Point de vue Isaac:
Je ne sais pas ou je suis, mais je sais que je suis plongé dans un profond sommeil, mon corps si lourd et si léger à la fois semble flotter. Un silence parfait et incroyablement pesant résonne autour de moi et seuls le bruit de ma respiration irrégulière trouble ce calme parfait. Un poids m'écrase la poitrine, je suis presque sur que l'on m'observe. Je ne peux ni le voir, ni l'entendre mais je me sens menacé, épié. Des bruits de pas lourds retentissent au loin et semblent se rapprocher, tourner autour de moi; je ne suis que très peu rassuré. Ils tournent, tournent puis finissent par accélérer comme pour m'effrayer. Je tente de calmer ma respiration, après tout ce n'est qu'un rêve, une hallucination donc je ne devrai pas avoir à m'en faire; mais comme plus tôt dans le jardin, une certitude me ronge les entrailles...Peu importe ce que cette voix et ces bruits de pas incessants soient des illusions crées par mon esprit, je le sais. C'est une mise en garde. Mon corps et mon esprits m'alertent...Au bout de quelques instants je parviens enfin à distinguer le vrai du faux et comprend que je ne suis plus chez moi, étendu dans la neige.
Autour de moi, le bip incessant des machines résonne. Quand je parviens enfin à ouvrir les yeux, des murs blanc m'entourent et je suis seul.
-J'ai encore fait une crise...pensais-je
J'essaie de me souvenir. Au plus profond de moi - et mes parents ont du le remarquer aussi- je sais très bien que cette crise était beaucoup plus violente que les précédentes. Mes crises d'angoisse ont toujours été le centre des inquiétudes chez moi et je suis par conséquent sous traitement. Et même si je l'ai arrêté depuis quelques temps cela n'explique en aucun cas ce qu'il s'est passé dans le jardin. Et cette voix que j'ai entendu...C'était clairement celle de...Oui. Ça ne fait aucun doute, je ne l'ai vu qu'une fois mais pourtant j'en ai la certitude. J'ai toujours été oppressé et paniqué durant mes crises et bien souvent j'ai confondu les bruits et hallucinations qu'elles provoquaient avec la réalité mais je dois bien avouer que c'est bien la première fois que ces horreurs semblent si réelles. Je suis à la fois impressionné et dubitatif. Et inquiet, surtout inquiet. Mes mains se mettent à trembler, je tente de m'asseoir dans mon lit d'hôpital et constate que je suis seul dans cette grande chambre blanche et impersonnelle. Derrière la porte, des pas résonnent; j'entend les voix des patients, des médecins, des pleurs et des rires. Et pourtant même les rires qui me parviennent paraissent si faux et si fourbes, ils semblent tous si irréels et vides d'émotions. Les larmes me montent aux yeux, je tente de les essuyer de mes mains tremblantes mais elles reviennent sans cesse me brouiller la vue. Je suis seul dans cette chambre, prisonnier de ces quatre misérables murs et ma solitude, mes angoisses et mes peurs. Je suis seul, seul, seul et infiniment seul. De nouveau ma respiration s'accélère. La porte des toilettes s'ouvre.-Isaac ? Tu es réveillé ! Attend, j'appelle un médecin tout de suite ! Il se précipite vers la porte.
-NON ! je crie.
Il se retourne vers moi, l'air étonné. Il remarque que je pleure et l'inquiétude se dessine son visage. Il se dirige vers moi d'un air tout aussi affolé en me posant milles et une questions que je ne comprend pas, que je n'entend pas. Je tend simplement les bras dans sa direction comme le ferait un enfant qui sortirait tout juste d'un cauchemars.
-Je t'en prie, ne me laisses pas...Par pitié Caleb ne me laisses pas seul...Ne t'en vas pas je t'en supplie, je ne veux pas être seul...Je...Je...Je ne parviens plus à parler, ma voix se perd dans mes sanglots.
Il me prend dans ses bras et répond à mon étreinte, me serre si fort dans ses bras que j'en ai par moment le souffle coupé. Mais qu'importe je ne veux surtout pas qu'il me lâche, ses bras puissants me rassurent et me protègent je le sais. Il murmure des mots incompréhensibles mais que je sais rassurants et familiers; sa main qui caresse tendrement mes cheveux emmêlés, son tee shirt avec cette odeur que j'aime tant qui est maintenant imbibé de mes larmes...Je ne comprend rien de ce qu'il dit mais entendre le timbre de sa voix, sentir son odeur et tout simplement sa présence m'apaise. Je ne pleure plus depuis quelques minutes et ma respiration s'est calmée mais il reste pourtant accroché à moi. Dieu merci, ma pire crainte serait qu'il me laisse seul maintenant. Pendant un instant, j'ai eu peur qu'il me laisse, qu'il parte et rejoigne les voix derrière la porte. Jusqu'à présent ma plus grande crainte était de me retrouver seul avec moi même. Dorénavant ce qui me ronge et me détruit est la peur de perdre Caleb.
Point de vue Caleb:
Le temps me paraît infini, les minutes et les heures semblent s'éterniser dans une spirale infernale. Les médecins sont formels: Isaac est affaibli. Il n'a pas prit correctement son traitement. Il m'avait pourtant certifié qu'il allait mieux, je n'aurai pas du le croire j'aurai du le forcer à le prendre. C'est de ma faute...Je ne suis même pas capable de veiller sur lui. Cela fait presque deux jours que ses parents et moi attendons à l'hôpital. Pas une seule fois j'ai quitté sa chambre, il est tout simplement hors de question que je le laisse seul une fois de plus. Plus jamais je ne veux revivre ça, le voir étendu dans le froid, inanimé et tremblant de tous ses membres. Cette vision d'horreur me hante depuis déjà plusieurs nuits, dès que je m'endors, que je ferme les yeux son corps inerte me revient en tête. Me soulevant le cœur. Je l'ai cru mort. Je l'ai cru parti, loin de ce monde trop brut pour lui. Tout s'est passé très vite, mais il respirait. Je l'ai serré tellement fort dans mes bras pour le réchauffer, pour le ramener. Même s'il respirait, ses yeux demeuraient fermés. Parles moi Isaac je t'en prie, rien qu'un signe, un geste ou un regard! Dis moi que tu vas bien bon sang...Parles moi ne me laisses pas...Car sans toi je ne suis rien. Les seules pensées que j'eus à ce moment là ressemblaient à peu près à ça, pour tout le reste mon esprit était complètement embrumé et paniqué. J'étais totalement incapable de penser correctement.
Il est maintenant dans mes bras en train de pleurer toute les larmes de son corps. Je crois qu'il à eu aussi peur que moi, bien plus encore sûrement. Son visage est inaccessible mais je le sais pourtant trempé de perles salées, ses mains tremblent et son corps est parcouru de sursauts. Ses cheveux sont humides et son haut trempé de sueur, il est dans un état de panique que je n'ai jamais vu.
-Ne me laisses pas seul...Je t'en prie... Ce sont ces quelques mots qu'il parvient à prononcer.
-Jamais je ne te laisserai seul mon Isaac, jamais plus...
Je tente de le rassurer comme je peux en essayant de me remémorer sa première crise, je fais de mon mieux pour qu'il se sente rassuré. Ma priorité est de calmer sa respiration avant qu'il ne fasse un malaise. Quelques dizaines de minutes passent avant qu'il ne se calme complètement.
Sa respiration régulière m'indique qu'il s'est rendormi, lové contre mon torse et fermement attaché à mon cou. J'effectue quelques contorsions afin de nous mettre en position allongé dans ce minuscule lit et rabat la couverture sur nous. Isaac entre ouvre les yeux avant de s'installer plus confortablement puis repart dans les bras de Morphée. Aussi doucement que je le peux, je dépose un baiser sur son front puis ferme les yeux avant de moi aussi sombrer dans un sommeil profond, le doux parfum d'Isaac collé à ma peau et sa respiration se mêlant à la mienne dans une unique et douce mélodie.
---------------------------------------
Salut à toutes et à tous ! Vous allez bien ? Vous avez passé de bonnes fêtes ?
Nous voici de retour avec ce nouveau chapitre, bonne lecture! ;)
Il y à quelques temps une lectrice nous à demandé si nous étions intéressées par une Foire Aux Questions, du coup si vous souhaitez nous poser des questions n'hésitez pas! Que ce soit en commentaire ou en messages privés nous serions ravies de répondre 😘
Lola et Laura ❤
VOUS LISEZ
Il et Lui
RomansaCaleb est un lycéen populaire et homophobe. Isaac fréquente le même lycée qui celui-ci ,il est souvent mis à l'écart parce qu'il est gay . Ces deux là n'ont rien en commun , mais ne dit-on pas que les opposés s'attirent ?