Si t'étais normal

Chapitre 18- Réveil et vérité

"Votre amie Noa s'est réveillée!"

Mon coeur manqua un battement, mon téléphone faillit me tomber des mains.

— C'est pas vrai... J'arrive!

Je raccrochai, souris, soulagé.

— Kev, tu fous quoi là ? me demanda Serge.

— Elle s'est réveillée! Il faut que j'aille à l'hôpital.

— Elle a choisi son moment, elle, grommela-t-il. Bon t'as jusqu'à 15h, après j'ai besoin de toi pour deux scènes.

Je ne l'écoute même plus. Je prends ma veste, appelle David, et nous voilà partis pour l'hôpital.

~Noa~

Je suis assise sur mon lit, une infirmière débranche les nombreux tuyaux qui me relient à toutes ces machines. Elle me sourit, je suis sonnée et ne lui rends pas son sourire.

— Tu veux quelque chose à manger ? Aller aux toilettes ...?

Je n'avais aucune envie, à part celle de voir Kev, le seul qui m'importait pour le moment. Le seul qui était resté tout le temps à mes côtés.

— Non, ça ira... Je prendrais juste une douche en fait.

— Très bien, je vais t'aider.

— Je peux vraiment me débrouiller.

— Bien. Je vais te chercher du savon et une serviette.

Infirmière tendancieuse va.

Elle s'éclipsa et revient quelques minutes plus tard avec une pile de serviettes et de bouteilles de gel douche et de shampoing. Enfin! J'allais peut-être ressembler à quelque chose.

— Tu as une chemise de rechange sur la chaise là, me dit l'infirmière.

—Je ne peux pas mettre des vêtements normaux?

— Pour l'instant nous te gardons en observation, donc non.

— Ok, merci.

— Appelle-moi si besoin.

Je ne perdis pas de temps et entrai dans la douche, me lavai puis me shampouinais copieusement. Je ne me rendis pas compte de suite que je pleurais. J'étais tellement heureuse de revenir à la vie, tellement soulagée... L'eau me coulait le long de mon corps, je profitais de cette sensation avec délice.

Ma douche finie, je m'enroulai dans ma serviette, en pensant à tout ce qui m'était arrivé.

Le jour de mon anniversaire je sors de l'hôpital le matin, et le soir je retrouve ma famille, me fait tabasser par mon père et me retrouve encore à l'hôpital.

C'est là qu'avec tout ça, je me dis que je préférerais être amnésique...

Dans un réflexe je tâte ma tête, la cicatrice est encore là, plus petite, recouverte d'un peu plus de cheveux. Je me regarde dans le miroir, mon arcade sourcilière est légèrement bleuie, sans doute le coup que m'a porté mon père. Mes cheveux sont redevenus épais, même si j'ai une tête de cadavre, au moins mes cheveux ont repoussé. Ils ont toujours eu la capacité de repousser vite.

Je sors de la salle de bain, à la recherche de sous-vêtements et de ma chemise d'hôpital.
Ce que je vis en sortant manqua me faire lâcher ma serviette enroulée autour de moi.

Kev.

~Kev~

J'étais arrivé comme un fou à l'hôpital, étais retourné au service de réanimation.