Before the lost memory

01- Le début

Je soupire et me laisse tomber sur mon lit. C'était une journée de merde comme toute celle que j'ai eu dans ma vie. Une vie de merde.

Je m'appelle Geneviève et j'ai eu 15 ans aujourd'hui. Techniquement, je devrais être contente que ça soit ma fête mais ce n'est pas le cas car personne n'est là. Puisque nous sommes entre Noël et le jour de l'an, tout le monde est en vacance donc sont trop occupés pour venir faire la fête avec moi. En plus, ma mère travaille. Ouais, c'est chiant être né le 30 décembre. Quel vie chiante.

J'ai des amis qui ont l'air de ne pas m'aimer, une mère qui est toujours occupé à son travail depuis que mon père est mort et mon grand frère qui est partis étudier dans une université loin d'ici.

En plus, je suis repoussante. Bon d'accord, je ne suis pas l'adolescente la plus laide mais quand même. J'ai un surplus de poids (léger mais quand même présent) et un nez trop imposant. Les fois où je ne me sens pas complètement horrible est lorsque je m'arrange un peu les cheveux et quand je n'ai pas trop de bouton ce qui est plutôt rare. Point positif, c'est le cas depuis quelques jours. Mon visage a l'air de me dire : « Puisque tu a une vie de merde, je vais te laisser sans bouton et étant rayonnante  ». Bon bah merci visage. Tu peux rester comme ça toute la vie s'il te plaît?

Une chose qui ne me déprime pas? Je dirais ma meilleure amie Ariane. Il y a juste elle qui peut me remonter le moral et parfois, me donner le sourire. Ouais je suis une vrai adolescente dépressive.

En fait, la seule chose qui m'empêche de réellement tomber dans la dépression, c'est Peter Pan. Je ne suis pas folle, c'est une sorte de croyance.

Je croyais en Dieu jusqu'à ce que mon père meurt l'année dernière. La journée de ses funérailles, j'ai écouté l'animé de Peter Pan. Je me disais à quel point ça serais géniale d'être au pays imaginaire avec lui.  Lorsque je regardais les yeux du personnage animé et que j'écoutais ses paroles, je n'avais pas l'impression que Peter Pan était gentil. Non, j'étais certaine qu'il avais une part sombre en lui et c'est ce qui m'attirait particulièrement.

Le soirée où j'ai regardé le film, j'ai regardé par ma fenêtre en me perdant dans mes pensées. Et si le pays imaginaire existait réellement? Et si Peter Pan pourrait m'y emmener? Ça serait la fin de ma vie merdique. À ce moment là, j'ai vue quelque chose au loin dans le ciel. Une sorte d'ombre qui volait. L'ombre de Peter Pan.

C'est à partir de ce moment que j'ai commencé à lui parler. À tous les soirs, je lui racontais ma journée et je le suppliais toujours de m'emmener au pays imaginaire. Au début, je me trouvais un peu ridicule mais plus je le faisais, plus je croyais en lui.

Et là il y a moi, qui pense à tout ça étendu dans mon lit en pyjama.  Je soupire. Même si Peter Pan existe, jamais il ne m'emmènera. Premièrement, car je suis une fille et aucune fille ne vas au pays imaginaire. Si j'aurais été une orpheline, j'aurais déjà plus de chance. Mes malheurs ne sont surement pas assez intense pour me déclarer étant une "fille perdue".

Deuxièmement, pourquoi voudrait-il de moi? Je ne lui servirais à rien du tout. Je suis autant inutile ici que là-bas.

Je soupire de nouveau. Je suis pathétique. Non mais sérieux, j'ai vraiment l'air folle! Je ferme les yeux pour parler à Peter pour peut-être la dernière fois.

« Peter, si tu existe vraiment, pourquoi tu me laisse pourrir dans ce monde horrible?  Non mais sérieusement tu fais exprès pour m'énerver? Emmène moi au pays imaginaire! »

Tout à coup, ma fenêtre s'ouvre rapidement. Un garçon plutôt mignon entre et me fixe sans mots. Mes yeux s'ouvre grandement quand je comprends de qui il s'agit. C'est Peter Pan! Je saute de mon lit avec un énorme sourire sur mon visage.  Je lui demande de se tourner quelques instants mais il me répond sèchement.

-Tu n'a pas d'ordre à me donner, dit-il.

Je le regarde, pas du tout intimidé.

-Tu veux me voir me changer?

Il soupire puis se tourne pour me faire dos.

-Pourquoi tu te change?

-Je ne vais quand même pas aller à Neverland en pyjama!

Il rit ce qui me fait sourire. J'aime bien son rire.

-Tu peux te retourner, dis-je

Il se tourne et je le fixe avec un sourire.

-Pourquoi tu me regarde comme ça? demande-t-il froidement.

-Tu fais le dur mais je suis sûr que tu n'est pas méchant, Peter Pan.

Il fronce les sourcils mais ne répond pas. Oui, il est froid mais il cache sûrement ses émotions pour avoir l'air fort. Comme la plupart des gens, en fait.

Je m'avance vers lui et je prends sa main. Peter fronce les sourcils.

-Qu'est-ce que tu fais?

-Bah il faut aller à l'île non? Et moi je ne sais pas voler.

Puis nous somme partis à Neverland. Je sens le vent froid de l'hiver fouetter mon visage pendant que je vole de plus en plus haut dans le ciel. Je me sens plus libre que je l'ai été dans toute ma vie. Peter dit quelques mots qui répandis de la joie dans tout mon corps.  

-Deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin.