Chapitre 21 : qui aurait cru ?

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Jacques Hamilton était dans son bureau, il préparait ses affaires avant de partir. Il était tard, il n'y avait plus d'officiers dans le bâtiments. Seuls Démortier et Lacroix étaient toujours dans la salle d'interrogatoire. Jacques entendit un bruit discret.

-Veux-tu venir avec nous ?

La voix de jeune fille venait de retentir et Jacques sursauta. Il se retourna pour identifier la personne qui venait de prononcer ces paroles et vit Féline, parfaitement camouflée dans l'ombre du couloir.

-Ah... C'est toi... tu m'as fait peur, dit-il.

-Je sais. Je sais me faire discrète.

-J'ai remarqué ça. Qu'est-ce que tu veux ?

-Veux tu venir avec nous ? On va s'en aller. Je ne compte pas revoir Lacroix tous les jours. Veux-tu venir ?

-Je... j'ai passé toute ma vie à arrêter des criminels... je ne peux pas vous aider...

-Gardes au moins le contacte. Donnes moi ton adresse, je t'écrirais. Et aides nous à sortir d'ici. S'il te plaît.

-D'accord. Voici mon adresse.

Il griffonna quelques lettres sur un bout de papier qu'il déchira et donna à la jeune femme.

-Merci, dit-elle.

-Je peux vous faire sortir de là, mais il faudra être discrets, je ne tiens pas à être arrêté.

-Ne t'en fais pas, la discrétion, c'est moi.

-C'est vrai. Et bien je vais t'aider.

Féline rangea le papier et sortit rapidement, sans aucun bruit. Jacques, qui avait fini de ranger ses affaires, la suivit discrètement. Une grande porte s'élevait à droite. Elle menait vers l'extérieur. Mais contre toutes attentes, la jeune femme se dirigea plutôt vers un sombre couloir.

-Où vas-tu ? Murmura Jacques.

-Je vais chercher les autres, répondit-elle.

-Ah oui, je les avais oubliés.

Elle se dirigea donc vers les cellules. Elle arriva enfin à celle de Flamme. Elle l'ouvrit à l'aide d'une aiguille qui semblait sortie de nul part et en fit sortir la jeune renarde. Elle ouvrit de la même façon à Chasseur qui se trouvait un peu plus loin. Ils s'apprêtaient à sortir lorsqu'une voix se fit entendre :

-Féline, fais-moi sortir.

C'était Wiskers qui attendait dans sa cellule.

-Non, fit la jeune femme.

-Fais-moi sortir, s'il te plaît.

-Bon, d'accord, mais vous faites tous ce que JE dis et vous ne reniez pas mes ordres. C'est compris ?

Elle attendit que son père acquiesçât avant de le libérer par la même technique ainsi que ses deux hommes.

-Suivez moi, en silence.

Les trois hommes se mêlèrent à la cohue et tous continuèrent leur longue marche. On atteignait enfin une grande porte très sécurisée, réputée inviolable. Jacques sortit alors une carte et la passa dans une ouverture. La porte s'ouvrit et tous sortirent.

-Merci, je n'aurais jamais cru dire ça un jour à un policier, grommela Wiskers.

-Merci beaucoup, le remercia Flamme, souriante.

-Merci, fit Chasseur, dont il imaginait mal la force, tant son visage était doux et rêveur.

Il avait vraiment de très longs cheveux. Il n'y avait pas deux hommes comme lui dans le monde entier.

-Merci, Jacques, lui fit Féline. Je t'écrirais. Je compte sur toi pour ne rien dire de tout ce que je t'ai dévoilé aux autres. Je te fais confiance.

-De rien... Tu peux compter sur moi.

-Féline, tu viens, lui dit Chasseur.

-Oui, j'arrive. Au revoir, Jacques.

-Au revoir, Féline.

Et elle s'éloigna avec sa bande. Jacques se retrouva seul. Il les regarda un instant, tous souriants - sauf Wiskers - riants, s'amusants, comme des personnes « normales ». Et dire qu'il s'agissait de voleurs, de hors-la-loi... Qui y aurait cru, en les voyant ainsi ?


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