Ch10: la bagarre

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Ce matin je me lève sans faire d'histoire, je me change vite fait et pars plus tôt de chez moi. J'ai envie de prendre de l'air de marcher. Je passe à côté du parc je vais même plus loin que mon école,mais je continue à marcher. J'en ai besoin. Je marche,marche, marche jusqu'à que je tourne dans une rue malfamé. Je m'apprête à tourner les talons quand j'entends des bruits bizarres. Je me dirige à pas lent vers les bruits. Plus je me rapproche plus j'ai peur. C'était peut être pas une bonne idée finalement... Mais bon la curiosité devient plus grande que le bon sens et je continue mon chemin. Je suis toute proche, je dois juste tourner la ruelle. Puis j'entends des bruits de pas derrière moi.
- Salut poupée! Comment tu vas?me dit un inconnu visiblement malsain.
Je ne réponds pas et m'éloigne. J'ai très peur j'ai presque envie de courir mais j'ai peur que ça devienne une poursuite. Alors j'essaie de marcher comme si de rien était, sans me soucier de lui.
- Eh tu vas où?me dit-il en me rattrapant.
- Monsieur je vous prie de me laisser je suis en retard.
- Arrête bébé je connais cette excuse. C'est d'la merde! Viens avec moi je vais te présenter mes potes.
Je commence à marcher plus vite et lui aussi. Bientôt,bientôt je serai hors de cette horrible rue,bientôt. Quand je m'apprête à en sortir l'homme me prend pas le bras et me retire vers lui d'un coup sec. Et c'est la que j'ai perdu mon sang froid et que j'ai crié en le tapant.
- Ferme ta gueule connasse.
J'étais en train de pleurer. Mince alors vais-je mourir? Va-t-on trouver mon cadavre sous un pont? Peut etre que j'exagère, ou peut être pas. Finalement je réussi à le repousser et je commence à courir vite. Très vite. Je sors de cette rue mais l'homme n'abandonne pas. Je ne vois personne qui pourrait m'aider. Je continue à courir. Aveuglée par les larmes je me cogne contre quelqu'un. Dieu merci. De l'aide par pitié de l'aide!! Je regarde le visage de l'autre inconnu. Ah non ce n'est pas un inconnu c'est juste Gabriel. Dieu merci qu'il existe Dieu merci qu'il existe. Cette phrase se répète inlassablement dans ma tête. Gabriel regarde l'homme d'un air menaçant. L'inconnu peureux préfère s'enfuir. Dès que je ne le vois plus, je recommence à pleurer,pleurer... j'ai l'impression que je ne vais jamais m'arrêter. Gabriel ne dit rien et ne bouge pas. Quand ma crise de larme s'arrête enfin je me rends compte qu'il m'observe. Il me prend certainement pour une grosse débile. Mais j'ai quand même eu la peur de ma vie. Il m'empoigne par le bras  m'entraîne avec lui. Sur le chemin il me dit:
- Tu foutais quoi là-bas! T'es complètement débile ou quoi?!
- Je me promenais, dis-je l'air idiote.
- Permets moi de te faire remarquer que ce n'est pas le quartier idéale pour une promenade matinale. Pourquoi t'es allée là-bas?
- J'ai entendu des bruits...
- T'es vraiment la fille la plus débile que je connaisse.
Je ne réponds pas à cette insulte. Il a raison.
- Merci,je bredouille.
On arrive un  25 minutes à l'avance à l'école. Il n'y a encore personne. En fait si tout au fond j'aperçois deux autres garçons. Augustin et Jacob pour être plus précise. On est en train de les rejoindre. Gabriel ne m'a toujours pas lâchée, il me tient fermement. Finalement on y arrive et il me balance au milieu des deux autres garçons. Jacob et Augustin me regarde d'un drôle d'air. Puis après une petite éternité Augustin demande:
- Il s'est passé quoi?
- Cette débile c'est aventurer dans la quartier malfamé pas loin de chez moi.
- Attends quoi?demande Jacob. Il s'est passé quoi?
- Un type chelou la suivit. Sais pas ce qui c'est passé.
- Elle va bien?demande Jacob.
- Hého je suis là moi!je dis outrée qu'on parle de moi comme si j'étais invisible.
- Mais qu'est-ce que tu foutais là-bas?me demande Augustin.
- Je me promenais..,dis-je honteuse.
- Dans ce quartier? Dis-moi que tes pas sérieuse,dit Augustin.
- J'ai entendu des bruits bizarres,me justifié-je.
- Et puis il s'est passé quoi?demande Jacob.
- En fait raconte tout ce qui s'est passé.
Je leur raconte tout ce qui c'est passé. L'homme qui m'a pris dans ses bras,qu'il ne voulait pas me lâcher,etc...
- En fait ça vous sert à quoi de savoir tout ça?je demande.
- Juste comme ça,dit Augustin.
