Le Maroc. Un très beau pays. Ensoleillé, les villages atypiques en séduisant plus d'un. Mais aucun n'aurait voulu y dormir, préférant le confort des hôtels luxueux plutôt que les maisons traditionnelles, étroites et sales.
Le petit village près duquel se posèrent Féline et Chasseur n'avait aucun hôtel de la sorte, et les hauts bâtiments couleur de sable entouraient un petit marcher.
La jeune chatte s'était revêtue de ses voiles, et se trouva parfaitement accordée avec les accoutrements locaux.
-Bon, commença-t-elle d'un ton catégorique, il faut qu'on trouve des graines, ou des pousses. Il faut qu'on trouve un stand qui vent des plantes...
Elle commença à scruter la petite place pour trouver une trace de plantes. Elle remarqua après quelques minutes un marchand entouré de verdure. Elle s'avança vers lui, bientôt suivie par son ami.
-Bonjour, monsieur, commença-t-elle.
-Bonjour ma p'tite dame ! répondit gaiement le marchand.
Il avait une peau basanée, des cheveux noirs bien coiffés, une petite moustache et une petite barbe bien taillée. Son visage inspirait clairement la sympathie, ce qui devait fortement aider pour vendre, Féline le savait bien.
-Que voulez vous, M'dame ?
-Euh... Auriez-vous des graines ou des pousses de palmiers-dattiers ?
-Mais oui, bien sûr ma p'tite dame ! Suivez-moi.
Le joyeux marchand se dirigea vers le fond de son étal. Plein de pousses verdoyantes que Féline ne saurait distinguer y reposaient paisiblement. Le marchand s'empara d'une d'entre elle.
-Et voici, ma p'tite dame. Il vous en faudrait combien ?
La jeune femme regarda Chasseur, intriguée.
-Une dizaine, pas plus, répondit celui-ci. Après on prendra des graines.
-Très bien, acquiesça jovialement le marchand.
Il s'empara d'une dizaine de pots, et les posa délicatement sur son comptoir.
-J'ai cru comprendre que vous vouliez des graines, demanda-t-il.
-Oui, en effet, répondit la voleuse. Vous pouvez nous en mettre beaucoup cette fois-ci.
Le commerçant prit quelques poignées de graines brunes et longues qu'il enfourna dans un sac.
-Et voilà, Mam'selle. Ça vous fera 300 Dirhams.
La jeune fille farfouilla dans un sac qu'elle avait en bandoulière et sortit un grand nombre de pièces.
-Et voici.
Le commerçant les compta, scrupuleux derrière sa jovialité de façade, puis tendit les pousses et les graines aux deux amis.
La voleuse le remercia avec un grand sourire tandis que Chasseur le salua d'un hochement de tête.
Une fois qu'ils furent assez éloignés pour ne plus être visibles, Féline enleva ses voiles et les rangea dans son sac.
-Féline... commença l'aigle.
-Oui, répondit l'intéressée en relevant la tête.
-Comment tu as des pièces de cette monnaie ?
-Les Dirhams ? J'ai déjà volé ici. Je suis venue ici et non en Tunisie ou en Algérie. Parce que j'ai beaucoup de monnaie.
-Ah... Et... c'était un bon prix ?
-Un prix normal... un euro vaut environ dix Dirhams. Donc ça aurait fait environ trente euros.
-C'est un prix correct.
-Et puis de toute façon, je ne suis pas pauvre. On n'a qu'à aller à la base et on a tout ce qu'on veut !
-Oui...
-Bon, allons-y, Flamme doit nous attendre. Ils devraient avoir fini de creuser les canaux et je leur ai dit de nous attendre pour déverser l'eau.
-D'accord.
Chasseur étendit ses ailes et prit dans son bras gauche le plus de plantes qu'il pouvait, tandis qu'il prenait Féline dans son bras droit, qui prenait elle-même le plus de plantes que possible.
Le jeune homme pris son appui, puis s'élança vers le ciel, en prenant garde de ne pas aller trop vite pour ne pas effrayer son amie qui ne pouvait s'accrocher à son cou à cause des pousses.
Des pousses d'avenir pour le village de Flamme.
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Le Chat Noir
FantasyDans un monde parallèle au notre ou les humains ont des traits d'animaux, un bandit, un voleur, le Chat Noir, court toujours. Chasseur, un jeune aigle d'une ville côtière, est loin de se douter que son destin est sur le point de changer. #407 dans l...