CHAPITRE 2 : Vie sociale.

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On ne m'a jamais expliqué les maths et je n'ai jamais compris. Du coup je jouais au Sudoku sur mon PC. Ca faisait toujours marrer Brett.

" Au moins il y a des chiffres ! " , il disait.

Etonnement, lui il a les meilleures notes de la classe. Ce mec est nul en tout, sauf en maths, en foot et en filles.

" Monsieur ANDERSON on peut savoir ce que vous faites ? "

Comme tous les lundis, les regards se tournent vers moi. Et comme tous les lundis, je réponds :

" Des sudokus. "

Bien sûr, ça fait rire tout le monde, et évidemment, ça énerve le prof. Il me fait sortir, et moi, j'ai deux heures de libres. Brett me demande souvent pourquoi je continue de me faire chopper volontairement, et que " il suffirait de mentir et de changer de page sur mon PC quand le prof passe près de nous " mais je n'avais pas envie de mentir. Il veut savoir ce que je fais, je fais des sudokus. Et grâce à ça je peux occuper mon temps comme je veux à l'extérieur de la classe.

La plupart du temps, je retournais dormir jusqu'au cours de philo. A cette heure là il n'y avait personne à la maison O. La maison "Ω OMEGA". C'était calme et agréable, et je pouvais prendre une longue douche. C'est ce que j'ai fait cette fois encore. J'ai profité de mon lit et de l'eau chaude.

✎ Brett : Debout !

Le message habituel de Brett pour que je me réveille et que je me bouge jusqu'au cours de philo. Heureusement qu'il était là pour me motiver sinon je laisserais probablement mes études de côté. C'est difficile pour moi, je ne suis bon en rien. Même en foot. Je ne suis pas mauvais, mais pas exceptionnel non plus.

Bref, tant que je l'écoutais je réussissais à peu près à suivre les cours et à être à l'heure. Mais bon, Brett m'attire pas mal d'ennuis aussi. Lui et Will, le capitaine de l'équipe, enchaînent connerie sur connerie. Ils se croient tout permis parce que leur fric ou leur statut de joueur leur épargne les sanctions la plupart du temps. Will est un vrai connard qui n'a d'estime pour personne. En tout cas il était comme ça jusqu'à l'an dernier. Moi il me respecte parce que ma famille est plus riche que la sienne et que Georges est un personnage public et porte-parole du président. Je n'ai des amis et je ne suis quelqu'un d'important ici que par mon nom de famille. Mon faux nom et ma fausse famille.

J'ai passé le déjeuner avec Brett et Karen. J'aimais aussi le lundi parce que notre emploi du temps à Brett et moi ne collait pas du tout avec celui des autres et qu'on n'était pas obligés de manger avec toute l'équipe de foot et toutes ces prétentieuses de cheerleaders. Enfin... il restait Karen, la capitaine des pom-pom girls et petite amie de Will. Je n'ai jamais compris pourquoi la capitaine des pom-pom girls sortait toujours avec le capitaine de l'équipe de foot. Quel cliché débile. De toute façon ils ne font que baiser et planifier des soirées. Ce n'est pas vraiment ce que j'appelle une relation.

" ... et Will veut que ce soit une soirée ouverte ! Nan mais vous vous rendez compte ! Il aurait pu me le dire avant ! "

Je n'avais pas vraiment suivi la conversation. Je crois que Karen était outrée parce que chaque année un peu après la rentrée, Will organisait une fête chez lui. Et apparemment cette fois ci il a décidé que ce serait une soirée ouverte. En d'autre termes, les "déchets" ont le droit de venir, ce qui l'embêtait beaucoup.

" Personnellement je m'en fous, a répondu Brett.

- Comment tu peux dire ça ?! Je n'ai pas envie de passer la soirée avec ces gens moi ! On va boire, un de ces pervers pourrait me violer ! "

Cette fille m'insupporte.

" C'est ridicule. "

J'ai eu le droit au regard méchant avec les yeux plissés. Puis elle s'est levé d'un air hautain.

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