Chapitre 21- Sentiments?

329 22 0
                                    

David, Kev et Noam étaient venus tous trois me rendre visite. Alors que d'une part les visites n'étaient plus autorisées et que d'autre part Kev et David étaient déjà venus le matin.

Ce qui m'étonnait encore, c'était qu'il y avait Noam, sans sa mère ni Lirone...

— Mais... Qu'est-ce que vous faites là ? Il est 22h, vous n'avez plus le droit de me rendre visite...

— Noam voulait absolument venir te voir, fit Kev en fermant la porte précautionneusement derrière lui.

— Eeeh! T'es sérieux Kev là ?! protesta Noam.

— Assume un peu frérot, pour une fois, se moqua Kev. Alors comment ça va Noa?

— Bah... Crevée. J'm'attendais pas à vous voir, j'ai attendu toute la journée et là je m'apprêtais à dormir...

— Ouais désolé, j'ai pas eu le temps d'appeler Noam et ma mère, je suis allé tourner direct après... se justifia Kev.

David restait dubitatif, je le voyais faire une moue de son côté.

— Et encore, il a fallut que Noam t'appelle pour te demander des nouvelles, lança-t-il, moqueur.

Je vis Noam s'agacer, gêné, et devenir rouge.

— Mais vous avez fini?!

Je ris malgré moi.

— Ça doit être dur de les supporter parfois pas vrai? lui dis-je.

Il me sourit, en haussant les épaules, s'assied à côté de moi, sur le lit, mais Kev se précipita sur lui pour le pousser et se rapprocher de moi, manquant m'écraser.

— Mais vous avez pas fini!! Foutez-lui la paix ou je vous laisse rentrer à pieds! s'exclama David en gertant les deux frères de mon lit.

J'étais choquée, paralysée entre le fou rire et l'agacement.

— J'avoue que c'est tout ce que vous mériteriez les gars là, j'ai limite le poignet pété, mais j'crois que c'est une habitude chez Noam de m'écraser, me moquai-je en le regardant droit dans les yeux. Je le vis se rembrunir. Touché héhé.

— Et toi Kev, franchement je suis déçue là.

Évidemment je disais cela en riant.

— Oh mon dieu j'ai déçu Noa, oh c'est horrible! geignît Kev.

— J'crois que je vais pas me remettre de ce règlement de compte, tu m'as brisé le coeur Noa... renchérit son frère.

— Aïe aïe aïe... Dix-neuf et vingt-quatre ans, et la maturité de gosses de dix ans... soupira David.

— Je confirme! Bon c'est tout ce que vous avez à raconter, parce que mine de rien on parle pour ne rien dire, et en plus je dois pioncer!

— Noam veut pioncer avec toi j'crois!

— Ta gueule Kev. Vraiment. Dis que toi aussi tu veux "pioncer"avec elle, assume aussi...

Le silence se fit pesant. Je me levai brusquement, sortis de mon lit, regardai David d'un air désespéré, qu'il me rendit, et fuyai à la salle de bain. Leur échapper. Ça devenait très lourd. Kev fixait Noam d'un air inquiétant, et Noam faisait pareil, respirant fort. Je me passai rapidement de l'eau sur le visage, m'essuyai, et revins à la chambre quelques secondes plus tard. Les deux frères n'avaient pas bougé.

J'ouvris alors ma bouche.

— Je comprends pas bien ce que vous avez là en fait, mais c'est exaspérant et ça fait limite peur. Vous vous montez la tête pour rien, perso j'ai pas besoin de ça, j'étais contente de vous voir mais là j'ai sommeil.

Kev plissait les yeux, sans lâcher son frère des yeux, me regarda furtivement et sortit de la pièce en premier, sans m'adresser la parole.

Il avait vraiment changé.

Noam quitta la pièce, me fit un sourire forcé, me laissant avec David qui restait silencieux.

— David?

— Fais pas attention à eux, querelle de frères. Tu sors quand d'ici miss?

— Je sais pas. Je dois rester en observation, j'attends la réponse des docteurs demain matin.

— Bien ok, Kev sera mis au courant de toute façon. Bonne nuit.

Et il sortit à son tour.

Franchement, David aussi avait changé. Il n'était plus aussi dur.

Il me faudra du temps avant de comprendre leur fonctionnement, à tous les trois.

L'embrouille entre Kev et Noam m'occupait l'esprit.

Je me sentis rougir. Noam s'intéresse à moi, Kev l'a clairement affiché, mais Noam a jeté un froid en accusant Kev de vouloir la même chose que lui.

WOW on va se calmer, j'ai trois et huit ans d'écart avec eux, c'est quand même énorme.

Et puis c'est Kev Adams et son frère.

C'est là que je réalisai à quel point mon histoire était complètement folle, tirée par les cheveux, irréaliste, tout ce qu'on voulait.

C'est sur ces pensées que je m'endormis, sans penser à la possibilité de ne plus jamais me réveiller. Je ne pouvais pas être aussi malchanceuse que ça n'est-ce pas?

Demain je me réveillerai, les médecins pourront me dire quand je partirai, je m'installerai chez les Smadja et je reprendrai le lycée, comme si de rien n'était, ou presque. Il suffirait de cacher la véritable identité de ma famille d'accueil, sinon on ne cesserait de m'harceler.

Si t'étais normalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant