Chapitre 50- Trompés

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— C'est qui lui?! hurla Jordan, hors de lui, ses cheveux blonds cendrés ébouriffés.

Je ne me détachai pas de Kev, trop choquée.

Un drame, c'était un drame. Quelqu'un allait ressortir de cette histoire cassé en mille morceaux. Mon Dieu.

Et c'était de ma faute.

— Alors tu vois Jordan, de un, tu vas devoir te calmer, on est pas à la foire, de deux je te présente Kev, mon ancien tuteur et... Ami.

Mon petit-ami fit de grands yeux, avant de rire.

— Je te signale qu'on sort encore ensemble poupée! Te fais pas avoir mec, lança ce bâtard en s'adressant à Kev.

Ce dernier se défit de notre étreinte et me fixa, un air d'incompréhension sur le visage.

— Tu... Tu as un mec? Ce type c'est ton mec?!

— Oh il n'est plus rien pour moi depuis longtemps! Ça fait quoi? Deux semaines que je n'ai pas eu de nouvelles? Alors que nous habitons la même ville! N'essayez pas de me faire sentir coupable ou ... Je sais pas quoi!! J'ai pas grand chose à me reprocher! Ah si, j'aurais jamais dû sortir avec un menteur comme toi, Jordan. Et j'aurais dû casser il y a bien longtemps!

— En effet, tu aurais dû, s'insurgea Kev en me fusillant du regard.

— T'as vu hein? C'est une petite pute! beugla Jordan, devenu complètement fou. Pauvre fille!

Je ne savais même pas ce qu'il faisait là, apparemment il avait du travail selon le message de ce matin... Et il venait pour tout gâcher. Avec ses pathétiques insultes.

— Tu parles d'elle comme ça encore une fois, je te gerte, gronda mon bouclé.

— J'ai pas de menace à recevoir d'un mec avec une balayette à chiottes en guise de cheveux! On nage en plein délire! Je viens voir ma meuf exprès et je la vois en train de fricoter avec Mouton-Frisé!

Et là ça partît en live. Kev poussa violemment Jordan hors de mon bureau, sortant lui-même, me laissant là, plantée comme un piquet, et refermant la porte derrière lui, sans me jeter un regard.

— Kev! m'étranglai-je, inquiète à la pensée qu'ils se battent.

Je tentai plusieurs fois de sortir, mais il bloquait la porte. La poignée allait se rompre tellement je tirais dessus.

— MERDE KEV! OUVRE CETTE PORTE!

Heureusement pour moi, il céda quelques instants plus tard, après de vains acharnements de ma part.

Son visage était grave, ses yeux brillants. Jordan était parti.

Je ne pipai mot, trop indécise.

— Il va te laisser tranquille maintenant. Et moi aussi d'ailleurs.

Je soupirai, légèrement soulagée que ça se soit résolu si vite. Mais le visage de Kev était toujours aussi contracté, fermé. Je me demandais ce qu'ils avaient pu se dire.

— Je... Je suis désolée de ne pas t'en avoir parlé plus tôt. J'ai voulu mais... Je...

— N'use pas ta salive. J'ai dit que je te laissais tranquille moi aussi.

Ses mots m'atteignirent en plein cœur. Quoi?!

— Qu'est-ce que tu veux dire?!

— On ne peut pas être ensemble si rapidement. T'as même pas quitté ton copain comme il se doit, on a juste couché ensemble après pratiquement cinq ans sans s'être vus. Ça va trop vite. Et puis quand bien même, on a toujours cette différence d'âge. T'imagines un peu, je passe pour quoi par rapport à ton copain qui a sept-huit ans de moins que moi?!

Je ne dis rien. Quelque part il avait raison. Et puis pour sa réputation... Et la mienne... C'était trop tôt. Mais je l'aimais, oh dieu m'en est témoin, même si je ne suis pas très croyante.

— C'est vrai, répondis-je d'une voix claire, le regardant droit dans les yeux. Mais l'âge on s'en fiche un peu, tu veux attendre que j'ai la ménopause ou c'est comment? Je veux bien attendre un peu mais c'est ridicule.

Il rit légèrement.

— Peut-être pas la ménopause, mais quelques mois, qu'avec ton Jordan ça se tasse... D'ailleurs son prénom me dit quelque chose... Mais sa tête ne me revient pas, continua-t-il en me scrutant de ses yeux clairs.

Merde merde. Il ne fallait pas qu'il sache.

— C'était un pote du lycée, énonçai-je vaguement.

— Je sais qui c'est Noa, je lui ai parlé, s'énerva Kev en passant une main dans ses cheveux. Ça aussi t'aurais pu l'énoncer. Qu'est-ce qu'il t'est passé par la tête ?! Putain!

Je me tus. Me rassis derrière mon bureau.

— J'ai du travail, fut la seule chose que je lui lâchai, sèchement, ne voulant approfondir cette discussion glissante.

Il me fixa encore longuement, soupira, avant de prendre la porte, non sans me saluer une dernière fois:

— La discussion n'est pas finie, Noa. Tu n'es pas nette dans ta tête, et je suis sérieux. Appelle-moi ce soir, et si tu le fais pas je te promets que je te harcèle. Salut.

Et il claqua la porte, me laissant totalement désœuvrée et horriblement mal.

Hello!
Sorry pour cette longue absence... J'ai pas eu beaucoup de temps pour moi et de plus je n'aime pas vraiment ce que devient cette fiction... L'inspiration n'est pas vraiment au rendez-vous! Il y a des moments comme ça... Enfin bon, je vous oublie pas!! On a atteint les 4K de vues et bientôt les 500 votes 🚀 merci!!!

Des bisous!

Si t'étais normalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant