Chapitre 3

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PDV Isaac : 

Premier cours enfin fini, je ressors plus stressé que jamais. 

J'avance d'un pas incertain dans les couloirs sous les regards accusateurs des élèves, je me dirige vers les toilettes les plus proches et m'enferme dans une cabine. 

C'est après quelques minutes que j'entends d'autres personnes entrer, je ne reconnais pas leurs voix mais je sais qu'ils sont plusieurs. 

J'attends qu'ils sortent pour aller au lavabo me rafraîchir, la cloche sonne et je retourne en classe.La prof de français arrive en retard, le cour semble ne jamais vouloir se terminer et au vu du nombre de personnes qui baillent, j'en déduis que l'année va être longue...très longue. 

Je commence à m'endormir quand soudain un surveillant entre. 

 "-Bonjour, excusez-moi de vous déranger en plein cours mais le proviseur va faire un discours pour la rentrée, il faut que vous soyez dehors dans cinq minutes.

''-D'accord merci Mike, levez vous! '' Nous ordonne Mme Zed. 

Nous nous levons donc , moi en dernier ne voulant pas être mélangé à la foule. 

Toutes les années c'est la même chanson, au début de l'année scolaire le directeur fait un "discours de rentrée'' -comme il l'appelle- en nous rappelant les règles à respecter, nous présentant les nouveaux professeurs et surveillants (s'il y en a) et nous fait à la fin une petite blague (de merde) pour montrer qu'il est "cool". 

 Nous arrivons dans la cours avec tout le bahut, le principal  est sur une petite estrade afin que tout le monde puisse le voir.

 -"Bonjour tout le monde ! Commence t-il enthousiaste, j'espère que vous avez passé d'agréables vacances, je me présente pour les nouveaux je suis Mr Martin le proviseur de ce lycée, je vais vous citer quelques règles à respecter dans cet établissement... ''

Je l'écoutais attentivement jusqu'à que je sente un regard pesant sur moi, je tourne la tête sur la gauche et aperçoit Caleb qui me fixe d'un air...étrange ? 

Sans comprendre pourquoi je le fixe à mon tour, normalement j'aurai détourné le regard comme un faible mais je n'y arrive pas, c'est plus fort que moi je ne peux pas m'arrêter de le regarder, j'avoue que c'est un très beau garçon mais il est tellement cruel que ça le rend hideux. Cela fait seulement quelques secondes mais j'ai l'impression que ça fait des heures que l'on se fixe. 

D'un coup son regard change et devient plus sombre mais je ne baisse pas les yeux pour autant, marre de passer pour un lâche, il ne faut absolument pas que lui montre que j'ai peur, cela lui ferait trop plaisir.

Cette année c'est décidé, je ne compte plus me laisser faire. 

Il détourne enfin son regard et se concentre sur le discours de Mr Martin, je n'arrive pas à y croire , c'est lui qui a cédé avant moi

''-...et voilà, si vous n'avez pas compris ce n'est pas grave vos professeurs principaux vous distribueront le règlement de l'école, c'est tout vous pouvez à présent retourner en classe et bonne journée !

Finit Mr Martin toujours souriant.Il n'a pas fait sa blague cette année, il a du comprendre qu'elle était bidon, le pauvre.

Midi 

Je suis à la cafette en train de faire la queue, je prend juste une canette car je n'ai absolument pas faim, je  me dirige vers la sortie quand je sens quelque chose tapper contre mes fesses, je me retourne et vois une boulette de viande à mes pieds, cherchant qui a fait ça, Carter, un de la bande de Caleb, crit afin que tout le monde entende : 

"-Beh alors tapette? Ça te fait pas d'effet ?

 Sa table et d'autres personnes éclatent de rire et je sens la colère monter. Ils continuent de rire, je ne supporte pas tout ces regards c'est trop. Je commence à trembler, transpirer, j'aimerais pouvoir me défendre, mais je suis bloqué, bloqué par la honte, la colère et la peur... Sentant que j'allais exploser je cours vite me réfugier chez mes amis les toilettes. Arrivant dedans je prend mon cachet qui se trouvait dans mon sac.

Je ne veux pas les affronter encore une fois, c'est trop dur, c'est invivable. Je ne supporte plus le moqueries et leurs regards: emplis de haine et de dégoût...

J'ai juste une heure à tenir cette après-midi puis je rentre, vite que ça passe. 

Quinze heures sonne et je me précipite vers la sortie, au lieu d'aller à l'arrêt de bus je vais à Central Park, l'endroit où je peux vraiment me détendre. 

Arrivé à destination je m'assois sur un banc et regarde les passants, j'aime observer les gens, surtout ceux qui paraissent heureux, cela me fais du bien. 

Du coin de l'œil j'aperçois deux filles qui s'embrassent passionnément, elles se regardent puis rigolent et enfin s'enlacent naturellement, elles ont l'air d'être tellement amoureuse l'une de l'autre... J'aimerais être comme elles, assumer mon homosexualité devant tout le monde et me montrer en public avec la personne que j'aime...Un jour peut-être si Dieu le veux...

Il et LuiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant