L'autre Connard.

Chapitre 7 : La raison

PDV Anna :

Encore une fois mon réveil est difficile. Le baiser d'hier m'a perturbé, je n'ai pas l'habitude, pour moi normalement c'est soit oui soit non, soit noir soit blanc. Avec moi rien n'est compliqué mais cette fois c'est différent. Ce Jason est un sombre connard, imbu de lui même et antipathique, mais en même temps je ne peux pas nier qu'il est sacrément beau et attirant.

Enfin après cette dure réflexion il est temps pour moi de partir prendre ma garde. Je referme soigneusement ma porte pour ne pas réveiller ma famille. Une lumière jaillit du bout du couloir, la porte de Jason est ouverte, sur le seuil une blonde en train de l'embrasser langoureusement. Je reste choquée quelques secondes lorsque mon regard croise le sien c'est comme ci mon cerveau redémarrait, je tourne les talons et pars en direction de ma voiture.

Sur le chemin pour aller à l'hôpital l'envie de briser quelque chose me consume. Je respire un bon coup et tente de me résonner. Dire que quelques heures plus tôt c'est moi qu'il embrassait, il n'a donc aucune estime à mon égard, aucun respect. En même temps à quoi je m'attendais? C'est un connard je le sais et pourtant je ne sais pas pourquoi mais j'avais commencé à croire qu'il n'était peut être pas si idiot que ça. Quelle débile je suis! Ce baiser n'était qu'une récompense, il fallait bien l'admettre. En même temps ce n'est pas plus mal je n'ai pas besoin de me compliquer la vie avec ce genre d'histoire. De toute façon d'ici quelques jours cette histoire sera derrière moi, il ne sera plus à la maison, ça sera chacun chez soi et je ne reverrais plus sa tronche dans les parages.

Ma garde achevée, je fais un détour pour aller me chercher un beignet au chocolat et un thé framboise. J'ai une faim de loup. Je rentre chez moi aux alentours de 13h. Comme d'habitude des voix résonnent dans la cuisine, je me dépêche de rentrer dans ma chambre pour pouvoir aller me coucher rapidement. Sans attendre le sommeil m'emporta.

PDV Jason :

Je guette l'heure, il était 12h30, elle aurait dû rentrer il y a au moins un quart d'heure. Je décide de descendre et de l'attendre dans le salon. Je suis bien ridicule car si je la croise je ne saurais pas quoi lui dire. Mais il faut que je la vois que je sache si elle m'en veux pour hier soir. Eliott m'aperçois dans le salon et me propose de venir grignoter quelque chose dans la cuisine, j'accepte après tout rester seul à attendre sa sœur et ne pas savoir comment réagir quand je la verrais n'est pas si bon plan. Il est 13h15 c'est bizarre, je jette constamment dès regard à l'horloge du four. Eliott me parle sans s'arrêter je participe tant bien que mal à la conversation :

- Tu te sens mieux Jason ?

- Hein?! Oui oui ça va mieux merci.

- Ok tu es sûr que ça va ?

- Oui juste un peu fatigué, ma nuit n'a pas été de tout repos.

- Ah je vois, rassure moi elle est partie avant que mes parents soient levés ?

- Ne t'inquiètes pas je suis prudent. Ta sœur n'est pas rentrée encore ?

- Heu si je l'ai entendu monté il y a quelques minutes pourquoi?

- Je... Heu... Je voulais lui parler de ma blessure, faire un petit bilan.

Quel idiot je n'ai rien entendu, elle doit sûrement dormir, je ne vais pas la déranger. Je lui parlerais ce soir. En attendant je vais aller faire un tour et m'acheter quelques petits bricoles histoire de passer le temps.

PDV Anna :

Je n'ai pas assez dormi je le sais mais je dois me lever pour aller voir quelques clients privilégiés qui veulent voir ma nouvelle collection en avant première, il est 18h30 il me faut une petite heure pour me préparer et 15 minutes pour me rendre à la boutique. Je suis assise devant mon dressing indécise quant on frappe à ma porte, sans réfléchir je lance un oui pour autoriser la personne à entrer. Et si c'était Jason? Je ne saurais pas quoi lui dire, je serais peut être même gênée. En y réfléchissant je pense jouer la carte de l'indifférence comme si rien ne s'était passé, oui ça c'est un bon plan, oublier ce moment d'égarement et laisser sa derrière moi de toute façon dans quelques jours tout sera fini. Fort heureusement ce n'est que ma mère.