Ch30: compagnon mortel

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Point de vue Gabriel
- Laissez-la!
- Gabriel... C'était évident que j'allais mourir. Je ne suis qu'un pion sur l'échiquier depuis le début, dit tristement Alice.
- Ne dis pas de sottises! Et rien ne dit qu'il va te tuer.
- C'est vrai je ne l'ai pas dit, nous coupe Will. Mais oui, elle le sera. Au moins, c'est dit maintenant.
- Vous n'avez pas le droit!
- Je n'ai pas besoin de permission Gabriel!tranche-t-il. Sa mort me sera très utile dans mes projets. Plus que tu ne le crois, me dit-il un sourire cruel s'affichant sur son visage. Gabriel j'ai l'honneur de te présenter notre donneur d'oeil.
Elle crie.
- Quoi???je hurle, paniqué.
- Gabriel c'est un honneur! Elle sera tes yeux, j'ai pensé que ça te ferait plaisir.
- Non...non, non, NON, NON!
- Assez!cache-t-il.
Et je n'arrive plus à parler. J'ai beau essayer de crier, rien ne sort. C'est effrayant.
- Gabriel... Je veux que tu saches que je suis désolée et que je te comprends maintenant, je...
Mais Alice n'arrive pas à finir sa phrase.
-Assez maintenant!
Il l'entraîne sur une table et la ligote dessus. J'entends des hurlements puis plus rien. Will détache le cadavre et s'approche de moi. Du sang tâche sa chemise, le sang d'Alice...
- Regarde! Je n'ai même pas besoin de lentilles! Ses yeux ont exactement la même couleur que les tiens.
Je me retiens de vomir. Alice est morte. C'est yeux sont à trois mètres de leur place, juste devant les miens. Je ferme les yeux. Je n'ai même plus la force de pleurer. Je veux juste que tout s'arrête. Puis je repense à Claire, Augustin, Jacob... Je ne peux pas les abandonner.
- Je la vengerai. Je vengerai tout le monde!m'écrié-je pris d'un élan de fureur.
Il ricane amèrement.
- J'ai hâte de voir ça.
Puis il disparaît avec mon faux corps et ses yeux. Était-ce un rêve? Puis soudain je vois Alice qui se redresse. J'étouffe un cri. Tout le contour de ses yeux est complètement ouvert aux ciseaux ou au scalpel et elle a une grande tâche de sang au niveau de la poitrine.
- Tu sais ce n'est pas si effrayant que ça.
- De quoi?
- La mort. Je dirai même que c'est apaisant. C'est comme quand tu veux dormir. C'est si agréable. Je te pardonne Gabriel, je t'ai pardonné depuis longtemps.
Puis elle se ré-allonge sur la table et cette fois-ci, ne bouge plus. Finalement, des larmes échappent de mes yeux, puis c'est le noir total.

Point de vue Claire
Nous marchons encore. Puis soudainement je ne le vois plus, il n'est plus derrière moi.
- Gabriel?je l'appelle. Je dois rentrer. Ou sinon ma mère va se douter qu'il y a un problème.
- Bien sûr, dit-il en apparaissant soudainement à côté de moi. Je dois faire quelque chose.
Il semble différent de il y a quelques instants, moins vivant. Mais qu'est-ce que je raconte!? Voyant que je l'observe sans rien dire, il ajoute:
- Seul...
- Si tu le dis... Salut!
- Salut.
Je commence à m'en aller quand il m'appelle. Je me retourne. Il semble hésité.
- Méfie-toi... De tout, et particulièrement des apparences. Sois prudente.
- Je... oui bien sûr.
Il me sourit, mais ces yeux ne sourient pas. Ils étaient emplis de tristesse. J'allais le questionner mais il se retourne sans un mot de plus. Je me dépêche de rentrer chez moi.
- Te voilà enfin, me dit Augustin. J'ai cru que tu n'arriverais jamais et que ce buisson deviendrait mon nouveau domicile.
Je roule des yeux.
- Merci.
- De rien.
- Non, mais vraiment, merci beaucoup, je ne sais pas ce qu'on ferait sans toi.
Il me sourit et me serre l'épaule tout en me secouant légèrement.
- Bien sûr que si tu sais. Survivre, c'est tout.
Et il s'en va. Je sonne.
- Salut!
Ma mère ouvre grand afin que je puisse passer.
- Comment était ta journée?
- Tranquille. Bon je monte, je dois finir un devoir.
- Claire!
- Oui?
-C'est derniers temps, tu es...plus renfermée. Je le comprends vu la situation délicate qui s'est présentée récemment à toi et tes amis. C'est pour ça que j'ai demandé à Gabriel s'il voulait bien nager au lac avec toi. Je crois que tu as besoin de sortir un peu plus.
Ma bouche s'ouvre grand.
- Depuis quand tu t'inquiètes pour ma vie sociale?je demande sincèrement étonnée.
- Ce n'est pas important.
- Et... Maman, depuis quand tu as le numéro de Gabriel?
Ma mère semble coupable.
- Je suis inquiète pour toi, ok? J'ai fouillé un peu ton téléphone.
Je suis abasourdie. Je ne dis rien, je n'arrive pas à y croire. Je fais pitié au point qu'elle contacte un de mes amis pour que je sorte? Finalement je demande:
- Et pourquoi Gabriel?
- Parce-que c'était le seul qui était libre.
- Attends tu veux dire que tu as appelé tous mes amis proches?je demande, de plus en plus choquée.
- Oui, avoue ma mère, nerveuse.
- Je ne sais pas quoi dire...
- Quoi qu'il en soit, dit ma mère tout en se raclant la gorge, il t'attend dans les alentours de 17h vers le lac.
Elle m'explique plus en détail où. Je me masse le crâne. Ce n'est vraiment pas le moment que je me dispute avec ma mère et après tout une sortie loisir ne pourrait pas me faire du mal techniquement.
- D'accord, je lâche. Mais, même si c'est pour mon bien ou je ne sais quoi,ne fouille plus dans mon téléphone et surtout ne m'organise plus de sortie.
- D'accord.
Je monte me changer et descends rapidement pour arriver à l'heure. Quelques minutes seulement et j'arrive finalement là-bas. Gabriel m'attend sur le banc à côté du lac
- Salut!
- Bonjour, me répond-il en levant les yeux. J'ai presque cru que tu viendrais en retard ce qui serait fortement étonnant venant de ta part.
- Eh bien non! Pourquoi tu ne m'as rien dit tout à l'heure? Je parle du faut qu'on allait nager au lac.
- Je suppose que je voulais laisser ta mère faire.
Je hausse les épaules.
- On y va?
- Yep!
Après quelques instants seulement, nous nageons dans le lac côte à côte.
- C'est agréable, dit Gabriel au bout d'un moment. C'est tellement calme, il n'y a personne.
Nous faisons de petits mouvements afin de profiter du silence. Je lui réponds:
- T'as raison, c'est agréable.
Nous retournons auprès de nos serviettes, au bord du lac.

Les Quatre [EN PAUSE ET RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant