Ch16: découverte

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- Bonjour Catherine!je lance à la mère de Jacob essayant de paraître extrêmement contente de la voir.
- Salut, comment tu vas?me demande-t-elle tout en me faisant la bise.
- Bien et toi?
- Super!
-Bon Claire tu sors de la cuisine. On a dû travail,m'ordonne ma mère.
Cate grimace.
- Va donc dans le salon papoter avec ton ami!me dit ma mère et sur ce elle ferme la porte de la cuisine.
Je me dirige à petits pas au salon. Je suis tellement gênée!
- Salut,me lance-t-il. Tu n'as pas besoin d'être gênée. Cette photo je l'ai supprimée maintenant.
- Merci,je souffle tout en m'asseyant à côté de lui sur le canapé.
Sa capacité à lire les émotions me laisse toute bizarre. Surtout qu'il peut les modifier s'il le veut...
- Bref ça va?me demande-t-il.
- Ouais et toi?
-Bien merci. Tu es sûre que ça va? Je sens quelque chose d'extrêmement négatif proche de toi.
J'hésite à lui dire que j'avais ressenti la même chose dans les escaliers.
- Tes vacances se sont bien passés?
- Oui, oui, je m'empresse de répondre. C'était génial. Et toi?
Il continue à m'observer sourcil froncé, l'air pensif. Puis ses yeux se portent sur ma main, mes oreilles, mes doigts pour finalement se poser sur mon cou. Il devient soudainement blanc comme un linge, les yeux écartés par l'horreur.
- Ça va? Tu ne m'as pas l'air bien.
- Claire, me dit-il d'une voix extrêmement tendue, que portes-tu à ton cou?
- Bah un collier! Réfléchis dans la vie!je lui lance méchamment.
Non que je voulais être méchante, mais c'est juste que cette matinée commence tellement mal que ça m'énerve. Il continue a observé mon collier, horrifié. Vu qu'il ne me dit plus rien, j'étudie son visage. Horreur, compassion y sont mélangés. Alors je porte la main à mon coup gênée qu'il me fixe ainsi.
- Tu vas me dire ce qu'il y a oui?
-Claire, je.... crains que ce ne soit pas un collier...normal.
Mon visage se décompose.
-Tu veux dire quoi par là?
Il me regarde toujours avec cette même compassion.
- Dis-moi qu'il n'est pas comme le tien! Dis-le moi! DIS-LE MOI!
Je le prends par le pull et commence à le secouer très fort.
- Dis-le! DIS-LE! DIS-LE!!
Son visage est sans expression.
- Oulah les jeunes, je ne veux pas qu'on s'embrasse ici, dit ma grand-mère, venue de nulle part.
Je relâche Jacob gênée. Mes émotions tourbillonnent en moi. Je les sens; colère, regret, tristesse, confusion, gêne,...
- Bien mieux,s'exclame ma grand-mère.
Visiblement elle ne remarque pas l'ambiance tendue qui c'est installée.
Jacob, les yeux toujours ronds comme des soucoupes, porte sa main à son pull, qui commence à devenir rouge. Mes yeux menacent de sortir de leur orbite.
- Jacob, je souffle horrifiée.
Ma grand-mère, ne remarquant rien, s'assied à côté de nous et regarde la télé.
- Dans ta chambre,articule-t-il. Tout de suite!
On monte alors dans ma chambre et je prends bien gardé de fermer la porte.
- Oh mon Dieu! Tu saignes la vache, tu saignes!je m'écrie, affolée.
- Y'a des choses bien plus grave que ça,me dit-il tout en me taisant d'un regard sombre.
Je porte la main à ma gorge puis à ma bouche pour retenir une cri d'effroi.
- Calme,m'ordonne-t-il.
J'hoche la tête.
- J'ai, euh... des sparadraps si tu veux...
- Volontiers!
Je lui tends une boîte. Il se tourne face à mon miroir et tire un peu sur son pull, ce qui révèle d'affreuses marques , commise par moi. Et en plus elles saignent abondamment.
- Je suis désolée je ne voulais pas...
- Je sais,me coupe-t-il.
- Je ne sais même pas comme je pu faire ça!
- C'est simple,me répond-il sur un ton calme. Tu m'as arraché la peau.
En voyant ma mine il s'empresse d'ajouter:
- Mais c'est pas grave.
- Je ne me savais même pas capable de ça. C'était sûrement la colère.
- Ou autre chose...
- Tu crois que ça,dis-je tout en désignant mon collier, me donnerait plus de force?
- Possible,dit-il. Mais on ne sait pas.
- Si je le retire je meurs tout de suite?
- En fait c'est comme si quelqu'un refermant sa main sur ta gorge tout doucement. Au début tu ne sens rien et après tu ne peux plus respirer et enfin tu meurs,finit-il en mettant son dernier sparadrap.
-Et quel est mon don\malédiction?
- Ça je ne sais pas. C'est toi qui va le découvrir.
- Trop nul,je me plains.
- Oui je suis d'accord avec toi,rétorque-t-il désespéré.
- J'espère juste que ça ne sera pas trop dur à vivre.
- En tout cas tu as beaucoup de force. T'arriverais à me le refaire maintenant?
- Attends quoi!? Tu veux dire te faire saigner?!
- Ouais,dit-il d'un ton détaché.
-Dans tes rêves,je dis en frissonnant. Plus jamais.
- Alors t'arrive à déchirer ton oreiller?
- Je ne sais pas.
Il me le lance.
- Alors essaie!
J'essaie de toute mes forces. Impossible. La seule chose que j'arrive, c'est à me rendre toute rouge d'effort et m'afficher.
- Bon laisse tomber.
- Mais ça m'énerve!je dis en lançant mon coussin sur le lit. C'est pas juste!
- Mais c'est pas grave tu seras plus tard quand ta force vient ou pas.
- Mais tu comprends rien?dis-je vraiment furieuse.
Je m'assieds à mon bureau.
- Tu changes vite d'humeur!
- Non. C'est juste frustrant.
- Écoute, dans cette pièce qui sait lire les émotions, toi ou moi? Je te dis tu changes trop vite d'humeur.
- Je connais parfaitement mes émotions merci,dis-je en posant brutalement mes coudes sur le bureau.
Ça a fait un grand bruit inquiétant. Je soulève mon coude et remarqué une fissure assez imposante.
- Mince!
- Tu n'aurais pas pu faire ça en temps normal,analyse Jacob. Ou en tout cas pas en posant les coudes sur ton bureau. Ce qui signifie que tu as une force surnaturelle que quand tu es fâchée.
Je me dépêche de cacher la fissure sous mon sous-main.
- Est-ce que ça me donne une indication de ce que pourrait être mon don?
- Je regrette, mais non,me dit-il en grimaçant.
Je le regarde.
- Quelles sont toutes les possibilités de don?je demande. Est-ce que je pourtais être possédée comme Gabriel?
- Franchement je ne sais. Celui qui est le plus renseigné est Augustin. Et Gabriel pourrait te dire si c'est possible et tous les symptômes qu'il a eu.
- Ce serait cool, effectivement.
- Mais pas aujourd'hui,me dit Jacob juste après que ma mère nous ait appelés pour manger.
La journée s'est passée sans catastrophes. Pas comme si j'avais été Gabriel. Après avoir pris le thé, vers 15h, Catherine dit:
- Bon c'était super mais on doit y aller maintenant!
Mince! Si Jacob s'en va je ne pourrais certainement rien apprendre.
- Maman, dit Jacob, je dois aller chez Augustin faire une devoirs par deux et Eloïse qui fait avec Claire doit aussi y aller. On peut maintenant?
- Biensûr!répond sa mère.
- Tant que vous travaillez,dit ma mère tandis que ses yeux nous toise d'en haut à en bas.
Jacob, gêné, rougit. Qu'est ce que ma mère peut être bête par moment!
- Bon maintenant que tout est clair, vous pouvez y aller,dit toujours ma mère.
- Euh...merci Elena,dit Jacob.
Jacob et moi nous rendons chez Augustin et comme je m'y attendais, celui-ci n'était pas au courant de notre venue et Eloïse n'était pas chez lui.
- On doit parler,lui dit Jacob.
- OK bah, entrez!répond-il simplement. Gabriel est dans sa chambre. C'est pas ce qu'il fait, il s'y est enfermé.
- OK.
Augustin se jette sur son canapé et nous fait signe de nous asseoir, ce que nous faisons.
- Quoi de neuf?lance-t-il à Jacob.
- Il semblerait que la 4ème personne possédant un bijou nous est apparue.
Les yeux d'Augustin s'écarte sous le choc.
- Tu sais qui c'est? Et elle le sait aussi?
- C'est elle l'a concernée,dit Jacob.
Augustin se tourne vers moi.
- La vache!s'exclame-t-il. Et c'est quoi ton don?
Je hausse des épaules.
- Je ne sais pas.
- Ce qui paraît évident,dit Jacob.
- Mouais,dit le garçon au yeux vert nature.
- On voulait savoir,s'explique Jacob, si ce serait possible qu'elle ait le même dont que Gabriel....
- Parce-que ça te poserait problème?demande une voix dans l'ombre. Parce-que tu as peur?
Je me tourne face à Gabriel.
- Oui j'ai peur.
Je ne préfère pas duré que c'est aussi un problème à mes yeux. Je ne veux pas le vexer.
- Je ne crois pas que tu puisses avoir son donc,dit Augustin toujours aussi calme.
Puis soudain Gabriel ne bouge plus. Mauvais signe? Aucune idée, mais je ne l'espère pas. Puis il s'en prend brutalement à Jacob sans aucune raison. Jacob essaie de le repousser mais Gabriel est trop fort. Augustin essaie d'aider mais il ne sème que plus la pagaille. Plusieurs le corps de Jacob vole comme une poupée de chiffon dans la main d'un bébé capricieux.
- Gabriel mais t'es fou? Arrête! Tu vas le tuer.
Gabriel pousse un grognement avant de se tourner vers moi et de me soulever avec une facilité déconcertante. Je ferme les yeux ne voulant pas voir où est-ce qu'il me jette. Quand je cogne le sol, j'ai un horrible mal de tête et puis je vois tout noir.
Je me réveille en sursaut remarquant que je suis allongée sur le canapé d'Augustin.
- Donc ce n'était pas un rêve cette fois,je marmonne pour moi même.
Puis je me lève doucement pour chercher une salle de bain. Quand je la trouve, j'observe ma tête. Elle est vraiment moche. J'ai du sang partout sur les cheveux et le plus énorme sparadrap au monde sur la tête. J'ai aussi une gros bleu sur le coude et la hanche. Plusieurs je sors de la salle de bain.
- Augustin?je murmure de puer d'attirer Gabriel. Augustin!
- Ici,ne dit-il.
Je vais dans la chambre et le voit agenouillé devant une Jacob dans un état pitoyable. Visiblement volé ne lui a pas plu. Augustin m'observe en arquant un  sourcil. Certainement parce-que j'ai pensé à voler à la place de balancer violemment par un psychopathe. D'ailleurs où est Gabriel?
- Ne t'inquiète pas. Il a eu sa piqûre.
Après un petit silence, il ajoute:
- Tu n'aurais pas dû te lever. Tu as perdu beaucoup de sang. Il y a des risques que tu tombes dans les pommes.
- Je vais bien.
Il me jauge d'en haut à en bas avant d'ajouter:
- Mais oui, ça se voit!
- Et Jacob?
- Son corps à plus ou moins pris l'habitude de ses coups journaliers. Il guérit plus vite.
- Sérieusement?je demande.
- Ouais, murmure une voix rauque qui en l'occurrence est celle de Jacob.
- Ça va?je lui demande inquiète.
Puis je regrette mes paroles. Biensûr que ça ne va pas. Suffit de regarder sa tête.
- Oui je vais plus ou moins bien,dit-il.
- Pourquoi Gabriel s'en est pris à lui?je demande à Augustin vu que Jacob s'est rendormi.
- Sa bague semble le haïr plus que moi... et elle semble te haïr aussi d'ailleurs...
- Super...
C'est tellement étrange. J'ai l'impression d'avoir déjà vécu cette scène.
- Prémonitions, dit Augustin. Tu peux voir l'avenir dans tes rêves, voilà pourquoi tu as vécu la scène de ton rêve.
- Mais je ne t'ai pas parlé de mon rêve,je lui lance étonnée.
- Tu pensais en "dormant".
- Ah...
Prémonitions... voilà qui est chouette!
- Oh mince, je m'écrie en regardant la montre. Trois heures sont déjà passées! Je vais dire quoi à ma mère maintenant? Et pour mes cheveux?
- Lave tes cheveux vers le lavabo, on a un sèche cheveux. Et pour ta mère...bah improvise!
Voilà qui était facile à dire...

Les Quatre [EN PAUSE ET RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant