PLUS FORT QUE MOI

Chapitre 18 Laura

Je tente d'ouvrir les yeux sans succès, mes paupières sont trop lourdes. Je perçois de nombreux bips autour de moi et le bourdonnement d'une climatisation. L'odeur est particulière, on dirait ... de l'antiseptique, oui c'est ça je dois être dans un hôpital. Qu'est-ce que je fais dans un hôpital ? Je creuse ma mémoire mais ne parviens pas à retrouver ce qui m'a menée droit à ce lieu.

Mes yeux sont toujours clos, alors j'essaie un mouvement mais j'ai l'impression d'être dans un brouillard, lourd et épais et je ne réalise pas si j'arrive ou non à faire bouger un seul de mes membres.

J'entends le grincement d'une chaise.

-Elle a bougé ! Hey, oh, venez voir elle a remué ses doigts.

Clément ? Sa voix est teintée de tristesse, d'abattement et de fatigue. Ça doit faire un moment que je suis allongée dans un lit d'hôpital et il a dû rester à mon chevet tout ce temps.

-Excusez-moi monsieur, vous pouvez sortir s'il vous plait ? On va l'examiner.

Plusieurs portes claquent et des mains me frôlent. Elles soulèvent mon bras puis manipulent mon corps inerte.

-Allez ma belle, montre nous que tu parviens à réveiller tes membres ? Me chuchote une douce voix féminine.

Je fais un effort surhumain pour parvenir à un mouvement mais je ne suis pas certaine de réussir.

-Aucun mouvement, ça devait être un spasme.

L'infirmière ouvre mes paupières mais je suis toujours dans le noir. Elle passe une vive lumière devant mes yeux et quelques couleurs m'apparaissent.

-Ah moins que ? Ses pupilles sont réceptives, elle est peut être bel et bien en train de refaire surface. Il va falloir la surveiller. Augmentez l'antidouleur car le réveil risque d'être vraiment douloureux.

Les portes claquent à nouveau et un silence envahit la pièce jusqu'à ce que je sente la présence de Clément.

-Je suis désolé Laura, je n'ai pas su veiller sur toi comme papa et maman l'auraient voulu. Je ne veux pas te perdre, s'il te plait bats-toi et reviens-moi. Les résultats du bac vont tomber dans une semaine et demie mais hors de question que je t'annonce la nouvelle, tu iras toi-même constater que tu as réussi. On va chercher un logement près de ta faculté et repartir de zéro, à deux.

Mais pourquoi il n'inclut pas Hadrien dans nos projets, et pourquoi ça me fait si mal d'imaginer ne plus habiter chez Hadrien.

-Je viens d'avoir une promotion au boulot et ma paie va augmenter, je vais pouvoir nous trouver une maison avec jardin, à la campagne même si tu veux ? En tout cas, j'aurai de quoi payer tes livres ! Je te promets que ...

La porte grince à nouveau et une voix masculine qui m'est jusque-là inconnue, se fait entendre.

-Salut, Clément. Je lui ai apporté des fleurs.

J'entends l'eau couler puis le bruit d'un vase que l'on pose près de mon lit. L'odeur de roses fraiches m'emplit les narines, c'est tellement agréable.

-Qu'est-ce que tu fais là Dimitri, j'ai dit que je ne voulais voir personne !

-Clément ... tu n'es pas obligé de te punir en décidant de vivre ça tout seul, nous sommes là, je suis là pour te soutenir et t'aider. Tu ne veux pas rentrer prendre une douche, je vais rester avec elle le temps que tu reviennes.

-Surement pas, et si elle se réveille et que je ne suis pas là ? Elle ne te connaît même pas !

-Elle connait Hadrien et il est dans la chambre voisine, il parait qu'il l'a exigé. Je pourrai aller le chercher si elle panique.