WELCOME TO MY FUNERAL

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flash back : 10 janvier 2013 – New York University Hospital

omniscient

Sandy, Jorge et Miles attendaient le docteur. Jorge semblait assez serein, persuadé que son fils n'avait qu'une vilaine grippe plutôt tenace. Sandy, elle, s'inquiétait et ne pouvait s'empêcher d'imaginer le pire.

Un homme assez grand avança vers eux et se présenta comme étant le Dr. Hass. Cancérologue, mais ça il ne l'avait pas précisé. Pas devant l'adolescent.

« -Est-ce que l'on peut parler ensemble, monsieur et madame Anderson ? » demanda-t-il. « A moins que ça ne vous dérange pas que Miles soit présent. »

« -Cela le concerne, alors on reste tous les trois. »

Le docteur hocha la tête et les invita à le suivre dans son bureau où ils s'assirent. L'homme posa ses coudes sur son bureau en bois d'acajou et croisa les mains avant de débuter sa tirade, l'air peiné.

« -Cela fait deux semaines que Miles est dans un état grippal, vous êtes donc venus à l'hôpital et des analyses sanguines ont été effectuées. J'ai les résultats : Miles est atteint de la leucémie aiguë myéloblastique, qui est une leucémie provoquée par une invasion de blastes – cellules qui ne sont pas arrivées à maturité –  dans la moëlle osseuse. C'est une maladie qui se développe très rapidement ... Miles est au stade C. Nous allons donc procéder à une chimiothérapie le plus tôt possible. »

Une question très simple : avez-vous déjà sentit tout le poids du monde s'abattre sur vos épaules ? Pire ! Avez-vous déjà sentit tout votre monde, votre vie s'écrouler autour de vous ?

C'est exactement ce que Sandy et Jorge ressentaient en ce moment précis. Miles ne comprenait qu'à moitié ce qu'il se passait, encore un peu fiévreux et dans les vapes.

« -Je ... j'ai un cancer ? » sa voix tremblait.

« -Oui Miles et on va tout faire pour essayer de te soigner, d'accord ? »

Le mot cancer résonnait dans l'esprit des trois Anderson présents dans la pièce. Cancer. Cancer. Cancer. Tout le monde savait qu'il était difficile de guérir du cancer ; difficile, mais pas impossible. Il leur faudra s'armer de courage et de patience pour accompagner leur fils sur le long chemin de la maladie. Et il ne faudra surtout pas que Miles baisse les bras.
Alors peut-être atteindra-t-il le stade de la rémission.

*

Jorge ouvrit la porte et laissa passer Sandy accompagné de Miles. Les yeux de la mère de famille n'avaient pas eu le temps de dérougir depuis l'annonce. L'annonce, parce qu'on ne pouvait pas clairement dire 'cancer', non, c'était trop dur à attendre. Alors 'maladie' et 'annonce' feraient pleinement l'affaire, pas besoin d'en rajouter une couche. Ils n'étaient pas prêts pour ça.

Layne, qui aurait dix-neuf ans en fin d'année, était tranquillement installé sur le canapé jouant à la console. A côté de lui, Paige (bientôt treize ans) lisait un livre pour le collège et Brent, dix ans le mois prochain, regardait son grand-frère jouer au jeu vidéo avec admiration. Jorge éteignit la télévision faisant grogner ses fils.

« -On revient de l'hôpital. » murmura Sandy. « Miles ... Miles est vraiment malade, il n'a pas juste la grippe. »

« -Maman, viens en au fait. » fit Layne qui s'était rapidement redressé, les coudes posés sur ses genoux.

« -J'ai une leucémie. »

Wo. Le voilà. Le mot. Le cancer. La leucémie. La mort ?

16 janvier 2013 – Weehawken, NJ

« -Miles, sors un peu. Sean a encore téléphoné ! » soupira Sandy en regardant son fils.

« -Je n'ai pas envie, puis demain on part à l'hôpital alors. »

La femme soupira une nouvelle fois puis s'installa sur le lit de Miles qui se retourna pour faire face au mur. Il était pâle, fatigué, apeuré. Il ne sortait plus de sa chambre à part pour les repas.

« -Parle-moi chéri. Qu'est-ce que tu as ? »

« -Un putain de cancer. »

Sandy frémit. Et oui, son fils avait un cancer ; un putain de cancer.

« -Miles ... Il faut que tu me parles, exprime-toi. Tu ne peux pas tout garder pour toi, c'est pas possible. »

« -J'ai peur maman. On ne sait pas si j'arriverai à guérir. Je vais passer je ne sais combien de temps à l'hôpital et je vais perdre mes cheveux. Et mes amis aussi. »

« -Tu ne vas pas perdre tes amis voyons ! Pourquoi dis-tu ça ? »

« -Parce que je vais avoir l'air d'un monstre. »

« -Chéri, tu es malade, tu n'es pas un monstre. Arrête de dire n'importe quoi. Je n'aime pas t'entendre parler comme ça. Demain on va à l'hôpital et tu y resteras le temps qu'il faudra pour que la chimio fasse effet puis tu reviendras et tu retourneras au lycée. »

L'adolescent poussa un profond soupire puis étouffa un sanglot dans son oreille une fois que sa mère eût quitter sa chambre.

Un monstre. C'est ainsi qu'il se sentait. Un être surnaturel dont les cellules faisaient n'importe quoi. Un monstre qui n'aurait bientôt plus de cheveux, qui ressemblerait bientôt à un zombie. Un zombie sans amis. Un zombie seul dans la maladie.

///

comment pensiez-vous que Miles allait réagir à l'annonce de sa maladie ? j'ai essayé de faire en sortes qu'il y ait une certain transition entre l'annonce du cancer et l'annonce de sa mort : Miles réagit beaucoup plus dans ce chapitre que dans les précédents ...

laissez votre avis, ça fait toujours plaisir :)

-marie, xx