Le message rangé dans ma poche comme pièce à conviction, je marchai, presque nonchalamment, sur l'avenue menant à mon appartement. J'étais encore sous le choc.
Depuis hier j'avais eu ma dose, ma mère échappant à l'explosion de son appartement, l'incident sous la douche avec l'altercation qui en avait suivi, et maintenant le message d'avertissement de la part d'un type sorti de nulle part.Mais qui était Claire ? Une chose était acquise, elle était dangereuse. Soit disant médium et censée me protéger d'une mort certaine, tout de même surréaliste comme situation.
Et ce type ? D'où sortait-il ? Comment me connaissait-il ?
Tout en marchant, les deux mains dans les poches et les yeux rivés sur le trottoir, je réfléchissai sur la stratégie à adopter. Après tout j'étais plutôt aguerri à négocier de gros contrats avec mes clients et j'étais un tacticien hors pair. Sauf que là, ma vie était en jeux, la nuance était de taille.
Je devais la jouer fine. Je ne savais pas de quoi était capable cette fille.De retour à mon appartement, arrivé sur le palier, je restai un instant immobile pour écouter de l'autre côté de la porte. Le silence était pesant. Je sentis mon souffle devenir court, mon coeur s'accélérer, j'avais du mal à respirer.
Une voix au lointain, celle de Claire.
- ... oui demain....entendu.
La voix s'éloigna, elle était au téléphone.
Mais c'est quoi ce bordel ?
Adossé au mur, Je me massai les tempes pour reprendre mes esprits, les yeux fermés.
La jouer fine Jonathan, elle ne doit pas se douter que tu sais, rappelle toi.
Je respirai un grand coup et fis tourner ma clé dans la serrure.- Alors c'est à cette heure que tu rentres ?
Claire était assise dans le canapé du salon, souriante.
Parfaitement dans son rôle, pensais-je.
- Je suis aller me balader et prendre un café.
- Ah, et à quel endroit ? Je suis de nature curieuse vois-tu !
Pense à ton jeux de rôle Jonathan..
- Et bien au Balto à deux pâtés de maison.
- Bon Jonathan, tapotant la place a côté d'elle , assied toi, il faut que nous organisions la journée de demain, tu sais j'ai bien réfléchi et ..
Je l'interrompis.
- Claire suis-je vraiment en danger ? j'avoue être un peu sceptique, tu connais mon côté cartésien.
Elle écarquilla les yeux en bredouillant.
- Comment ça, je.. bien sûr.. enfin je ne comprend pas.
- Après tout il ne s'agit que d'une prédiction.
Elle resta silencieuse. Me fixant.
- Donc je réitère ma question, pense tu vraiment que me vie soit menacée ?
Je sentis, petit à petit, son regard se noircir. D'une noirceur que jamais je n'avais perçu chez elle.
- J'ai l'impression Jonathan que tu n'a plus confiance en moi. C'est regrettable.
Le ton de sa voix était d'une sérénité désarmante.
- Ah et pourquoi est-ce regrettable, après tout je n'ai peut être pas besoin de toi.
J'étais allé trop loin, mais autant crever l'abcès.Elle se leva tranquillement, fit quelques pas avant de se retourner subitement vers moi.
Ce que je vis me glaça le sang.
D'un sourire narquois elle ajouta d'une drôle de voix, presque caverneuse.
- Monsieur Jonathan Bertin, depuis longtemps j'attendais ce moment.
Elle tenait dans sa main un revolver avec un silencieux.
- Que ..
Je ne pouvais rien articuler.
La peur. J'en avais toujours eu une perception très abstraite finalement, je voyais ça dans les films, mais jamais depuis ma naissance je ne l'avais ressentis véritablement. La peur de la mort j'entends. Jusqu'à ce moment précis.
Sans hésiter elle appuya sur la détente.
Je sentis comme une piqure au niveau du cou, ma vue se troubla, avec un drôle de gout dans la bouche, comme du fer, je fermai les yeux et en quelques secondes je perdis connaissance.

VOUS LISEZ
Bleu acier
AcciónJonathan Bertin a 32 ans. Jeune salarié dans une start-up il a tout pour réussir. L'argent, les filles, les motos, il profite de la vie. Jusqu'à ce qu'on lui apprenne que dans 3 jours, il mourra. Le chrono est déclenché, il a 3 jours pour changer so...