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Brooke Bordelon
Phoenix, 14:37
5 août.

Je marche, pas à pas, à mon aise. Je n'sais pas où j'suis, j'sais juste que j'suis dans un recoin de Phoenix.

J'entre dans un très grand parc. On dirait presque le central park new-yorkais.

Je pense que c'est une bonne idée si j'm'assoupis quelques minutes, sur un banc, pour me calmer. Ce que je fais donc.

Je me détends petit à petit, car à l'intérieur de moi, il y a quelques minutes, j'étais une bouilloire. J'suis vraiment en rogne, j'aime pas qu'on se foute de moi, comme ça.

Hier, je n'étais pas autorisée de sortir, alors, je suis encore restée sagement seule. Aujourd'hui, je suis de bonne humeur et fais la tête à personne ce matin ; on me libère de cette prison qu'est l'hôtel cinq étoiles, et, à mon grand bonheur -notez l'ironie- je m'embrouille salement avec les autres. Pour pas aggraver les choses, et tellement que j'ai plus la force, je me suis barrée sans dire où j'allais. Comme toutes les fois où je m'embrouille avec quelqu'un, en faite. Mais vous me connaissez, maintenant, hein ?

Et maintenant, je ne sais pas où je me trouve. Que rêver de mieux ?

Ces temps-ci, j'essaie d'apprendre à me contenir et à garder en moi ce que j'ai sur le cœur. C'est-à-dire, je ne dis plus les 4 vérités, je me contente d'observer les gens. Quand j'observe les gens s'énerver pour quelque chose d'anodin, ça me fait rire, parce qu'il y a des choses plus graves dans la vie. Mais, faut croire que je suis une justicière née , car, je leur ai tout balancé, et ça ne leur a pas plu, visiblement.

Je me sens rejetée comme une vulgaire pomme qui est amochée, après une chute. C'est vrai, quoi ? Cette pomme, on évitera de la manger à cause de son défaut, et elle restera seule, jusqu'au jour où il n'y aura plus d'autres pommes. Malheureusement, ce jour là, on aura la volonté de la manger, mais à force de l'avoir délaissée, elle est devenue pourrie.
Personne n'aura la force de la sauver, hormis les courageux, qui sauront récupérer la partie non contaminée. Le courageux en question se décidera à manger cette part, et elle le rendra meilleur. Elle lui apportera de l'énergie !

C'est stupide comme comparaison, mais quand on y pense, c'est ressemblant...

Conclusion : ne me laissez pas pourrir, je vous prie.

Petit point à rajouter, j'ai remarqué que les gars sortaient beaucoup ces temps-ci, et cela sans moi.
Aux dernières nouvelles, Phoenix n'est même pas réputée pour ses boîtes de nuit, alors je pige pas pourquoi le nombre de leurs sorties nocturnes ont augmentée. Peut-être parce qu'ils ne m'ont plus dans les bottes, en ce moment ? Je ne sais pas. En tout cas, ça pourrait être vrai... Si ça se trouve, ils attendaient que je me barre depuis le premier jour. Ça peut être probable.

Je pense me décerner le titre de "la meuf qui se nique le moral en moins de deux minutes."

Je cherche à me calmer, mais je pense que c'est raté, parce que je suis encore plus remontée et prête à leur fracasser le nez, pour en faire des fricassés et les vendre dans le marché noir.

Ou bien, je les vends à l'entreprise de Monsieur Patate (la patate de Toy Story, hihihi) et ils en feront des oreilles pour leurs patates.

C'est très créatif, ce que j'imagine là. J'me demande pourquoi, en cours d'art, j'ai pas terminé l'année avec un A+.

Failed || Old MagconOù les histoires vivent. Découvrez maintenant