Chapitre 27- Chantage

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Jordan se tenait devant moi, l'air sûr de lui. Je ne le calculai pas plus que ça, sinon il allait croire que je lui donnais de l'importance.

— Heeep! Landski! lança-t-il.

— Fiche-moi la paix Jordan.

— Hmm non!

— Dégage pauvre mec!

— Crois-moi que si tu savais ce que j'ai à te dire tu réagirais autrement.

Je me stoppai, me tournai vers lui.

— T'as quoi?

— J't'ai vue avec le frère de l'autre humoriste de mes deux là, Kev Adams.
J'ai tout filmé, j'en connais qui seraient contents d'apprendre des trucs sur le frère de Kev Adams. Et tu vois, j'peux dire ce que je veux, j'ai des preuves.
Ma pauvre, t'aurais plus de vie. Entre les fans hystériques et les paparazzi...
Tout le monde apprendrait que tu es la copine du frère de l'autre con. Et t'inquiète y aurait pas que toi qui serait gonflée. Kev Dadam là, ça le f'rait chier, pas vrai? Et pis son frangin aussi, que sa vie privée soit exposée comme ça... Alors t'en penses quoi?

Je restai interdite. Je sentais le coup foireux venir. La colère monta en moi.

— Tu veux quoi?

Il me sourit, victorieux. Il me regarda de haut en bas, s'arrêtant sur ma poitrine, mes hanches, ma bouche, puis s'approcha de mon oreille.

— Je te veux toi pour moi tout seul, ce soir... Sinon ta vie et celle de tes copains est foutue.

Il se décolla de moi, brandit son portable et me lança avant de me planter là, sans réaction:

— Je t'attends dans le CDI vers 18h30, on sera tranquille... Et viens seule! À plus ma belle!

J'étais anéantie.

~•~•~•~•~

Le reste de l'après-midi se déroula dans  la monotonie, personne ne fit allusion à l'altercation avec Noam, enfin je crois, mon esprit était plutôt occupé par autre chose.

Cette vidéo. Il fallait que je la vois, pour être sûre de ne pas me faire avoir. J'allais devoir coucher avec ce mec pour sauver ma réputation et celle de Kev et Noam... Rien que d'y penser les larmes montèrent de suite. Je ne pouvais imaginer ma première fois comme cela. Ce n'était pas possible. La première fois est sacrée, et là limite si j'allais me jeter dans la gueule du loup pour me faire violer.

Je n'avais pas le choix, il fallait que j'aille retrouver Jordan. Il me dégoûtait tellement... Je n'allais pas lui rendre la tâche facile.

Il était 18h20, le lycée était désert de ce côté là. Le CDI était sensé être fermé, mais quand j'appuyai sur la poignée celle-ci céda. Je rentrai, tremblante.

Il était déjà là, avec son sourire angoissant, son portable à la main.
Il se leva, alla fermer les rideaux et ferma la porte à clé. Je me demandai d'ailleurs comment il l'avait eue...

Il s'approcha alors de moi tel un prédateur, sans un mot, mais je le stoppai dans son élan.

— Je veux voir la vidéo d'abord.

Il s'arrêta net, me dévisagea et me dit:

— Vas-y, de toute manière tu es coincée ici avec moi pendant un bout de temps...

Il me passa son téléphone. Je vis la vidéo entièrement. Elle pouvait prêter à confusion, en effet. Mon coeur battît plus vite, j'allais pleurer.

Il jeta son téléphone un peu plus loin, et me plaqua contre le mur, un demi-sourire affiché sur son visage qui me répugnait tant par son air suffisant.

Il se logea dans mon cou, posait ses lèvres dans l'objectif de me faire des suçons. Ses mains elles, s'étaient posées sur mes hanches, qu'il caressait sauvagement. Il remonta vers ma poitrine, et commença à me toucher par-dessus mon soutien-gorge. J'étais tendue, je n'osais pas bouger, tétanisée.

Il se saisit du col de mon chemisier et tira dessus, faisant éclater quelques boutons. Il continuait à m'embrasser le cou, sauvagement, et sa main gauche se faufila dans mon chemisier ouvert, qu'il fit tomber. C'était horrible. Putain. Je réagis au quart de tour; je lui mis mon pied là où ça faisait mal et le poussai du plus fort que je pus. Il tomba, sonné, je lui mis mon poing dans la figure pour en rajouter une couche. Il resta légèrement K.O. et j'en profitai pour me saisir de son portable. Il y avait un code. Alors je le gardai et pris ma chemise que je remis, ma veste et mon sac un peu plus loin, jetai un regard vers Jordan qui se tenait le nez, recroquevillé par terre.

— Méfie-toi de tes plans à deux balles, pauvre con! La prochaine fois que tu m'approches t'as le droit au frère du coup de poing que je t'ai mis. Et pas que dans ta sale face de rat.

Et j'eus alors l'idée du siècle en voyant la clé dans la serrure de la porte du CDI.

— Bon bah bonne nuit Dombrel! T'as quelques livres qui t'accompagnent!

Et je fermai le CDI à clé, jetant la clé sous un casier.

Je l'entendis grogner et gueuler derrière la porte, furieux.
Je n'attendis pas une minute de plus et déguerpis de cet endroit maudit.

Et là je tombai sur Jeanne, elle me vit, ouvrit la bouche de surprise en me voyant décoiffée et la chemise déchirée.

Je me jetai dans ses bras en pleurant.

— Mais... Noa... Il se passe quoi?

— Jordan... Il m'a... Obligée...

Je ne pus continuer, on entendait ses beuglements à travers la porte.

— C'est Jordan? T'as coincé Jordan au CDI? hallucina Jeanne.

— Oui... Viens je peux pas rester là.

— T'inquiète j'appelle ma mère on va te ramener chez toi.

Chez moi... Chez Kev plutôt. Cela me fit penser qu'il devait se demander ce que je faisais... et aussi que la mère de Jeanne ne savait pas pour mes parents, j'avais demandé à Jeanne de ne rien dire.

— On dira à ta mère que je vais dormir chez mon cousin ok?

— Oui oui, répondit ma meilleure amie en me prenant par le bras, les yeux scotchés à son téléphone, envoyant un message à sa mère.

Moi je tenais toujours le portable de Dombrel, je le fourrai dans mon sac et pris le mien.

Kev m'avait appelé une fois, et Noam m'avait laissé un message, que je n'ouvris pas tout de suite.

J'envoyai juste un message à Kev:

"J'arrive, j'étais avec un prof".

Il était hors de question qu'il sache...

Si t'étais normalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant