22- Notre nouvelle maison

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Je veux seulement vous avertir que ce chapitre est du point de vue d'Ariane. Bonne lecture!

Je m'assois au pied d'un arbre en soupirant. Cela fait des heures que l'on marche, sans savoir où nous allons nous installer. J'aurais dû suivre les conseils de Gen et m'entraîner, car je manque clairement de cardio. Ma meilleure amie n'a pas l'air du tout fatigué. Je ne la comprends pas, mais bon. Avec un copain comme Peter Pan, c'est sur qu'elle est forte.  Entre elle et moi, je ne suis clairement pas la sportive.

Je soupire de nouveau en me rappelant de commencer à faire de l'exercice lorsque l'on retournera au campement. Je lève les yeux vers Geneviève.

-Je n'en peux plus... On peut faire une petite sieste avant de repartir?

Gen secoue la tête.

-Désolé, mais je vais devoir dire non. C'est peut-être dangereux ici.

Je grogne. Je suis tellement fatiguée... La mort de Thomas ne m'aide pas à retrouver la morale. Le pauvre petit garçon, il n'a pas mérité ça. Je secoue la tête pour chasser ces mauvais souvenirs, puis je reparle.

-Tu as l'air de bien connaître l'île, dis-je. Alors, s'il te plait, réfléchis et trouve un endroit où on pourrait aller.

C'est au tour de mon amie de s'asseoir par terre.

-Je suis désolé de t'avoir entraîné là-dedans, dit Gen. Tu aurais dû rester au campement. Veux-tu que je t'y ramène?

-Bien sûr que non, tu es ma meilleure amie. Je ne compte pas te laisser seule dans les bois, mais si un indien nous attaque, je t'abandonne à coup sur.

Nous rions toutes les deux avant de se relever.

-Viens, me dit-elle. Je sais où aller.

-Super!

Nous marchons longtemps, mais heureusement, c'est moins difficile. Je suis plutôt motivé, car je sais qu'elle a une destination en tête. Ma motivation retombe au plus bas lorsque je vois qu'il faut grimper une sorte de petite falaise.

-Il n'y a pas d'autre chemin? demandais-je.

-Probablement, mais je ne sais pas où. On cherchera plus tard.

Nous nous attachons ensemble à l'aide d'une corde puis nous commençons à grimper. Puisque je n'ai pas le vertige, c'est assez facile. Nous arrivons en haut en seulement quelques minutes.

-Est-ce qu'on arrive bientôt?

-Oui, c'est juste là.

Gen me pointe une sorte d'arbuste. Elle plaisante ou quoi?

-Désolé de te dire ça Geneviève, mais je crois que traîner avec Peter t'a rendu complètement folle. On ne peut pas vivre dans une plante.

Elle rit en me disant que je suis stupide. Entre nous deux, ce n'est pas moi qui veux vivre dans une plante, mais ça je ne lui ai pas dis.

Avec un geste de bras, la plante s'écarte et laisse place à une petite grotte où se trouve une cascade. C'est assez jolie.

Lorsque nous entrons, la plante se replace pour bloquer l'entrée. Je crois que nous serons bien ici. Par contre, je regrette mon matelas.

-Tu ne dois pas parler à personne de cet endroit, dit ma meilleure amie. Seul Peter, toi et moi connaissons son existence.

J'hoche la tête.

-Bon, je vais nous faire des lits.

Je fronce les sourcils.

-Comment tu vas faire ça?

-Avec la magie, bien sur.

Elle me fait un clin d'œil, puis s'accroupit en posant ses mains sur le sol en roche. Tout à coup, deux parties du sol s'élève pour former deux lits. Deux oreillers et deux couvertures apparaissent. Gen sourit, mais ce n'est pas mon cas. Je trouve ça effrayant.

-Ariane je...

Geneviève se retient de tomber. Elle a l'air complètement faible.

-J'ai la tête qui tourne, dit-elle.

Je m'approche d'elle et l'aide à s'allonger sur un des lits magiques.

-Dors un peu, dis-je. Tu es épuisé, alors c'est normal.

Je le dis pour la rassurer, mais surtout pour me rassurer moi-même. Être sur le point de s'évanouir comme ça est loin d'être normal.

Lorsqu'elle s'endors, je sors de la caverne, puis je commence à marcher rapidement vers le campement. Je dois aller chercher Peter et lui dire ce qui s'est passé avec sa copine. J'espère qu'il aura une explication rassurante.

Je suis maintenant au campement, mais aucun signe de Peter. J'ignore mon coeur qui bat de plus en plus rapidement en m'approchant de Félix.

-Salut Ariane, me dit-il avec un sourire forcé. Je ne m'attendais pas à ce que vous reveniez aussi tôt.

-Ce n'est pas le cas.

Je crois apercevoir une lueur de tristesse dans ces yeux. J'avoue que ça me fait plaisir. Peut-être m'aime-t-il plus que comme une amie? Possible, mais je ne le saurai jamais puisqu'il est timide.

-Bref, dis-je, tu sais où est Peter? J'ai besoin de lui.

-Tu as besoin de lui? dit-il en fronçant les sourcils.

-Disons plutôt que Gen a besoin de lui.

-J'aime mieux ça.

Je suis plutôt surprise par cette honnêteté soudaine et visiblement, lui aussi. Il se racle la gorge pour enlever la gêne qui pèse entre nous.

-Peter est occupé, mais il reviendra dans quelques minutes.

-D'accord, merci Félix.

Peter arrive deux minutes plus tard et me suivit. J'espère qu'il pourra aider Gen.

Before the lost memoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant