-Saisissez-les ! S'écria un des homme.
Et tous se jetèrent sur Féline et Chasseur. Le jeune homme en repoussa un et en frappa un autre. La jeune femme esquiva deux d'entre eux, frappa l'un à la tête avec son pied et l'autre à la poitrine avec une de ses deux armes mortelles qu'elle avait toujours en mains. Les deux amis anéantirent ainsi une dizaine de soldats, sans grandes blessures. Féline n'eut presque plus personne sous son nez et elle prit le temps d'inspecter les alentours. Son regard tomba sur Chasseur, se battant avec bravoure. Ce dernier se tourna, ne détectant plus d'ennemis proches, et son regard croisa celui de la jeune femme. Ils se regardèrent ainsi quelques secondes, Chasseur émit un sourire de bienveillance, quand Féline vit celui-ci se crisper et une petite pointe noire aiguisée traverser son torse. Un liquide rougeâtre en sortit, mais ce n'était pas de l'objet qu'émanait cette substance nauséabonde, mais du jeune homme qui regardait tour à tour sa plaie avec horreur et son amie tétanisée. Le cœur de la jeune fille battait si vite et si fort qu'elle se demanda si elle n'allait pas faire un arrêt cardiaque. Elle vit le corps de son ami s'affaisser et son regard suppliant la regarder une dernière fois. Elle distingua alors une énorme lance dépasser du dos sanglant de son ami et un homme victorieux appuyer son pied symboliquement sur le dos du jeune homme déjà en difficulté. Féline sentit la haine l'envahir peu à peu, jusqu'à la submerger totalement. Elle resserra encore un peu plus l'étreinte qu'elle exerçait sur son épée virant du gris au rouge et s'élança sur cet homme qui voulait faire souffrir son ami. Si il n'en tenait qu'à elle, elle aurait hurlé, elle se serait défoulée par le cris, elle aurait massacré sa pauvre voix si ça pouvait sauver son ami. Mais, stratégiquement, elle choisit de ne pas avertir de sa présence l'homme qui tenait une lance quelques secondes auparavant. Chasseur, allongé contre la neige écarlate, poussa un cri de douleur sous la force du pied qui tentait de l'achever. Féline sentit son cœur se déchirer sous les hurlements de douleur de son ami.
-Lâche-le ! Ordonna-t-elle.
-Mademoiselle se mêle au conflit ? Répondit l'homme d'un ton moqueur.
-J'ai dit : lâche-le !
Sur ce, la jeune femme s'élança, épée à la main, et transperça la poitrine de son adversaire qui tomba en arrière. Elle courut ensuite vers Chasseur. Celui-ci essayait de se relever. Elle l'y aida, mais il retomba en arrière, poussant un cri déchirant symbolisant toute sa douleur et renforçant l'inquiétude de Féline. Elle saisit sa tête entre ses mains, épouvantée.
-Chasseur ! Chasseur ! Réponds-moi ! Je t'en prie ! cria-t-elle, en pleurs. Je vais t'aider, je vais te soigner, ne t'inquiètes pas...
Le jeune homme ouvrit les yeux avec peine et la regarda.
Féline ressentit dans son regard désespéré et suppliant toute la souffrance qu'il endurait. Elle souffrait sans être blessée. Elle sentit la peau froide de son ami et articula, dans un sanglot de désespoir :
-Je vais te soigner, Chasseur, tiens bon, accroches-toi à la vie ! Il faut que tu te lèves, je vais t'emmener chez mon père, il va te soigner !
-Je vais mourir, n'est-ce pas ? Demanda le jeune homme d'une voix inhabituellement monotone.
Féline savait quelle était la vrai réponse. Il allait mourir, elle allait être seule à nouveau. Elle était toujours penchée sur son corps froid et sanglant, si près de lui qu'elle sentait son souffle chaud et saccadé sur sa bouche et son cou. Elle devait le protéger. Féline savait que la clé pour survivre, c'est de croire que c'est encore possible. Si elle lui disait qu'il n'avait plus aucune chance, il ne lutterait même pas.
-Non, tu ne vas pas mourir, lui assura-t-elle en essayant elle-même de s'en convaincre.
-Ce n'est pas... la peine... de me mentir... Je sais que je vais... mourir...
VOUS LISEZ
Le Chat Noir
FantasyDans un monde parallèle au notre ou les humains ont des traits d'animaux, un bandit, un voleur, le Chat Noir, court toujours. Chasseur, un jeune aigle d'une ville côtière, est loin de se douter que son destin est sur le point de changer. #407 dans l...