Chapitre 40

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Point de vue Isaac

-Isaac !
Alors que je suis encore plongé dans un profond sommeil, j'entend une voix au loin. 
-Isaac !
J'ouvre difficilement les yeux, la lumière m'éblouit puis je m'habitue et vois Caleb au dessus de moi. Il est allongé sur le côté et me regarde comme si j'étais la plus belle chose sur terre.
-La vue est belle ? Dis-je en souriant
-À couper le souffle, dit-il en haussant les sourcils d'un air aguicheur 
Je me rend alors compte que je suis nu comme un vers. Je rougis un peu mais constate que lui aussi ne porte rien.
-Tu m'as réveillé pour que je profite aussi de la vue ?
-En quelque sorte, mais je suppose que tu as déjà bien profité hier soir...
Il s'approche et m'embrasse, son baiser me fait frissonner de la tête aux pieds.
-Aller debout !
Il tire la couverture sans aucune once de pitié et se dirige vers la fenêtre de ma chambre.
-Tu tiens vraiment à ce que mes voisins me voient nu ?
-Ça se discute, enfile ça. Il me balance un caleçon en pleine tête
-Je suppose que je dois dire merci ? Dis-je en rigolant
Nous en profitons pour nous habiller, Caleb m'emprunte un tee shirt ridiculement petit pour lui mais qui cela dit met en valeur ses bras. Il se positionne devant les volets et attend que je le rejoigne. Je me blottis dans ses bras puissants et chaud, il depose un baiser sur mon front puis sur la joue. Il en depose un dernier dans le creux de mon cou.
-Je t'aime...me chuchote-t il
Je lui répond que moi aussi, je l'aime, plus que tout et pour toujours.
- T'es prêt ? Dit-il
-Prêt à quoi ? Demandai-je
-À être ébloui. Il sourit malicieusement
-Surprend moi !
Il ouvre les volets. Dehors, le ciel est recouvert d'un épais manteau blanc, le ciel est gris et les flocons flottent délicatement dans l'air avant de se poser sur le sol. Les voitures, les arbres et les lampadaires sont entièrement recouverts. Le froid règne dehors, je ne tarde pas à grelotter.
-Aller on rentre avant que l'un de nous meure de froid.
-Ah ça non !
Je me faufile hors de la chambre en attrapant au passage une petite veste et me précipite dehors. Au moment de sortir, je me prend les pieds dans le tapis et tombe tête la première par terre.
-Isaac !! Ça va ?! Tu t'es pas fait mal ? Me demande Caleb depuis la fenêtre
Pour seule réponse, j'éclate de rire.
-Regarde !! Mon visage est recouvert de neige !!
Il esquisse un sourire avant de descendre à son tour.
-T'es irrécupérable,ricane-t-il, n'abîme pas ton beau visage.
Je tire la langue avant de repartir de plus belle n pour courir dans le jardin comme le ferait un jeune enfant insouciant.
-Viens t'amuser !! criais-je
-Si tu met une veste je viendrai peut être.
-Jamais !!
Il rentre en levant les yeux au ciel, sans pour autant avoir l'air agacé. Me voir si joyeux le rend lui aussi heureux je le sais, son visage en dit bien plus que ce qu'il peut le croire. J'ai apprit à le connaître -certes tardivement- mais je sais reconnaître un visage heureux quand j'en vois un. Et quand il est heureux je le suis aussi. Les flocons continuent de chuter, ils rejoignent les milliers d'autres qui jonchent déjà le sol du jardin; je me promène par ci par là autour de la maison puis me rend compte que j'aurais peut être du mettre des chaussures plus chaudes. Celles-ci sont totalement imbibées et mes pieds sont gelés mais qu'importe la blancheur immaculée de la neige me distrait et m'apaise, le reste n'a pas d'importance. Je marche, parfois je cours, souvent je ris et parfois je tombe. Je laisse mes empreintes dans la neige, on y voit très distinctement mes traces de pas ainsi que les endroits ou je suis tombé, ou j'ai chuté. Au fond...Est ce qu'elle ne représenterai pas nos vies, notre quotidien? Les moments calmes et heureux seraient alors un tapis de neige parfait et sans accro à l'inverse des moments douloureux seraient eux  illustrés par les traces de chutes, de pas? Bon stop Isaac, t'es vraiment ridicule, si quelqu'un pouvait lire tes pensées t'aurais pas l'air fin. Retourne gambader innocemment dans la neige ça vaut mieux. Je m'approche du seul arbre de notre jardin et m'y adosse, de là ou je suis je peux voir l'intérieur de la maison: ma mère assise sur le divan, mon père en train de mettre du bois dans la cheminée et Caleb au comptoir de la cuisine en train de préparer des boissons chaudes. Il me remarque et me jette un rapide coup d'œil avant d'être interpellé par mon père. Il à l'air si apaisé, si différent de celui d'avant. Il à changé, nous avons tous deux changé pour devenir de meilleures personnes. Je ne suis plus le souffre douleur et il n'est plus un simple gosse de riche égocentrique, nous sommes Caleb et Isaac. Et au plus grand damne de certains, nous sortons ensemble pour le pire et le meilleur. Je me sens si complet. Dorénavant, Caleb me tourne le dos mais même de là ou je suis je peux entendre la vaisselle qui tombe dans la cuisine. Durant un instant un grand fracas recouvre tous les sons émanant de la maison. 

La tête me tourne. En comprenant que je ne suis peut être pas assez bien habillé pour un temps si frais je songe à rentrer, mais mes pieds sont lourds, les jambes refusent de bouger. 

-Hey! Est ce que- je tente d'appeler à l'aide.

Ma voix s'étouffe comme si une main se resserrait autour de ma gorge, mes mots ne sont plus que des pensées que je ne peux exprimer, hurler. Je m'adosse contre l'arbre et tente de reprendre mon souffle. Devant moi, la distance qui me sépare de la maison parait s'agrandir. Les maisons autour deviennent des points sur l'horizon, le paysage est envahit d'un blanc mélancolique. Je tente une nouvelle fois d'avancer mais c'est une fois de plus un échec et je tombe à la renverse, dans ma chute je sens mon visage heurter le sol froid. Pourtant je ne souffre pas, du moins je ne le ressens pas. La douleur de mon visage est masquée par une autre encore plus violente, encore plus douloureuse et meurtrière; le poids qui me traverse la poitrine semble vouloir m'anéantir et me faire disparaître. Me réduire à néant. Dans mes oreilles, une voix résonne. Celle d'un homme sans espoir et sans conscience, celle de quelqu'un qui à tout perdu, une voix grave et hautaine. Celle de quelqu'un qui vit pour anéantir tout ceux qui l'entourent. Cette voix résonne dans ma tête, elle m'appelle.

-Je vais te détruire.

Par terre, seul mon sang vient briser la blancheur de la neige.



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Salut à tous et à toute ! Vous allez bien ? Après une petite absence nous voici de retour avec le dernier chapitre de l'année ^^. On espère qu'il vous plaira !

Sur ce, bonne lecture !! 

Lola et Laura 

Il et LuiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant