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Dix-Sept, Déterminer son avenir sans avoir toute sa tête

Point de vue Teddy

Los Angeles, Etats-Unis, 23 février

Je suis arrivée tard hier soir à LA, je me suis rapidement trouver un motel, pas le temps pour un hôtel et j'ai dormis pendant douze heures. Voyager sans Ashton, c'est la mort, mais voyager toute seule, c'est encore pire.

Je me trouvais présentement devant ce qui me semblait être la maison de Slash. Il m'avait donné cette adresse et ça n'avait pas du tout l'air d'un studio, mais bien d'un terrain privé. Je me rappelle la première fois que j'ai vu Slash. J'étais jeune, je venais tout juste d'arriver chez les Wilson et pour me faire plaisir, ils avaient organisé un meet up. Ils pensaient que peut-être j'allais parler, mais ils s'étaient fourrés un doigt dans l'œil. Le seul truc que j'ai dit de la soirée, c'est «merci». Et je m'adressais à Slash, pas à eux.

Je presse sur un bouton et la grille métallique s'ouvre après quelques secondes. Je marche jusqu'à l'entrée. Je déteste voyager en taxi, sérieux, c'est horrible. Le chauffeur m'a juste laissé devant et maintenant je dois marcher les huit cents mètres qui me séparent des marches de l'entrée avec ma guitare acoustique dans son étui accroché à mon dos et ma guitare électrique à la main. Mes cheveux bruns me retombent constamment dans le visage et j'essai de marcher le plus vite possible parce qu'il vient tout juste de commencer à pleuvoir. Je déteste Los Angeles en hiver.

Je sonne à la porte et à l'intérieur de deux minutes, une femme me répond. À en voir son allure, longs cheveux auburn, plutôt grande et une grosse paire de sein, je dirais que c'est Perla Ferrar, la femme de Saul Hudson.

Elle passe ses yeux de haut en bas de mon corps comme un tueur examine sa prochaine victime. Devant son look assez chic – robe et talons hauts, j'en viens à juger mon habillement. Un vieux t-shirt délavé de Green Day, une paire de jeans noirs troués aux genoux et mes éternelles Converse noirs. En plus, j'ai enfilé une chemise appartenant à Ashton pardessus le tout, ce qui ne met en avantage absolument rien chez moi.

- Teddy? me demande-t-elle après de longues et interminables secondes de remise en question sur ma personne.

- Oui, je réponds timidement.

Elle me tend une main chaleureuse que j'empoigne avec difficulté vu mes mains pleines.

- Enchantée, ma chérie! sourit-elle. Saul est dans le salon, tu n'as qu'à me suivre.

Je suis impressionnée par la prestance des lieux. Putain, je suis dans la maison de Slash! Le putain de vrai Slash et on s'apprête à tranquillement discuter duo! C'est impensable. Je dois être entrain de rêver. Je n'ai pas arrivé à dormir pendant les quatre dernières nuits, ça doit être les aide-sommeilles qui me font ça. Je ne peux pas être réellement ici, c'est bien trop beau pour être vrai.

La maison est grande, les pièces claires et épurées, l'œuvre d'une décoratrice, sans aucun doute. Malgré moi, je me mets à rêver de la salle de musique. J'ai vraiment hâte de voir son impressionnante collection de guitares.

Quand on entre dans le salon, je vois Slash assis en indien sur le sol entrain d'aider un de ses fils à faire ses devoirs de mathématiques. Je manque défaillir. Quand j'avais six ans, je me foutais un peu beaucoup de qui je rencontrais. Mais maintenant, je vais probablement m'évanouir juste à le regarder faire des maths avec son enfant. Saul me voit et fait un signe de tête à son fils.

- On finira ça plus tard, va trouver ton frère et amusez-vous ensemble, je vais être occupé tout l'après-midi.

- Je vais vous laisser, nous dit Perla avant de quitter la place.

Slash se lève, essuie ses mains sur son pantalon noir et s'approche de moi. Comme je m'y attendais, il est tout en noir. Il me fait un sourire et me tend la main. Je dépose l'étui de ma guitare sur le sol avant d'accepter avec joie. Je touche ses doigts. Les doigts qui ont interprétés Sweet Child O' Mine* des milliers de fois. Je suis devant le cerveau qui a inventé les accords dans November Rain**. C'est surréaliste.