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/j'ai rajouté du texte au chapitre 11 car je le trouvais trop court ; bonne lecture !/

vendredi 12 décembre 2015 – JFK Airport, NY

omniscient

Les voilà prêts à partir pour une semaine de 'oouuuf' comme l'avait précisé Tom. Ils embrassèrent leurs parents pour dire au revoir ainsi que leurs frères et/ou sœurs. Chacun remercia une nouvelle fois le père de Tom puis ils durent partir se faire contrôler avant d'accéder à la porte d'embarcation et d'entrer dans l'avion.

« -C'est parti pour six heures ... » murmura Sanae en attachant sa ceinture, stressée. « J'espère qu'il n'y aura pas de turbulences ou je ne sais quoi. »

« -C'est ta première fois ? » demanda doucement Adelyn.

« -Que je prends l'avion ? Oui. Je stresse. »

Tom et Sean éclatèrent de rire à a réponse de la métisse.

« -Tu pensais qu'elle te parlait de quelle première fois ? » ria Sean.

« -Rho, la ferme va. » s'amusa Sanae.

Elle se mit à se chamailler avec les deux garçons et oublia vite le fait qu'elle était dans un siège d'avion qui, bientôt, décollerait. A côté de Tom se trouvaient Olivia et Wael qui étaient en train de choisir un film parmi les nombreux proposés. Et donc à côté de Sanae, Addy commençait déjà à fermer les yeux, appuyée contre Miles.

(pour faire plus simple : adelyn-miles /  sanae-sean-tom /  wael-olivia).

Le garçon entrelaça délicatement ses doigts à ceux de la jeune femme et embrassa son front. Doucement il huma son parfum et ferma les yeux pour profiter de ce moment. Il tenait la femme de sa vie dans ses bras, à quelques minutes de s'envoler pour une destination dont il rêvait depuis tellement longtemps.

« -Addy ... »

« -Oui ? » elle releva la tête et le regarda intensément.

« -Tu sais, ces derniers jours ... Je fatigue plus vite et je. » il fut coupé par la paume de main de la brune posée sur sa bouche.

« -Ne dis rien, s'il te plaît. Profite de cette semaine et rentre à la maison vendredi prochain, c'est tout ce que je te demande. Une semaine, Miles. »

Une semaine, sept jours, cent soixante-huit heures, dix milles quatre-vingt minutes, six cents quatre mille huit cents secondes. Rien. Pas suffisant. On pourrait leur donner dix mois, dix ans qu'ils n'en auraient pas assez. Parce qu'on n'a jamais trop de temps, on en a jamais assez pour accomplir tout ce que l'on veut faire dans sa vie. Et pourtant, Miles Anderson en avait accompli des choses sauf qu'il voyait plus grand, toujours plus grand. Depuis plus de deux ans, il s'efforçait de porter des œillères, de se contenter de son petit lycée parce qu'il n'irait pas à l'université, de se contenter de son vélo parce qu'il n'aurait pas de voiture, de se contenter de sa chambre d'ado parce qu'il n'aurait pas d'appartement, de se contenter de son ancien statu de quaterback parce qu'il ne le serait plus jamais, de se contenter des regards tristes de ses parents parce qu'il ne les rendrait plus jamais vraiment heureux, de se contenter des crises de larmes de Paige parce qu'il n'arrivait plus à la faire rire, de se contenter des petits sourires de Brent qui n'arrivait plus à faire de débats avec lui, de se contenter de tapes dans le dos de Layne qui n'osait plus s'amuser comme avant. Il devait se contenter de nombreuses choses qui ne lui suffisaient pas. Il voulait courir sans avoir l'impression qu'on lui arrachait un poumon, il voulait faire la fête avec ses amis sans devoir renoncer à cause d'une migraine, il voulait conduire trop vite, stresser pour ses examens, envoyer des dossiers d'inscription dans des universités, rechercher un petit appartement. Il voulait vivre. Simplement vivre. C'était peu comme demande après tout, la vie était un cadeau donné à tout le monde mais on avait décidé de lui reprendre, de le narguer « tiens, tu la vois ta vie de rêve ? t'as vu comme tu es prêt de l'avoir, t'as vu à quel point elle a l'air bien ? bah tu vas mourir avant ».

WELCOME TO MY FUNERALOù les histoires vivent. Découvrez maintenant