Quand Féline se réveilla, la première chose qu'elle vit fut un éclair doré.
Un éclair ? Non, pas un éclair. Une importance masse de cheveux dorés. Elle était recroquevillée contre Chasseur et les longs cheveux du jeune homme emplissaient sa vision.
L'aigle dormait encore à poings fermés. Ou plutôt à mains ouvertes plaquées contre son dos.
-Chasseur, chuchota la jeune fille.
Le jeune homme remua un peu, puis ouvrit les yeux sur son amie.
-Féline ? demanda-t-il comme s'il était étonné.
-Oui, Chasseur ?
Le sourire de la chatte parut le perturber, mais un sourire calme et apaisant traversa bientôt son visage et il se pencha vers son amie pour l'embrasser.
Après quelques minutes d'étreinte amoureuse, la jeune femme se leva brusquement et se dirigea tout sourire vers Sayan qu'elle caressa avant d'annoncer à Chasseur :
-Lève-toi, on part dans cinq minutes tout au plus.
-Bah attends, répondit l'aigle, je viens à peine de me réveiller.
-Qu'importe, il faut qu'on y aille.
Vaincu, il se leva et se recoiffa rapidement avant de faire quelques mouvements d'ailes en guise d'échauffement. Féline attrapa son sac, le passa dans son dos puis se dirigea vers le jeune homme. Elle fit un rapide signe de la main à la jument qui attendait dans la prairie puis tous deux décollèrent pour l'Amérique du Sud.
Après plusieurs heures de vol ininterrompu, l'immense forêt verdoyante fit son entrée dans le champs de vision du duo.
La pseudo-clairière du vieux gardien fit également son apparition quelques minutes plus tard.
Chasseur s'en approcha puis se posa, avant de s'écrouler de fatigue. Hitsück sortit rapidement de sa cabane et se précipita vers le duo.
-Est-ce que vous allez bien ? demanda-t-il. Je... oh ! s'écria-t-il quand il vit le jeune homme étendu sur le sol, haletant. Oh mais tu dois être fatigué, Chasseur. Attends, je vais vous sortir un repas.
-Merci, Hitsück, répondit Féline d'un ton bienveillant.
Le vieil homme rentra rapidement dans sa cabane et Féline l'y rejoignit, talonnée par Chasseur.
Le jeune homme exténué se laissa tomber sur une chaise tandis que son amie proposa son aide pour le repas.
Une fois celui-ci préparé, tous s'installèrent à table, et le gardien engagea la discussion.
-Alors, comment s'est passée votre mission ? J'imagine que vous l'avez réussie, si vous êtes ici.
-Oui, tu as raison, répondit la jeune femme. Eh bien... très bien, il me semble... Nous avons destitué le tyran du village sans la moindre violence et donné un nouveau départ à tous ses habitants, en y relançant une agriculture économe en eau.
Le vieil homme la regarda d'un air bienveillant.
-Je suis fière de toi, annonça-t-il.
Il prit la tête de la guerrière et déposa un baiser sur son front.
-Je t'aime, Féline. Je t'aime comme ma fille, tu sais ?
-Oui, je sais, répondit l'intéressée, presque les larmes aux yeux. Et moi, je t'aime comme mon père.
Sans un mot de plus, les deux s'étreignirent, émus.
Chasseur regardait tout ça sans intervenir, continuant de manger, exténué.
Les deux se lâchèrent, mais Hitsück garda un instant la tête de Féline entre ses mains, essuyant ses larmes de son pouce.
-Tiens, Hitsück, en parlant d'amour...
-Oui ?
-Tu sais que Chasseur m'aime ?
L'intéressé leva la tête.
-Quoi ? fit-il.
-Et alors, s'enquit le vieillard en un sourire sans répondre à l'aigle, tu l'aimes ?
-Oui, beaucoup, répondit la jeune femme.
-Alors je suis très content pour toi. Je suis très content pour vous deux, assura-t-il en se tournant tour à tour vers Chasseur et Féline.
Féline se jeta à nouveau dans ses bras, tandis que Chasseur se retournait vers son assiette, gêné.
-Vous savez, je ne me suis jamais marié, je n'ai jamais eu d'enfants, mais avec vous, j'ai comme une vraie famille.
-Et moi, répondit Féline, j'ai comme plusieurs pères, plusieurs pères de cœur, vu que mon père de sang n'a pas été à la hauteur de ce qu'on attend d'un père...
Son sourire se perdit à ces mots, se rappelant du parricide qu'elle avait commis.
-Que se passe-t-il, Féline ? s'enquit le gardien.
-Je ne t'ai pas dit... Hitsück, je... j'ai tué mon père.
La jeune femme éclata en larmes en prononçant ces mots, et Hitsück s'empressa de l'étreindre à nouveau.
-Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda calmement le gardien.
-Je... sanglota la voleuse, il fallait sauver Chasseur...
Elle se précipita à nouveau dans les bras du vieil homme, qui la réconforta paternellement.
-Je... je suis désolé... murmura le jeune homme d'un ton presque inaudible.
-Non, non, fit Féline d'un sourire triste, ça n'est pas ta faute... tu n'y es pour rien...
Elle regardait Hitsück d'un sourire amer, et inspira comme pour dire quelque chose quand un hennissement se fit entendre.
La jeune femme tourna la tête, et à la vue d'une jument noire, retrouva son sourire et se précipita à l'extérieur.
-Sayan ! cria-t-elle en enlaçant la tête de la jument.
Chasseur et Hitsück sortirent également et regardèrent en souriant la jeune femme sur le pas de la porte.
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Le Chat Noir
FantasyDans un monde parallèle au notre ou les humains ont des traits d'animaux, un bandit, un voleur, le Chat Noir, court toujours. Chasseur, un jeune aigle d'une ville côtière, est loin de se douter que son destin est sur le point de changer. #407 dans l...