plus en plus de mal à respirer. Je n'arrive toujours pas à réaliser que ça s'est vraiment passé.

Seulement, j'ai peur. Peur qu'il me fasse encore plus de mal, peur qu'il se soit servi de moi pour rendre plusieurs filles jalouses et ― surtout ― peur qu'il me dise que ce n'était qu'une erreur. Je ne sais pas pourquoi il m'a embrassée et je crois que je n'aurai jamais la réponse à ma question. Je veux dire, il peut embrasser et avoir toutes les filles qu'il veut. Je ne suis pas son genre, je le sais très bien, alors pourquoi ?

Je joue avec les aliments dans mon assiette tout en repensant à ce qui s'est passé. Maman, papa et Michael sont en pleine discussion. Je n'ai pas envie d'y participer. Je sais qu'ils me poseront des questions du genre : « Ça se passe comment, les cours ? », « Tu n'as pas de petit ami ? », « Il y a forcément un garçon qui te fait craquer ! ».

S'ils savaient...

Je sens encore les lèvres de Zayn sur les miennes. Ça me fait frissonner. J'ai envie de garder cette sensation à jamais parce que je ne sais pas si ça va se reproduire. Je ne veux pas laisser cette sensation s'enfuir parce que quand on la laisse partir, elle ne revient plus jamais.

― Ça va, Alana ?

Je lève les yeux vers mon père. Ses iris bleus identiques aux miens me fixent. Je hausse les épaules.

― Ça va.

Il sait que je mens. Il voit que je suis en train de m'inquiéter ― et maman aussi, j'en suis sûre.

― Comment s'est passée ta journée ?

Je dépose ma fourchette dans mon assiette et je me redresse sur ma chaise. Je n'ai pas envie de lui raconter ce qui s'est passé avec Zayn ― et encore moins lui dire qu'il est venu ici. J'ai envie de lui répondre que c'était une journée comme les autres, fatiguante et ennuyeuse, rythmée par la sonnerie et les embouteillages dans les couloirs.

― Il y a Zayn qui est venu pour commencer leur exposé.

Je tourne la tête vers maman. J'ai soudainement envie de la tuer. Je ne voulais pas que papa soit au courant parce que je sais qu'il va me poser un nombre incalculable de questions auxquelles je n'ai pas envie de répondre et parce que j'avais demandé à maman de ne rien dire à papa ― je savais qu'il n'allait pas vouloir qu'un garçon entre dans notre maison en son absence. Papa fronce les sourcils et avale ce qu'il a en bouche avant de croiser mon regard.

― Qui est ce Zayn ?

Merci, maman.

― C'est un garçon de ma classe.

Je tourne la tête vers Michael. Il était tellement absorbé par sa série qu'il n'a pas remarqué sa présence ― Dieu merci. Je sais qu'il a envie de savoir tout ce qui s'est passé, mais il devra se contenter des réponses que je donne à l'interrogatoire de papa.

― Vous devez faire un exposé sur quoi ?

― Les poètes du XVIIème et du XVIIIème siècles.

Papa fait une grimace ― ce qui me fait rire. Il n'a jamais aimé lire et n'a jamais aimé les cours de français. Quand Michael veut qu'on lui donne des idées pour une dissertation, il s'adresse toujours à maman et à moi. Papa aime les maths et l'histoire ― exactement le contraire de moi. Maman, par contre, aime lire, écrire et écouter de la musique.