Jacob semblait inquiet. Pas à cause de ma "vie",mais à cause d'autre chose. Il observait Gabriel.
- Allons-nous en!dit-il.
Je rejoins Eloïse qui vient d'arriver.
- Salut!dis-je.
- Mais qu'est-ce que tu faisais dans un groupe de mecs?
- Euh...eh bien...
- Oh ça ne me dérange pas,dit-elle en souriant.
- Non! Je veux,..pas...Je. ..
- Bon arrête les petits bouts de phrases c'est vraiment gonflant!
Je ferme ma bouche légèrement agacée.
- Vas-y raconte!
Je re-raconte pour la 2eme fois ce qui m'est arrivé.
- La vache,s'écrie Eloïse. C'est dément! Le genre de truc qui arrive dans quelques films même!
- T'es sérieuse. J'ai flippé comme une malade! J'aurais pu mourir.
J'exagère et je le sais.
- Je ne crois pas que ce type t'aurait tuée,dit-elle. Mais rien ne dit qu'il n'aurait pas fait autre chose...
- Je ne parlais pas de mourir à cause de lui! Je voulais dire mourir... En fait je ne voulais pas dire mourir.
- Mouais... Et?
- Et quoi?je la regarde étonnée.
- Tu sais très bien. Gabriel...
Je creuse,creuse,creuse dans ma mémoire pour comprendre ce que dit Eloïse. Puis je comprends.
- Aie,fait-elle. Pourquoi tu me tapes?
- Non mais je rêve Eloïse. Ce type aurait pu me faire je ne sais quoi. Gabriel m'a juste sauvé. Mais bien sûr lea mots "AIDÉ par un mec" n'existe pas dans ton vocabulaire. Pour toi il n'y a que...
Je m'interromps en soupirant.
- Wow c'est bon c'est bon..,dit Eloïse. Pas d'histoire de mec, j'ai compris.
Je re-soupire.
- Tu ne changeras donc jamais?
Elle sourit et dit:
- Non jamais.
La cloche sonne. On va en cours.
- T'as fait tes devoirs?
- Ouais.
Je la regarde étonnée. D'habitude elle ne fait jamais ses devoirs.
- En fait....
- Tu ne les a pas fait,je la complète.
- Ouais.... ce midi tu manges où?
- Chez moi.
- Ya ta mère?
- No!
- Tu vas manger quoi?
- Ch'ai pas. Peut être que je vais me commander une pizza ou me faire des pâtes.
- Je peux m'incruster?
- Ouais ok.
On marche silencieuse.
- Tu vas raconter à ta mère ce que s'est passé ce matin?
- Nope. Elle ne me laisserait plus jamais sortir. Mais peut être, genre trois ans plus tard, je le lui raconterai,dis-je en riant.
On s'installe et on parle. Le prof vient finalement.
- Sortez vos livre p.124, ah oui vous pouvez vous asseoir.
On s'assied et on commence à faire des exercices.
- Claire, tu sais que c'est bientôt les vacances?
- Mmhh.
- Tu pars?
- Normalement pas et toi?
- Moi? Je vais en Thaïlande,dit-elle toute réjouie.
- Cool.
Les cours se terminent et la pause midi commence. On rentre avec Eloïse chez moi.
Arrivée elle se jette sur une chaise dans la cuisine tout en demandant:
- On mange quoi?
- Tu veux quoi?
- Perso pizza!
- Ça marche. Laquelle?
- Marguerite bien évidemment.
- OK j'appelle.
Je sors mon téléphone pour les appeler. Pendant ce temps Eloïse ouvre le frigo et observe, d'un regard critique, les aliments à l'intérieur.
- Ferme ce frigo!je lui ordonné.
- Pardon?
- Oui bonjour c'est pour commander deux pizzas marguerites,s'il vous plaît.
- Bien sûr.
Je leur toutes coordonnées utiles avant de raccrocher et de me tourner vers Eloïse.
- D'où tu sors ça?je lui demande tout en pointant son Red Bull du doigt.
- J'ai trouvé dans le frigo. Ça m'a un peu étonnée connaissant ta mère mais bon...
- Dans le frigo? Tu plaisantes non?
- No.
- Ma mère n'achèterait jamais ça! Elle est trop...difficile on va dire...
- Ouais je suis au courant.
- Tu l'as vraiment...
- Oui je l'ai vraiment trouvé dans le frigo,dit-elle tout en roulant des yeux. Pas de quoi en faire un problème. Si ça se trouve ta mère a juste goûter le Red Bull et a kiffé, c'est pas un problème!
Ce qui m'inquiétait ce n'était pas le fait que ma mère aime le Red Bull car je sais que ça n'arrivera jamais. Ce qui m'inquiète c'est que :
"À qui appartient-il?". Ma mère m'avait parlé en début d'année d'un nouveau mec. Ce n'est pas à moi, pas à ma mère donc c'est forcément à lui. Cette idée me répugne encore plus que le fameux caca que j'avais écrasé il y a un an. Les pizzas arrivent enfin. Chacun paye la sienne. Eloïse et moi mangeons silencieusement dans le salon tout en regardant "Divergente 2". Quelle magnifique film. Malheureusement un coup d'oeil à ma montre m'indique que nous devons retourner au collège. J'arrête le film. Eloïse me regarde étonnée.
- Pourquoi t'as faut ça ?
- On doit retourner en cours patate!
On met nos chaussures et on y va. En plein chemin Eloïse me dit légèrement agacée:
- Tu t'es complètement trompée! C'est pas encore l'heure. Il nous reste encore une demi-heure.
Je regarde ma montre. Quelle idiote!
- Désolée,je bredouille. On a qu'à aller au parc et parler.
- Je rentre chez moi. Tu veux venir?
- Non merci. Allez reste!
- Allez viens!
- Non moi je reste dans le parc.
- OK. Alors on se retrouve comme d'habitude?
- Ouais d'accord. Bye!
- Salut!
Je m'installe sur un banc. Finalement j'aurai peut être dû aller avec elle. Qu'est-ce que je vais m'ennuyer!! Je sors mon téléphone et discute avec quelques amies jusqu'à m'en lasser. Je décide alors de jouer à des jeux jusqu'à que ça m'ennuie aussi. Je regarde ma montre. Combien de temps s'est écoulé? Que 5 minutes...
Mince alors! Je m'apprête à envoyer un message à Eloïse pour lui demander si je pouvais la rejoindre. Quand j'entends des bruits. J'hésite...devrais-je aller voir de quoi il s'agit. C'est juste à côté du parc...Dans une petite ruelle peu fréquentée mais qui a tout de même une réputation bien meilleure que celle où je suis allée ce matin. Je veux  aller mais d'un autre côté je ne sais pas trop...
Après mûres réflexions je décide d'y aller. Je n'ai pas besoin d'aller très loin pour voir ce que s'y passe. Ce sont deux hommes en train de se battre. Sauf que l'un est dans une posture plutôt faible face à l'autre. Au début je reste paralysée. Mais quand celui qui avait un avantage soulève l'autre et le jette par terre je me sens obligée de réagir. Je m'apprête à appeler la police ou je ne sais quoi quand je vois le visage des deux hommes. Je pousse un horrible hurlement. Gabriel ne bouge plus et Jacob,qui est par terre, non plus. Gabriel parce-qu'il fait toujours ça et Jacob parce-qu'il est simplement paralysée. Comme s'il avait été démasqué par quelqu'un qui n'aurait pas dû être là. Et à l'évidence cette personne c'est moi. Finalement Jacob se relève avec peine et se dirige vers moi. Je recule. Il me fait presque peur avec ce sang qui coule de son nez et ses bleus. Je sors mon téléphone pour appeler la police.
- Arrête fais pas ça!
Je reste figée.
- Mais ma parole tu es vraiment malade! Tu viens de de de te faire jeter et taper comme un malade par cette brute! Et tu saignes! Ce gars est malade. J'en étais sûre! Il est profondément mauvais,dis-je presque hystérique.
Je suis pratiquement en train d'appuyer sur le bouton quand il me dit:
- S'il te plaît! Je promets de tout expliqué!
Je range mon téléphone dans ma poche. C'était peut être le mauvais choix mais c'était trop tard.
- Gabriel n'est pas quelqu'un de mauvais.
Je re-sors brusquement mon téléphone cette fois-ci prête à appeler la police.
- Claire! Merde alors arrête! Il n'y peut rien il est possédé! Tu entends? POSSÉDÉ!
Je lâche mon téléphone tellement ne suis surprise! Et bien sûr il se casse.
- Je vais tout t'expliquer si c'est ce que tu veux,dit-il avec un ton qu'on utilise pour apaiser un bébé en pleine crise.
- Ne rapproche pas de moi! Gros psychopathe!je crie.
- Tais-toi! Tu vas finir par alerter les gens.
- Peut être que je devrais le faire.
- S'il te plaît arrête!
Ça ne paraît peut être pas raisonnable mais je lui obéis.
- Je vais vite passer un coup de fil à Augustin. En attendant tu connais un endroit où pas tout le monde peut nous voir?
Imprudente je dis:
- Chez moi y'a personne.
- Et tu serais d'accord?
Je respire un bon coup avant d'hocher la tête. Bien on te suit.
- Euh..,dis-je hésitante. Lui avec?
- Oui avec Gabriel. Et il y aura aussi Augustin.
- Bon...Suis-moi. ..Ou plutôt suivez-moi !
C'était peut être dangereux mais je voulais des réponses. Gabriel est possédé. Est-ce sérieux?

Les Quatre [EN PAUSE ET RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant