flashback : 13 mars 2013 – New York University Hospital, NY
omniscient
« -Alors mon grand, tu es prêt ? » demanda gentiment son infirmière habituelle.
Miles hocha légèrement la tête. Il avait peur de ce que le médecin allait lui dire. Sa mère serra sa main dans la sienne puis le docteur Haas entra dans la pièce, un sourire cordial aux lèvres. Il salua Miles et ses parents puis sortit quelques feuilles de son bloc, qu'il se remit à lire avant de lever la tête vers eux.
« -J'ai le regret de vous annoncer que la chimiothérapie n'a plus aucun effet sur la maladie. »
« -Qu'est-ce qu'on peut faire ? » demanda Jorge.
« -Pas grand-chose, je le crains. Attendre. »
« -Attendre quoi ?! » s'emporta Sandy. « Vous nous demandez d'attendre ! Attendre qu'il ne soit plus là ?! »
« -Maman, arrête, s'il te plaît ... C'est ... Je suis désolé. »
Surpris, les trois adultes tournèrent leur tête vers Miles qui n'osait pas les regarder. Désolé de quoi ? D'être malade. Désolé de faire souffrir les gens qu'il aimait le plus au monde. Désolé de ne pas pouvoir être soigné. Désolé de mourir. Désolé de les laisser seuls. Désolé. Désolé pour tout, pour ça, pour lui.
« -Qu'est-ce que tu racontes, chéri ? »
Sandy prit sa main dans la sienne et la porta à son visage pour l'embrasser puis elle appuya sa joue dessus, le regard plongé dans celui de son fils.
« -Je suis désolé. Je n'étais pas assez fort. Désolé, parce que je vous en ai fait voir de toutes les couleurs. Avant d'être malade et même pendant. Je suis juste désolé. »
Sandy ferma doucement ses yeux, laissant couler quelques larmes. Elle aussi était désolée. Elle avait l'impression d'avoir raté quelque chose. Pourquoi son fils était-il malade ? Pourquoi n'avait-elle par réussi à le sauver ? Elle l'avait voulu, espérer tellement fort. Elle en avait fait des prières pour qu'il guérisse.
Jorge posa ses deux grandes mains sur le visage de son fils.
« -Je t'interdis de dire que tu n'as pas été assez fort. Je t'interdis de dire que tu nous en as fait voir de toutes les couleurs. Je t'interdis d'être désolé. Rien n'est de ta faute, Miles. Ce n'est d'ailleurs de la faute de personne. C'est triste, c'est horrible, ça me met dans une rage immense, mais personne n'est fautif et on n'y peut rien. »
Miles hocha doucement la tête et son père détourna son regard sur la fenêtre. Il refusait que son fils le voie pleurer. Il refusait que son fils le voie faible alors qu'il avait tout fait pour rester fort.
Mais par-dessous tout, il refusait de voir son fils mourir.
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WELCOME TO MY FUNERAL
General Fiction« -Je veux mourir en ayant eu la vie dont j'ai toujours rêvé.»