Chapitre 38 Hadrien

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J'ai vraiment l'impression d'avoir un marteau piqueur ancré dans la tête. Je me retourne dans le lit et tend la main pour caresser Laura mais elle n'est pas là. Mes yeux peinent à s'ouvrir et je réalise que la place à coté de moi sur le lit est vide et froide. Où est-elle ?

Je me creuse la cervelle, perdant quelques neurones au passage jusqu'à réaliser qu'elle est partie, comme promis. Une douleur sourde m'envahit la poitrine, fais chier ! Je tourne la tête et inspecte la chambre, découvrant avec résignation que ses affaires ne sont plus sur le bureau et que les tiroirs de la commode sont ouverts et désormais vides. Elle a dû aller chez son frère, il faut absolument que j'appelle Clément mais je vais d'abord tenter de la joindre elle.

Je me redresse sur le lit. Oh putain, j'ai vraiment trop bu hier soir et je pense que je n'aurais vraiment pas du provoquer le videur du bar parce qu'il a dû me mettre une sacrée raclée. Je pose le pied sur le sol et me lève avec difficulté. Je me traîne lentement jusqu'à la salle de bain pour découvrir que sa brosse à dent a elle-aussi disparue. Soupir.

Une fois nu, je me place sous le jet d'eau gelé jusqu'à ce que celui-ci se réchauffe, je l'ai bien mérité après tout. J'enfile un jogging en coton sans m'embarrasser d'un caleçon ou d'un tee-shirt et me rend à la cuisine pour avaler une tasse de café. J'attrape mon téléphone sur la table basse en remarquant que l'écran est désormais fendu sur toute sa longueur.

Je pose un pied dans la cuisine mais le retire aussitôt au contact d'un gros morceau de verre. Qu'est ce qu'il s'est passé ici ou plutôt qu'est ce que j'ai encore foutu ? Le sol de la cuisine est maculé de bouts de verres et de vaisselle et il y règne un de ces cahots. J'attrape le balais et nettoie le bazar que j'ai dû mettre hier soir. Heureusement que Joyce n'est pas là, je m'en serais pris plein la gueule. Je me dirige vers la poubelle, quand elle se plante devant moi. Je sursaute et renverse le contenu de ma pelle.

-Putain, Joyce, tu m'as fait peur. Tu n'es pas au boulot, toi ?

-Il est midi, abruti. Je suis rentrée chercher quelque chose à déjeuner. Je vois qu'elle n'a pas pris le temps de nettoyer ta petite chatte.

-Elle est partie ...

-Peut être, mais elle aurait pu nettoyer hier soir après t'avoir mis au lit.

-Hier soir ? Elle était là quand je suis rentré ?

-Ah, ouais, j'avais oublié que tu étais ivre mort. Oui, elle a insisté pour que je ne te « déshabille » pas. Alors je l'ai laissée s'occuper de toi.

Putain, elle était là et elle n'a pas dû prendre de plaisir à admirer le spectacle que j'ai dû lui offrir hier soir. Je ne suis vraiment qu'un idiot. J'aurai bien de la chance si elle décide de me répondre au téléphone. Il faut absolument que je rattrape le coup. J'ai plusieurs options devant moi : La supplier de revenir en m'excusant de mon comportement, Forcer ma mère à lui présenter des excuses pour lui prouver que je serai prêt à renoncer à mes deux connards de parents pour elle, Appeler Clément pour lui expliquer la situation et prier pour qu'il plaide en ma faveur. S'il y a bien quelqu'un qui connait ma relation avec mes parents, c'est Clément.

Je décide de commencer par essayer de l'appeler Elle. Après trois tentatives où je finis par tomber sur son répondeur à chaque fois, je décide d'abandonner cette option pour l'instant et passe à la deuxième : MA MERE !

Je m'habille plus décemment et après un rapide tour au salon pour vérifier que tout se passe bien, je grimpe dans mon 4X4, direction le cabinet d'avocats où travaille ma mère.

Quand j'entre dans le hall immaculé de l'immeuble haussmannien, la secrétaire me fixe avec dédain. C'est vrai que je dois détonner avec mon jean noir près du corps et mon sweat ouvert sur mon torse laissant entrevoir une bonne partie de mes tatouages. Mes cheveux, un peu trop long à mon goût, ne sont pas du tout coiffés et tombent devant mes yeux, amplifiant la noirceur de mon regard énervé. J'ai l'impression de voir la secrétaire se liquéfier au fur et à mesure que j'avance vers elle.

PLUS FORT QUE MOIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant