Chapitre 47- Fuir

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Musique: Odd lock - Kavinsky ft. The Weeknd.

Je n'avais pas envie de rentrer chez moi. Il fallait que je bouge, que je me change les idées. Je venais de mettre le pied dans une spirale infernale.

Pourquoi est-ce que j'ai couché avec un humoriste de presque dix ans mon aîné et qui par la même occasion était mon ancien tuteur?

Ah oui, parce que je suis stupide. Et bourrée d'hormones en ébullition.

J'empruntai donc une ruelle, marchant à pas vifs. Je vis une station de métro au bout de la rue.

Quelques pas plus tard je m'y engouffrai. Il n'y aurait plus de métro en service d'ici quelques minutes.

Je décidai tout de même de prendre le premier qui viendrait.

Et c'est ce que je fis, mettant de la musique dans mes oreilles, seule dans le wagon.

Pas assez seule.

Au loin je vis quelqu'un courir, vainement, vers le métro qui venait de quitter le quai.

C'était lui.

~•~•~•~•~

— Mademoiselle ? Le service est terminé, vous devez sortir, raisonna une voix lointaine dans mes oreilles.

Je clignai des yeux, la bouche pâteuse et les yeux collés.

— Mademoiselle? Vous m'entendez?

Lorsque la lumière étouffée du sous-terrain remplit mes yeux, je pus apercevoir un homme me secouer doucement l'épaule. Un employé du métro, rien d'autre.

Je me levai de mon siège, hagarde, marmonnant une vague excuse et sortis de l'engin arrêté.

Merde, je ne sais pas à quelle station je suis.

Je consultai les panneaux et m'aperçus que j'étais à environ une dizaine de stations de celle où je suis arrivée.

Quelle idiote de m'être endormie.

Je n'avais aucun moyen de retour.

Je sortis donc à l'air frais. Ce soir il n'y avait vraiment personne dans le métro, ce qui est étonnant.

Je ne m'en souciai guère plus et sillonnai les rues à la recherche d'un taxi. Il n'y avait plus de bus à cette heure, je ne prenais pas si souvent que ça le taxi et je ne savais pas leurs horaires exacts.

Il y en avait un, arrêté, mais dont le voyant était encore allumé. Je m'y précipitai et indiquai mon adresse.

Ça allait me coûter cher mais je ne pouvais pas marcher autant.

Mon esprit se remit à dériver, mais cette fois-ci je fis mon possible pour rester éveillée.

Kev qui me plaquait contre le mur. Qui m'embrassait le cou, les lèvres, chaque parcelle de ma peau. Qui me faisait l'amour.

Et ce même Kev qui s'occupait de moi comme il pouvait, me nourrissait et me logeait chez lui à mes seize ans.

Je n'arrivais pas à croire que c'était la même personne.

Mais je crois que j'aime autant les deux.

Mais c'était une erreur de coucher avec lui, il n'a aucun sentiment. Enfin si, il a des sentiments, mais pas amoureux ou passionnels.

Je collai mon front à la vitre, regardant les rues défiler, les quelques piétons hâtifs et tardifs rentrer chez eux, certains la bouteille de bière à la main, d'autres la mallette de cuire sous le bras.

Mon téléphone vibra.

18 appels en absence, 7 SMS.

Tous de Kev.

"Nous devons parler"
"Rappelle-moi"
"Pourquoi tu ne réponds pas?"
"Noa sérieux je vais m'inquiéter"

Et d'autres messages du même genre. Je me sentais vidée, je n'avais pas envie de réfléchir. Juste de dormir et d'oublier à quel point je suis une pute.

Je me sens si coupable...

En même temps il n'a pas envoyé un seul message. Il ne pense pas à toi.

Je consultai mon téléphone, vérifiant que tous les appels étaient bien de Kev.

Pas un seul n'était de Jordan.

Pas un seul n'était de mon putain de petit-ami.

Hello!
Même moi je m'y attendais pas! Mdr. Et oui Noa a un copain, qu'elle a trompé en toute connaissance de cause. À votre avis qui est ce Jordan?
Vous le saurez dans le prochain chapitre hinhin...

Si t'étais normalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant