WELCOME TO MY FUNERAL

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25 novembre 2015 - Weehawken, NJ
j1 ; omniscient

Miles se réveilla doucement, Adelyn dormant dans ses bras. Il sourit en la regardant, elle semblait si paisible et il voulait forger son expression dans sa mémoire. C'était stupide, il le savait, parce qu'une fois mort, il ne se souviendrait de rien. Mais il savait aussi qu'il verrait sa vie défiler devant ses yeux avant de rendre son dernier souffle et ce qu'il voulait voir était sa petite-amie, naturelle et paisible.

La brune se mit doucement à bouger et, sans ouvrir les yeux, salua le garçon dont le visage se fendit d'un sourire en entendant la voix de sa copine.

«-Tu as bien dormi bébé ?» demanda-t-il en passant doucement le bout de ses doigt sur sa joue.
«-Avec toi je dors toujours bien.»

La réalité lui revint en pleine face, lui faisant froncer les sourcils : elle ne dormirait plus jamais aussi bien. Ils entendirent quelqu'un toquer à la porte qui s'ouvrit doucement sur Rosalie, la mère de la brune.

«-Bonjour mes chéris. Il faut vous lever, il est déjà 8h, dans une heure vous devez être au lycée.
-On arrive Rosa. » sourit Miles.

Depuis ces trois années passées ensemble, Miles et Adelyn avaient pris possession de la chambre de l'autre. Dans les deux maisons ils avaient des vêtements et des affaires de toilette. Ils étaient tous les deux très proche de la famille de l'autre alors quand, hier soir, Miles a annoncé le verdict à ses beaux-parents, ils se sont effondrés comme ses propres parents l'avaient fait.

Miles embrassa le front de la jeune femme puis se leva. Il ouvrit l'armoire, sortit un tshirt et un jean pour lui ainsi qu'un sweat. Il enfila le tout rapidement, sachant qu'Adelyn dormait encore à moitié, crevée par la veille : elle n'avait pu s'endormir avant trois heures du matin, inquiète, triste, s'imaginant déjà sans lui.
Il prit un skinny jean et un de ses sweat trop grand pour elle.

«-Addy, faut que tu te lèves. Je t'ai sortit des vêtements ... debout bébé.»

Elle grogna légèrement ce qui le fit rire puis se releva d'un coup, manquant de peu de lui donner un coup de tête. Elle sourit tendrement, frotta ses yeux, bailla et s'étira.

«-Merci pour les fringues. J'adore porter ton sweat.» elle sourit en prenant ledit sweat dans ses mains.
«-Tu pourras tous les récupérer si tu veux.»

Adelyn hocha légèrement la tête, elle ne voulait pas y penser plus que ça ce matin. Sauf que ce sujet était inévitable. Après tout, peut être que Miles ne se réveillera pas demain, alors tout sera fini sans qu'ils n'aient eu le temps d'y penser.

«-Je t'aime Miles. Je veux pas que tu l'oublie.» fit-elle doucement, ses yeux plantés dans ceux du brun.
«-Je ne me souviendrais de rien, Addy.»
«-Je sais. Mais je ne veux pas que tu partes sans que je ne te l'ai dit. Je veux que tu partes en sachant que tu étais aimé et le sera toujours.» elle se mit sur ses genoux et pris le visage de son copain dans ses mains.
«-Je t'aime aussi ma princesse.» il l'embrassa.

*

Les gens du lycée ne savait pas pour Miles, et cela lui fit du bien : ils lui parlaient comme avant.
Du moins, ils lui parlaient comme on parle à un camarade de 17 ans atteint d'un cancer ; non pas comme à un camarade de 17 ans sur le point de mourir.

«-Il faut qu'on fasse quelque chose pour lui.» dit Tom en le regardant du coin de l'œil.

Le brun était encore en train de faire la queue pour récupérer son plateau et sa nourriture.

«-Je veux qu'il soit heureux.» lâcha Adelyn. «Je ne veux pas qu'il pense constamment à ça et que l'ambiance autour de lui soit déjà celle de la mort.»
«-Alors on va faire en sorte que ce ne soit pas le cas !» Sanae était déterminée.
«-Il faut qu'on bouge, qu'on s'amuse. Qu'on aille faire les cons à Central Park et qu'on monte regarder les étoiles en haut de l'empire state building. Faut qu'on l'emmène dans la couronne de la statue de la liberté et qu'on fasse la fête sur une plage de Californie. Il faut qu'il passe une journée à Disney pour prendre une photo avec mickey, et aussi qu'on aille à six flags pour qu'il fasse toutes ses attractions préférées. Il rêve de sauter en parachute, de faire de la plongée et du jet ski. Je veux qu'il ait fait tout ça avant de partir.» Adelyn reprit son souffle.
«-Moi je suis partant. Tout pour mon meilleur pote!» Sean plaça sa main au centre de la table.

Cinq autres mains vinrent se poser sur la sienne et ils échangèrent un sourire entendu.

Quitte à mourir jeune, autant en profiter.

*

«-Salut grand frère.» Paige entra timidement dans la chambre de Miles.

Paige était très proche de lui, il était son confident et ils se ressemblaient beaucoup : plus sportifs qu'intellectuels, yeux verts, peau prenant facilement des couleurs, calmes, posés. Paige avait de très longs cheveux bruns, faisant quelques ondulations sur les pointes. Quelques tâches de rousseurs parsemaient son joli minois, et ses yeux étaient ceux de son frère trois ans auparavant.
Elle s'installa sur le lit, regardant Miles assis sur la chaise de bureau, surfant sur le web.

«-Ça va ?» demanda-t-il, inquiet.
«-J'ai pas envie de me coucher, de dormir.» sa voix n'était qu'un murmure. «Et si jamais demain je me réveillais mais pas toi ?»

"On y est." pensa le garçon. Il ferma son ordinateur et alla se glisser sur le lit, prenant sa sœur dans ses bras.

«-Ça n'arrivera pas maintenant Poo.» essaya-t-il de la rassurer.

Paige ne tiqua même pas au surnom que son frère venait d'utiliser. "Poo" venait de plusieurs photos d'elle sur le pot dans son album, et depuis ses trois frères n'arrêtaient pas de l'embêter avec ça.

«-Bien sûr que si ça arrivera ! Qu'est-ce que je vais faire sans toi, Miles ? Comment est-ce qu'on pourra s'en remettre ?»
«-Vous serez obligé, Paige. Tu verras, avec le temps la blessure sur refermera.»
«-Mais non ! T'as 17 ans merde ! T'es notre frère, t'es un fils, un petit copain, un ami. T'es pas un grand père que l'on perd parce que c'est l'ordre des choses.» elle semblait presque hystérique, incapable de se calmer.
«-C'est mon destin chérie. Tu as le tient, et tu seras une grande joueuse de basket. On fait tous le temps qu'il nous est accordé. C'était écrit comme ça.»
«-Et bien tu iras dire au scénariste qu'il est sacrément mauvais.»

Ils échangèrent un sourire amusé puis Miles remonta la couverture sur eux et se pencha pour éteindre la lampe avant de la serrer contre lui pour s'endormir tranquillement.

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qu'en pensez-vous ?

[paige et miles en média]

-marie, xx