Chapitre 17 Hadrien

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J'attrape mon téléphone dans la poche arrière de mon jean, enfin j'essaie car mon bras droit a pris un angle improbable et ça fait un mal de chien. De ma main gauche, je parviens à composer le numéro des secours et leur indiquer notre position. Quand je regarde autour de moi, c'est l'hécatombe.

Laura est allongée sur le siège passager à côté de moi, inconsciente mais sa poitrine se soulève régulièrement ce qui m'indique qu'elle respire toujours. Quand Clément va réaliser que j'étais au volant et que j'ai mis en danger sa sœur, il va certainement me rayer de sa vie. Il ne faut pas oublier qu'ils ont perdu leurs parents dans les mêmes circonstances, c'est un chauffeur ivre dans un poids-lourd qui les a percutés sur l'autoroute.

Tant pis, je suis prêt à subir ce que je mérite du moment que Laura s'en sort. Elle est en vie, Oui, mais je ne sais pas pour combien de temps. Elle est couverte de sang et d'éclats de verres provenant du pare-brise et sa jambe est coincée sous la ferraille du tableau de bord. Je n'ose même pas tenter un mouvement pour la toucher, je risquerai de la briser.

Ma déesse, putain, ma déesse ; ce n'est même pas envisageable que je la perde ! Je n'arriverai jamais à continuer de vivre sans voir son sourire tous les matins, sans entendre vibrer son rire au plus profond de moi, sans sentir son souffle dans ma nuque lorsqu'elle s'endort la tête posée sur mon torse, sans ... sans elle. Je suis dingue de cette fille, oui je suis fou amoureux d'elle. J'aime cette femme plus que je n'ai jamais aimé quiconque, y compris mes parents.

Et c'est à cause de moi qu'elle est là, inconsciente ! Je ne mérite même pas d'être à côté d'elle, je lui ai fait ce que je redoutais qu'un autre homme lui fasse. Je l'ai séduite, je l'ai baisée et je l'ai brisée, dans tous les sens du terme.

J'entends les sirènes résonner au loin et mon cœur s'accélère, j'ai peur du verdict. Je les entends déjà me dire « Elle ne se réveillera jamais Monsieur, elle est en état de mort cérébrale, vous l'avez tuée »

Un pompier frappe à mon carreau.

-Monsieur, vous êtes conscient.

-Oui, mais ma femme non. Occupez-vous d'elle s'il vous plait ?

-Ok, mes collègues essaient d'ouvrir sa portière. Est-ce que vous pouvez essayer d'ouvrir la vôtre ?

Deux pompiers ouvrent violemment la porte côté passager et examinent Laura, pendant que je tente d'enclencher la poignée de ma portière avec succès. Le pompier qui s'occupe de moi, un homme d'une cinquantaine, grisonnant et costaud m'examine avant de décider que je peux sortir sans risquer d'aggraver mes blessures. Quant à Laura, comme j'avais remarqué, sa jambe est prise dans l'étau de la ferraille, donc les pompiers s'attèlent à la désincarcérer à l'aide d'une sorte de tronçonneuse.

Je n'ai pas le temps de suivre le reste de l'intervention car mon sauveteur me presse de sortir et de m'allonger sur le sol pour qu'il puisse « remettre en place mon bras ». Avant même que j'ai le temps de m'y opposer, il me tend un morceau de tissus à mordre et se calle contre moi pour étirer mon bras.

-Je vous donnerai un sédatif après mais là j'ai besoin que vous soyez conscient. Ça va faire mal mais vous êtes un grand gaillard. Allez, on respire !

Il tire d'un coup sec, plusieurs fois d'affilée jusqu'à ce que je sente un violent craquement. Je manque de tourner de l'œil sous le coup de la douleur mais le seul fait de penser à ma Laura me permet de rester conscient.

-Voilà, une bonne chose de faite. Je vais vous injecter l'antidouleur, mais vous risquez de planer.

Je le vois préparer une seringue et je suis sur le point de refuser quand il la plante violemment dans mon bras.

PLUS FORT QUE MOIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant