Chapitre 10- Hosto de barges

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"— Ça fait deux jours qu'elle est partie, Igor.

— J'en ai rien à battre de cette gosse.

— C'est ta fille! Il lui est sûrement arrivé quelque chose!

— Ferme-là. Le match commence.

— Son lycée a appelé. Je suis sensée dire quoi?!

— Démerde-toi, c'est toi qui t'es disputée avec elle avant qu'elle parte, pas moi."

Je me réveillai en criant. Apeurée, une infirmière déboula dans ma chambre, l'air paniquée.

— Tout va bien??!

— Oh... Oui, oui tout va bien... Un cauchemar, dis-je avec un pauvre sourire, le front moite et brûlant.
Je suis désolée.

— Y a pas de mal... Rendors toi il n'est que 6h21 ... Le médecin passe vers 8h. Si tu as besoin je suis là, dit-elle en tapotant le bouton d'alarme qui se trouvait accroché à mon lit d'hôpital.

Je soupirai. Laissai les larmes couler. Mes parents... Je suis pratiquement sûre qu'ils ne vont rien faire pour me retrouver.

Mon père a fait de la prison en Russie, et ma mère, française d'origine palestinienne, l'a épousé par dépit après que son grand amour l'ai lâchée. Couple pathétique. Et je suis le fruit immonde de l'accouplement de ces cas sociaux.

Penser ça ne va pas illuminer ma journée, mais bon. J'ai le chic pour trouver tout ce qui me déprime.

En vérité, je n'ai jamais assumé mes parents. J'ai toujours voulu être française, avoir un bon nom français. Tiens comme l'infirmière. BLANCHAIS, était marqué sur sa blouse. Noa Blanchais, franchement c'est bien je trouve. Et puis avec mon physique, je ne fais pas russe, je tiens de ma mère. Je suis brune, et très mince. Je peux passer pour une vraie française, un peu typé (mon côté juif) mais cela n'est pas choquant. Je ne veux plus m'appeler Landski.

Et j'ai le droit, je suis amnésique. Je peux me refaire une vie.

Je sais que je ne pourrai rester éternellement avec Kev, d'ailleurs je ne le connais pas plus que ça. J'essayerai de trouver toute seule quelqu'un qui voudrait m'adopter.

On pourrait tellement croire que je délire. Une fille qui ne veut pas retrouver ses parents. J'ai bientôt 16 ans, d'ailleurs je crois que c'est dans quelques jours. Dire que Kev pensait que j'étais presque majeure... Je fais si vieille? Bon à deux-trois ans près ...

Je commence à culpabiliser, il n'empêche. Kev est si gentil de vouloir s'occuper de moi, alors qu'il est occupé. Je suis sur un nuage, mais j'ai quand même toute la vérité qui me retient sur Terre. Je me blottis dans la couverture, son visage présent devant mes yeux fermés.

Je m'endormis.

Ce qui me réveilla fut un souffle sur mes cheveux. J'ouvris les yeux, et c'était Kev qui me souriait légèrement.
Je me redressai, surprise.

— Tu m'as fait peur!

— Désolé, je voulais savoir comment t'allais, si tu mourais pas dans ton sommeil, plaisanta-t-il.

Je grimaçai, il est vrai que ma tête me faisait souffrir.

— Tu sais quand le médecin arrive? Et quand je sors?

— Il arrive dans... Environ 5-10 minutes. C'est lui qui te dira.

— Pourquoi t'es venu?

— Ben pour savoir comment t'allais. J'vais un peu être ton tuteur pendant un temps indéfini, autant le faire sérieusement. Par contre si tu sors aujourd'hui ce sera David qui te récupérera, et t'emmènera chez ma mère, parce que j'ai plein de trucs à faire aujourd'hui...

Si t'étais normalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant